Alors que la vente de terrains pour construire des logements diminue, celle de terrains agricoles augmente. Les vendeurs sont sans merci, il faut au moins mettre sur la table 6000 euros par hectare pour obtenir un foncier rural. Une première depuis plus de 20 ans, les prix n’ont jamais autant grimpé depuis 1997. Le régulateur du foncier rural Safer révèle des chiffres étonnants à ce propos lors de la présentation de son rapport annuel. De quoi faire réfléchir à deux fois les acheteurs qui souhaitent investir dans l’agriculture.
Terrain agricole : des terres vendues à un prix d’or
Chaque année, le régulateur du foncier rural Safer publie le rapport de son analyse quant au dynamique dudit secteur.
Pour l’année 2022, les chiffres font grincer les dents. Selon Safer, le prix moyen des terres agricoles et celui des prés non bâtis ont énormément augmenté par rapport à l’année précédente. Une augmentation qui s’élève à 3,2% atteignant ainsi un niveau record depuis 1997. Ce qui revient à 6 130 euros par hectare.
En parallèle, le volume des surfaces agricoles disponibles à la vente ou à la location a légèrement augmenté. Il s’agit des terres agricoles inoccupées ou louées par des agriculteurs. Celles-ci s’élèvent au total à 480 000 hectares. Une augmentation estimée à 2,7% par rapport à 2022 et qui constitue un niveau record depuis 1994. Ces statistiques indiquent une tendance à la hausse sur le marché des terres agricoles en termes de prix et de disponibilité.
Mais les terres n’ont pas le même prix
Bien qu’elles soient toutes dans le même panier, ces terres ne sont pas vendues au même prix.
En effet, les vendeurs valorisent les terres agricoles en fonction de leur nature et de leur emplacement. À ce sujet, les exploitations laitières et celles qui ne peuvent pas être irriguées rencontrent des difficultés à trouver des acheteurs. Celles-ci peuvent avoir des prix plus attractifs en raison de leurs contraintes spécifiques, ce qui rend leur vente plus complexe.
En outre, la proportion d’agriculteurs qui achètent ces terres est en diminution. En 2022, 51% des acheteurs étaient de vrais agriculteurs, mais aujourd’hui, les choses ont changé. En effet, la tendance est expliquée par l’émergence d’entreprises d’exploitation agricole et de portage foncier. Des sociétés ayant accueilli des associés non-exploitants au capital ont acquis 24% des terres vendues l’année précédente.
Terrains agricoles en France, des biens adressés à qui ?
Que dit la loi sur l’acquisition de ces terres ?
Pas besoin d’être agriculteur
La détention de terres à usage personnel est autorisée par la loi. Ceci dit, les acquéreurs ont tout à fait le droit de conserver leurs terres sans avoir à les louer ou les exploiter. Le choix revient aux propriétaires.
En fonction des besoins, les terres peuvent être transformées en un terrain de loisirs, utilisées pour construire une résidence (sous certaines conditions très règlementées) ou pour planter des arbres.
Bien évidemment, le propriétaire a le droit d’exercer la profession d’agriculteur quant à ses terres, et ce, à titre principal ou secondaire. Dans ce cas, il sera amené à développer une exploitation agricole et devenir agriculteur lui-même.
Comment devenir agriculteur ?
Contrairement à d’autres professions, l’agriculture ne requiert pas l’obtention d’un diplôme formel.
La profession d’agriculteur est accessible à toute personne intéressée, quels que soient ses antécédents éducatifs. Tout individu peut envisager de devenir agriculteur. Cependant, il est nécessaire de s’inscrire au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de sa région afin de formaliser son activité et accomplir les obligations administratives nécessaires en tant qu’agriculteur.
Après cette étape, une affiliation à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) est requise. La MSA est le régime de sécurité sociale destiné aux individus salariés et non-salariés des métiers agricoles. Cela garantit la protection sociale des agriculteurs et leur permet de bénéficier des avantages sociaux liés à leur profession.