Cela peut paraître étonnant, mais les Français continuent d’épargner alors que l’inflation est galopante. S’agit-il d’un bon calcul ? Nous faisons le point !
Le rendement réel de l’épargne classique est devenu négatif !
Le taux d’inflation s’établit à 4,8% en avril 2022, du jamais vu depuis de nombreuses années ! Quel est l’impact sur le rendement des principaux produits d’épargne ?
L’inflation réduit le rendement réel de l’épargne
Pour déterminer le rendement réel de l’épargne, il faut comparer le taux d’intérêt versé par le produit d’épargne et l’inflation.
Si l’inflation est de 5% par an, et que le produit d’épargne verse 1% de rentabilité annuelle, le rendement réel de ce placement est d’environ -4%.
En effet, si un épargnant a placé 100€ sur un livret à 1%, il aura bien un capital de 101€ au bout d’un an. Mais, entre-temps, le pouvoir d’achat de ces 101€ aura baissé de 5% et ne “vaudra” plus que 101 x 0,95 = environ 96€ ! Une perte non négligeable.
Exemples de rendements réels de l’épargne
Ce calcul vaut pour les principaux produits d’épargne qui retiennent l’attention des Français.
Voici des exemples de rendements réels actuels de certains produits phares pour l’épargne et l’investissement :
- Livret A et LDDS : – 3,6%,
- Livret d’épargne populaire (LEP) : – 2,5%,
- Plan épargne logement (PEL) : – 3,9% (pour les PEL les plus récents),
- Assurance vie, en fonds euros : – 3,5% environ (selon les performances du contrat),
- SCPI : – 0,5% à + 0,5% (selon les performances atteintes par la SCPI).
On le voit clairement : il ne semble y avoir aucune vraie solution pour continuer à faire fructifier son capital !
Pourquoi donc continuer à épargner ?
On peut alors se poser la question de savoir pourquoi les Français continuent à épargner.
De nombreuses explications sont possibles : certaines personnes épargnent par exemple pour préparer un projet personnel, tel que d’acheter sa résidence principale. Mais la plupart des Français épargnent (alors que leur capital se déprécie à cause de l’inflation) pour disposer d’un bas de laine “au cas où” la situation ne se dégrade.
Quelles sont les options pour continuer à épargner ?
Si on souhaite continuer à épargner en période d’inflation, quelles sont les options disponibles, pour éviter de perdre une partie de son capital ?
Solution 1 : l’immobilier
Nous l’avons vu dans la partie précédente, les SCPI tirent leur épingle du jeu, en comparaison aux autres produits d’épargne, avec des taux de rentabilité honorables !
Toutefois, il faut noter qu’il n’est pas impossible que l’État décide de geler les loyers immobiliers, ou de limiter leur progression, afin de protéger les locataires. Cela aurait pour conséquence immédiate une réduction de la rentabilité de l’investissement immobilier (et par suite, une probable dépréciation de la valeur des actifs immobiliers également).
L’achat immobilier peut également se faire sans SCPI dans le cadre d’immobilier locatif ou d’un achat, rénovation dans le but d’une revente ou simplement pour augmenter son patrimoine immobilier.
Solution 2 : les actions
Placer de l’argent en bourse est-il une bonne idée actuellement ?
La question est ouverte. Certains y répondent par la négative, d’autres la positive. En effet, les marchés financiers sont très volatils actuellement, du fait des nombreuses crises en cours (guerre en Ukraine, crise alimentaire, crise écologique, etc.) et plutôt négativement impactés par les crises économiques (hormis certains secteurs d’activité). Il est impossible de connaître notre futur, si la situation va empirer ou se rétablir. En revanche, si on étude les courbes des grandes crises récentes : L’attaque du Wolrd Trade Centrer, Lehman Brothers, le Brexit, la pandémie du Covid … on constate qu’après chaque grosse baisse de la Bourse il y a une forte croissance. Cette tendance pourrait laisser penser qu’acheter des actions en période de crise est une aubaine car elles sont à prix bas et devraient remonter. Mais une fois de plus, rien n’est garanti, le risque est fort. Et tout investisseur sait que seul le risque paye.
Les assurances vie comme celles de Yomoni, Nalo, Goodvest sont composées d’actions, d’ETF et d’obligations. Ce qui permet de diversifier son enveloppe et donc d’amoindrir le risque normalement. Encore une fois, rien n’est garanti. Ceux qui ont investi juste avant la crise ont vu leur rendement virer au rouge dans le négatif. Pour ne pas essuyer une perte aujourd’hui, il faudrait avoir « la chance » d’acheter à la baisse ou comme le dit l’expression : Buy the dip. Mais une fois de plus, personne ne sait quand le « dip » est au plus bas. Dans tous les cas, la rentabilité d’une assurance vie se voit sur le long terme, au moins 8 ans pour accéder aux avantages fiscaux.
Solution 3 : l’or
Quid des métaux précieux, la valeur refuge par excellence ?
S’il est vrai que sur le temps long, l’or et l’argent sont des bons placements, il est à noter qu’il s’agit bien de tendances sur le long terme…
En cas de baisse importante, il peut ensuite s’écouler 10 à 20 ans avant que l’or ne retrouve sa valeur initiale, et ce placement doit être considéré dans une stratégie patrimoniale et de transmission.
Solution 4 : les crypto-actifs
Dernière solution, investir dans Bitcoin ou les innombrables autres crypto-actifs aujourd’hui disponibles. Bonne ou mauvaise idée ? Bitcoin a récemment essuyé une lourde baisse de son cours, ce qui peut faire douter de son intérêt…
Mais une analyse sur le temps long montre que BTC a, depuis sa création, toujours augmenté en valeur. De par son fonctionnement même, il s’agit d’ailleurs d’un placement déflationniste, le nombre de bitcoins étant fixé à l’avance à maximum 21 millions d’unités. Tout comme pour les actions, certains utilisent la technique du DCA (Dollars Cost Average) qui permet de lisser ses achats et d’amoindrir le risque.
Toutefois, l’investissement dans les crypto-actifs reste un acte hautement spéculatif à ce stade. Et personne ne sait ce que la règlementation des crypto-monnaies va impacter ou quel sort l’avenir lui réserve.
Une chose est sûre : comme pour tout, il faut éviter de placer toute son épargne dans un seul et même actif. La diversification est une clé de la réussite.
Pour toute question ou demande de conseil, n’hésitez pas à contacter notre conseiller immatriculé à l’Orias. Il saura vous accompagner gratuitement, réaliser votre bilan social et patrimonial pour vous proposer une stratégie globale. Nous rappelons que cet article n’est pas un conseil en investissement mais le fruit de recherches.