Les paiements en ligne par carte bancaire sont devenus monnaie courante. Celles par cryptomonnaies tendent également à se démocratiser, notamment dans certaines régions du monde, à l’image du Salvador qui fait du Bitcoin une monnaie officielle… ou de la Chine qui teste sa propre cryptomonnaie ! Le yuan numérique ou l’e-yuan disposerait de tous les critères pour remplacer les modes de paiement physiques actuels.
Cryptomonnaie chinoise : qu’est-ce que le yuan numérique ?
Le yuan numérique est une cryptomonnaie lancée en 2015 suite à l’initiative du gouvernement chinois.
L’e-yuan a été créé pour plusieurs raisons :
- Politico-économiques: la Chine souhaite devenir indépendante de l’économie américaine qui domine les échanges économiques internationaux avec le dollar US.
- Stratégiques: le lancement du yuan numérique devrait renforcer la concurrence en matière de paiements électroniques, dont le marché est dominé par WeChat Pay et Alibaba.
- Souci de stockage: le stockage et la production de pièces et espèces de monnaies coûtent cher, ce qui explique le besoin de les numériser.
- Contrairement à la majorité des monnaies numérique, l’e-yuan est géré par la Banque centrale de Chine. C’est ce qui explique le « paradoxe » (à première vue) avec l’interdiction d’exploitation du Bitcoin par la Chine.
Le yuan numérique : pour bientôt ?
Bien que le yuan numérique soit encore en phase de lancement, son succès est plus ou moins assuré, que ce soit auprès des citoyens chinois que de l’ancien président de la Banque de Chine, Li Hui. Une monnaie numérique qui, selon ce dernier, pourra bien prendre la place des billets d’argent.
Cependant, l’utilisation de la cryptomonnaie chinoise comme un véritable moyen de paiement dépendra de plusieurs paramètres :
- Son efficacité.
- Ses coûts de transaction.
- Son déploiement à grande échelle.
- Son acceptation par les utilisateurs.
- Mais le yuan numérique ne compte pas seulement rester cantonné à la Chine, mais bien s’exporter à l’échelle internationale pour approvisionner les échanges mondiaux.
Les revers d’une cryptomonnaie supranationale
Outre les avantages que peut apporter une cryptomonnaie supranationale, l’ancien dirigeant de la Banque populaire de Chine n’a pas manqué de mentionner les risques que cela peut engendrer.
L’absence de gestion de la monnaie numérique par une banque centrale, tout d’abord, peut remettre en cause l’indépendance nationale d’un État. En adoptant une monnaie virtuelle anonyme, sa monnaie nationale pourrait être totalement oubliée.
Avec le succès des crypto-monnaies, les banques commerciales se retrouveront face à dure concurrence, notamment en matière de service de paiement, de financement et d’épargne.
Bitcoin VS yuan numérique
Les monnaies virtuelles ont le vent en poupe ces dernières années, pour ne citer que Bitcoin. En tant que cryptomonnaie décentralisée, cette dernière n’est pas gérée par une banque centrale.
En revanche, le yuan numérique fonctionne différemment des autres monnaies cryptographiques. En effet, son émission sera assurée par la banque centrale chinoise au même titre que les monnaies physiques dans le monde (qui sont également gérées par leur banque centrale).
L’avenir de la monnaie numérique dans les autres pays
Alors que la Chine teste le yuan numérique dans certaines villes et régions (place financière de Shanghai, province de Hainan, Changsha, Xi’an, Qingdao et Dalian), d’autres pays n’en sont qu’à une étude de leur monnaie numérique.
Depuis la pandémie Covid-19, 86 % des banques centrales travailleraient sur des projets de monnaies numériques. La baisse des paiements en liquide les a poussées à creuser sur le sujet.
Pour l’heure, le Venezuela a fait le pas en lançant sa monnaie virtuelle « Petro » en 2018 pour remédier à la crise financière dans le pays. Autre exemple : les Bahamas qui ont également lancé le Sand Dollar, une monnaie numérique de banque centrale qui précise ne pas être une cryptomonnaie à proprement parler.