Qu’il s’agisse de la livre sterling, de l’euro ou du dollar, le cours de ces trois devises a fortement été impacté par la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences sur l’économie mondiale (inflation, ralentissement de la croissance, etc.). Zoom sur l’impact de la crise sanitaire sur le cours des devises. Quelles sont les perspectives pour les mois à venir ? Une dépréciation de l’euro face au dollar peut-elle être positive pour l’économie de l’Union européenne ou au contraire avoir de fortes répercussions sur les consommateurs ? Éléments de réponse.
L’impact de la crise sanitaire sur le cours des devises
État des lieux du cours des devises suite à la crise sanitaire
La crise sanitaire de la Covid-19 a eu d’importantes conséquences sur l’économie mondiale et notamment sur le cours des devises. C’est particulièrement le cas pour la livre sterling, l’euro et le dollar.
- En effet, il y a quelques jours seulement, la livre sterling a atteint son plus bas niveau depuis novembre 2020,
- le couple euro/dollar a quant à lui atteint un creux inégalé depuis avril 2017.
La Réserve Fédérale des États-Unis (FED), la Banque d’Angleterre et la BCE, la Banque Centrale Européenne, sont sur le qui-vive, réfléchissant aux meilleures mesures à mettre en place pour mettre fin à cette dégringolade. Si la FED adopte une politique monétaire plutôt agressive, les autres institutions restent plus frileuses dans leur intervention. Alors que peut-on espérer pour les mois à venir ?
Dépréciation monétaire de la livre sterling, de l’euro et du dollar : les perspectives à court terme
Comme nous l’avons évoqué, la Réserve Fédérale des États-Unis adopte une politique monétaire agressive et prévoit de réévaluer à plusieurs reprises son taux d’intérêt dans les mois à venir. Les autres banques centrales restent plus timorées. En effet, la Banque Centrale Européenne n’a pas l’intention de suivre le modèle américain et appliquera à priori, des réévaluations moins conséquentes. En ce qui concerne la Banque d’Angleterre, les risques de récession et d’un ralentissement du marché de travail poussent cette dernière à limiter son intervention pour le moment. Cette différence de prise de position entre la FED et les autres banques centrales s’explique par une meilleure résistance de l’économie américaine à l’inflation et au ralentissement de la croissance économique.
Dollar fort : une aubaine pour l’économie européenne ?
En économie, la dépréciation d’une monnaie, en l’occurrence l’euro, par rapport à une autre, ici le dollar, n’est pas forcément une mauvaise chose. Mais est-ce réellement le cas cette fois-ci ?
Les points positifs de la dépréciation de l’euro face au dollar
La dépréciation de l’euro à 1,05 dollar, contre 1,23 dollar début janvier 2021, peut être une aubaine pour l’Union européenne puisque cette tendance peut :
- soutenir les exportations ;
- améliorer la compétitivité des produits européens face aux produits importés ;
- favoriser les investissements étrangers ;
- réduire la fuite de capitaux vers l’extérieur de l’Union Economique et Monétaire (UEM).
L’activité économique européenne pourrait donc bénéficier de cette baisse du cours de l’euro dans un moment où l’Europe en a plus que jamais besoin pour sortir de la crise sanitaire et économique provoquée par la Covid-19.
Mais est-ce réellement une bonne chose ?
Mais cette tendance à la baisse peut également avoir d’importants effets négatifs comme une perte de crédibilité de l’économie européenne et l’amorce d’un mouvement de défiance à son égard. Cela pourrait provoquer un effet domino dont les conséquences pourraient être terribles :
- hausse des taux d’intérêts de certains états, dont la France ;
- réactivation de la crise de la dette publique dans de nombreux pays européens (Grèce, Italie) ;
- augmentation des tensions inflationnistes ;
- émergence d’une crise politique majeure ;
- etc.