Face au déficit public français atteignant 5,5% du PIB l’année dernière, Gabriel Attal entend coûte que coûte désendetter le pays.
Mardi 2 avril à l’Assemblée nationale, le Premier ministre annonce devant le groupe Renaissance le lancement d’une mission parlementaire chargée de faire des propositions sur la soumission des rentes à l’impôt. Le point sur cette mission choc.
Des propositions attendues sur l’imposition des rentes
Pour réduire le déficit public ayant dérapé à 5,5% en 2023 et qui pourrait éventuellement dégrader la note de la dette de la France, Gabriel Attal entend imposer l’épargne des Français. Alors que le camp présidentiel est déjà divisé devant l’opportunité de revoir les impôts à la hausse pour résorber les dettes, les médias rapportent que le Premier ministre lance une mission parlementaire qui va s’atteler à trouver des propositions pour taxer les rentes.
Une semaine après l’annonce du durcissement des règles de l’assurance chômage, l’occasion a été aussi pour le chef du gouvernement de rassurer les députés de son camp. Face aux débats qui montent suite à l’idée de réduire la durée de l’indemnisation des chômeurs, aux réserves émises et au début d’incendie qui se prépare dans sa majorité, ce dernier incite les siens à assumer une telle réforme pour construire un pays encore plus fort. Dans ses propos, M. Attal estime que l’emploi va servir à désendetter la France et réarmer les services publics. Le but de la réforme est de faciliter le retour des demandeurs d’emploi à une activité.
Une mission parlementaire confiée à la majorité
Pour effectuer les travaux liés à cette mission sur la taxation des rentes, le Premier ministre associe toute la majorité. Chaque groupe sera représenté :
- Jean-René Cazeneuve, le rapporteur du budget, est chargé de piloter la mission,
- Nadia Haï représente Renaissance,
- Jean-Paul Mattei est le représentant du Mouvement démocrate,
- Le groupe Horizons sera représenté par un autre député n’ayant pas encore été désigné.
Chaque composante devra donc remonter ses propositions à Jean-René Cazeneuve. D’après les explications de M. Attal, l’objet de la mission consiste à trancher le débat ensemble, ne pas subir mais être à l’offensive. Le but est de maîtriser les débats qui ne cessent de monter dans l’opinion, faire des propositions et prendre des décisions. Il est crucial d’avancer de façon coordonnée et cohérente.
Les rentes soumises à l’impôt encore inconnues
Durant son allocution, Gabriel Attal n’a fourni aucune précision concernant les rentes qui pourraient être imposables et les rentiers cibles. Selon les médias, la taxation pourrait concerner :
- Les gros épargnants comme les grands investisseurs et les multipropriétaires fonciers,
- Ou bien les simples détenteurs de Livret A ou d’assurance vie, les solutions d’épargne les plus prisées en France.
Explosif, complexe et flou, le sujet n’a pas manqué de créer des confusions et des craintes. Lors des questions au gouvernement le mercredi 3 avril, le Premier ministre a clarifié les choses en affirmant que les Français de classe moyenne, ceux qui travaillent et ceux qui ont travaillé toute leur vie ne seraient pas ciblés. L’idée est de s’attaquer aux « superprofits », mais non pas d’augmenter les impôts. Quoi qu’il en soit, la mission parlementaire rendra le verdict de ses travaux d’ici à juin.
Sa prise de parole devant l’Assemblée nationale a été aussi l’occasion pour le Premier ministre de rappeler que le gouvernement continue d’envisager de ramener le déficit du PIB à 3% en 2027. La trajectoire qui permettra de l’atteindre sera annoncée au cours de la semaine prochaine. Comme tous les ans, les recettes, les dépenses ainsi que les économies intelligentes et structurantes seront connues fin juin.
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