Le marché immobilier français, jadis florissant, traverse actuellement une période d’incertitude marquée par des indicateurs alarmants, mais aussi par des nuances régionales surprenantes. Selon les dernières études de la FNAIM, l’année 2023 s’achèvera sur une note sombre, avec une baisse historique des ventes de logements, anticipée à 885 000 transactions, soit une chute significative de 21% par rapport à l’année précédente.
Une chute historique des ventes immobilières
Selon les dernières données des notaires, les ventes immobilières ont chuté de manière spectaculaire, enregistrant une baisse de 16,6% avec 955 000 signatures de ventes sur un an à la fin d’août. Les prévisions de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) sont tout aussi préoccupantes, anticipant une diminution de 21% des ventes annuelles à 885 000 logements d’ici la fin de 2023. Cette chute vertigineuse, amorcée depuis septembre 2021, s’intensifie, particulièrement dans l’ouest et le nord du pays, où les prix et les ventes ont connu la plus forte augmentation.
Le contrecoup de cette débâcle immobilière est attribué à la remontée rapide des taux de crédit, mettant fin à l’âge d’or des transactions immobilières vécu entre 2020 et 2022. La hausse substantielle des taux a entraîné une perte d’environ 25% du pouvoir d’achat immobilier dans de nombreuses villes.
Baisse généralisée, mais des résistances inattendues
Mais cette tendance n’est pas uniforme à travers le pays. Des régions comme l’Ouest, autrefois en proie à une augmentation soutenue des prix et des ventes, semblent être davantage touchées par cette baisse.
Pourtant, tous les horizons ne sont pas sombres.
Des zones comme Oullins et Saint-Genis-Laval, aux portes de Lyon, maintiennent un dynamisme surprenant. L’ouverture de nouvelles stations de métro et des prix plus raisonnables maintiennent une demande forte. « Même si la valeur de la pierre ne progresse plus aussi vite, comme un peu partout dans la métropole, le marché immobilier se porte toujours bien ici », souligne Sylvain Husson, dirigeant de l’agence Immo Conseils Solutions.
En effet, Oullins a transformé son statut de marché de report en choix préférentiel, attirant les Lyonnais grâce à des prix abordables au mètre carré, atteignant 3 420 euros/m² pour un appartement ancien. Saint-Genis-Laval, conservant son caractère pavillonnaire, a enregistré une hausse significative des prix des maisons (6% en 2022). Les investisseurs sont attirés par des rendements attractifs, l’absence de contraintes sur les loyers, et la proximité de la faculté de médecine et des hôpitaux Lyon-Sud, connectés par la ligne de métro B.
Une crise qui ne touche pas tous les secteurs de manière égale
Malgré la baisse significative observée dans des métropoles comme Paris, Lyon et Nantes, avec des baisses de prix allant jusqu’à 4%, d’autres zones, notamment les stations balnéaires, semblent résister encore avec une augmentation modeste de 0,9% sur 6 mois. Cette disparité souligne la complexité du marché actuel et la nécessité de prendre en compte les facteurs locaux dans l’analyse globale.
Face à ces défis, la FNAIM lance un appel pressant aux pouvoirs publics, soulignant la nécessité de prendre des mesures volontaristes pour soutenir l’accession à la propriété, accompagner la construction et encourager les bailleurs à mettre leurs biens en location. La situation, selon Loïc Cantin, président de la FNAIM, menace l’accès au logement pour de nombreux Français.
Alors que la crise immobilière frappe les grandes villes françaises, avec une baisse de -1,6% des prix dans les 10 plus grandes métropoles, Toulouse se démarque avec une résilience notable. Contrairement à la tendance nationale, la Ville rose affiche une légère hausse des prix de 0,8% sur un an, portant le prix moyen à 3 772 euros le m2 au 1er novembre, selon SeLoger. Cette résistance relative souligne la robustesse du marché toulousain, même si des changements pourraient être envisagés à l’avenir.