Les frais bancaires coûtent en moyenne 220,6 euros par an aux Français. Pour réduire la facture, il est certes possible de faire jouer la concurrence, mais aussi de négocier la plupart des charges. Voici lesquelles et comment.
Beaucoup l’ignorent, mais différents frais bancaires peuvent être négociés. En cette période inflationniste, où l’ensemble des prix de la vie quotidienne explose, il serait profitable de se pencher sur cette opportunité. Car, si Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé en septembre 2022 la mise en place d’un « bouclier » sur les frais bancaires 2023, ces derniers demeurent élevés.
Frais bancaires : une hausse contenue à 2 % cette année
Largement bénéficiaires (30 milliards d’euros de bénéfices cumulés), les 6 plus grandes banques du marché se sont engagées à ne pas augmenter leurs tarifs de plus de 2 % en 2023.
Frais bancaires : 220 euros annuels en moyenne, malgré un quasi-gel
La hausse a bel et bien été contenue à 2 %, soit bien en deçà de l’inflation de 6 %, observée en janvier dernier par l’Insee. La Banque postale et BNP Paribas ont en effet gelé leurs grilles, et les mutualistes comme le Crédit Agricole ou le Crédit Mutuel ont respecté le plafond décrété par la Fédération bancaire française (FBF).
Selon une étude menée par Panorabanques, l’accroissement moyen a été ainsi évalué à 0,3 % au 1er janvier 2023. Les Français devront donc payer 220,6 euros de frais bancaires en moyenne cette année. Cela reste tout de même élevé, d’autant que les disparités sont grandes selon les profils.
Frais bancaires : les jeunes et les chefs d’entreprise perdants
D’après le palmarès des tarifs bancaires établi par Capital, l’augmentation moyenne dépasse largement les 2 % pour certains profils :
- Les cadres supérieurs : + 2,1 % d’inflation sur un an
- Les retraités : + 2,6 % d’inflation sur un an
- Les chefs d’entreprise : + 4 % d’inflation sur un an
- Les jeunes : + 7 % d’inflation sur un an
Alors, comment réduire la note ?
Frais bancaires : une marge de négociation variable
L’information est méconnue, mais les tarifs indiqués dans la brochure bancaire ne sont qu’indicatifs. Attention néanmoins, car la marge de négociation dans une banque traditionnelle n’est pas la même pour tout le monde. Elle varie en fonction des conseillers bancaires, des profils des clients et aussi de la relation que l’on a avec sa banque. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut avoir beaucoup d’argent à placer, pour espérer avoir des ristournes. Comment s’y prendre ?
Frais bancaires : une négociation personnelle
La négociation est avant tout personnelle et sur-mesure. Il faut d’ailleurs payer uniquement pour les services que l’on utilise et se débarrasser de ceux qui sont inutiles.
Frais bancaires : les « bons clients » plus aptes à négocier ?
Les bons clients auraient plus de chance d’obtenir des ristournes. Mais, qui sont-ils ? Un « bon client » n’est pas forcément une personne avec de très bons revenus. On peut aussi être considéré comme tel avec un petit salaire, dès lors que l’on détient plusieurs produits bancaires ou assurantiels dans un même établissement : livrets bancaires, assurance habitation, assurance auto, PEA… Quels sont alors les éléments que l’on peut négocier avec son conseiller ?
Frais bancaires : les principales lignes tarifaires négociables
Voici les différents services que les conseillers bancaires sont aptes à marchander.
Carte bancaire et frais de tenue de compte
Au sein des banques en ligne, souvent les moins chères, la carte bancaire est souvent gratuite. Ce n’est en revanche pas le cas dans les établissements traditionnels. Avant d’ouvrir un compte ou souscription d’un produit, il est donc conseillé de faire jouer la concurrence et de faire remarquer la différence tarifaire au conseiller, en lui demandant un geste commercial.
En mettant en avant sa capacité d’épargne par exemple ou votre fidélité (client de longue date sans incident bancaire), il est possible d’obtenir une ristourne allant de 30 à 50 % durant un an, voire la gratuité. Même constat pour les frais de tenue de compte et autres packages proposés.
Crédit immobilier : à chaque profil son taux d’emprunt
Les conseillers bancaires disposent d’une marge de manœuvre. Ils ont la possibilité d’effectuer des remises sur la grille tarifaire des taux d’emprunt. Pour négocier jusqu’à 3 % environ du taux affiché, il est important de rassurer le banquier en mettant par exemple en avant :
- Un emploi en CDI,
- Une épargne mensuelle,
- Une absence de découvert,
En plus du taux, il est aussi possible de demander une ristourne sur les pénalités de remboursement anticipé avant la signature du prêt immobilier.
Autres éléments à ne plus négliger lors de la négociation :
- Les frais de dossier,
- La modulation des échéances,
- L’assurance emprunteur : faire jouer la concurrence peut être grandement utile pour tenter d’avoir jusqu’à 20 à 30 % de rabais au sein de sa banque.
Crédit conso : oui, la négociation est légitime
Achat de voiture, petits travaux, équipements d’un logement… Si l’on n’a pas assez d’épargne pour financer ses projets, on peut se sentir moins légitime à négocier un crédit à la consommation et les frais de dossier attenants. Or, c’est bel et bien sur ce produit que la marge de négociation est importante. De nouveau, pensez à comparer pour montrer les taux que l’on vous propose ailleurs.
La banque peut en effet accepter de réduire sa marge pour un bon client.
L’assurance habitation ou auto : un contrat contre une CB ?
Lorsqu’on souscrit un crédit immobilier, on a forcément besoin d’une assurance habitation pour assurer son futur logement. Ce produit assurantiel sera probablement proposé par la banque. Idem pour un crédit conso ou prêt personnel dédié à l’achat de véhicule. Une assurance auto également sera présentée au client.
C’est à ce moment qu’il est possible de négocier des frais de carte bancaire ou de gestion du compte courant par exemple.
Rétrocession des frais de découvert bancaire
Frais de rejet, frais de commission d’intervention… Si la facturation est automatique en cas d’incident bancaire, les clients aisés peuvent bénéficier d’une rétrocession de ces derniers, s’ils ont par exemple, simplement omis d’alimenter leur compte.
Les autres profils, dont la clientèle en difficulté (qui en aurait le plus besoin), peuvent aussi tenter la manœuvre, mais le résultat dépendra du bon vouloir du conseiller et de son empathie.