Alors que la rigourosité de la réglementation des Diagnostics de performance énergétique (DPE) s’intensifie dans le marché locatif, les établissements bancaires se montrent à leur tour plus attentifs avant d’accorder un prêt. De nouvelles règles concernant les passoires énergétiques se sont encore cruellement imposées, un paramètre qui pourrait faire vaciller le secteur immobilier dans les mois à venir. Dans un cadre d’achat ou travaux de rénovation, le DPE est davantage décisif, sachant que dès le début de l’année prochaine, les biens dont la consommation énergétique frôle les 450kWh/m2/an, seront interdits à la location.
DPE : coup de poing ou coup de pouce ?
Plusieurs mesures ont été prises pour surveiller la transition énergétique des logements en France, des changements qui ont fait cogiter bien des établissements bancaires.
Y a-t-il un lien logique entre le DPE et le prêt immobilier ?
Un projet d’achat immobilier ou de rénovation implique l’intervention d’un professionnel en diagnostic immobilier afin d’effectuer le Diagnostic de Performance Énergétique. Les changements récemment apportés à cette évaluation, qui auront effet dans les prochains mois, impactent lourdement l’obtention d’un crédit immobilier. Mis à part le fait que ce DPE puisse rendre les acheteurs sceptiques, ce qui peut poser un problème au propriétaire, le classement énergétique peut légèrement influencer la valeur du crédit accordé. Dans certains cas par exemple, l’accord du crédit dépend des résultats obtenus lors du diagnostic du futur logement.
Les banques de plus en plus attentives
La vigilance est accrue, les banques sont de plus en plus attentives, voire sceptiques au niveau des financements des logements qualifiés énergivores. Dans le cas d’un investissement locatif, « on va regarder si des travaux pour requalifier le bien sont prévus et financés » souligne la banque LCL.
« Les banques exigent maintenant systématiquement les devis et demandent à ce que le coût des travaux pour remettre (le logement) aux normes fasse partie du plan de financement » notifie Olivier Lendrevie, président de Cafpi, un réseau de courtiers. « Sinon elles n’ouvrent même pas le dossier », souligne-t-il encore.
Plusieurs questions dans la bouche des emprunteurs
De près ou de loin, ces décisions contrarient les vendeurs qui, en plus de devoir rectifier leur consommation énergétique, craignent que cela nuisent à la valeur de leurs biens.
Crédit immobilier : Qu’en est-il des rénovations ?
Les banques ont été claires, leurs critères déterminants reposent sur la situation financière du demandeur, ses principales sources de revenus ainsi que la durée de remboursement. Contraints par la réglementation, bien des propriétaires se sont lancés dans des travaux de rénovation énergétique, ce qui a favorisé l’essor du marché des crédits dédiés à ce secteur.
C’est alors que le « Prêt Travaux Verts » est mis en place ce mois-ci par le Crédit Agricole d’Île-de-France. En plus du financement, ce prêt accorde un accompagnement au projet ainsi qu’un audit énergétique gratuit. La Banque postale et le Crédit Mutuel à leur tour ont mis en avant l’« Avance Rénovation » avec un taux fixe de 2%.
Y a-t-il des changements apportés au DPE ?
Quelques mises à jour ont été apportées au niveau du diagnostic de performance énergétique. Le premier paramètre concerne le calcul de la note basiquement déterminée en fonction des éléments de respect de l’environnement. On souligne également un changement sur la note attribuée à l’isolation du logement. Pour finir, le calcul prend désormais en compte le type d’énergie utilisé par chaque poste de consommation.
Tous ces changements expliquent que les propriétaires ou locataires de biens immobiliers font désormais face à un diagnostic plus strict, chose qui peut radicalement changer l’image de certains logements.
Un crédit vous engage et il doit être remboursé. Avant de vous engager, vérifiez votre capacité de remboursement.