Dans l’arène tumultueuse des réseaux sociaux, une nouvelle tendance émerge sur TikTok : le « Loud Budgeting ». Plus qu’un simple phénomène viral, cette pratique remet en question les habitudes de dépense et la perception de l’argent. Focus sur cette révolution financière qui fait du bruit et secoue les fondements de la société de consommation.
Loud Budgeting : Transparence et épargne à haute voix
Déclarer à voix haute devant ses amis : « Je ne veux pas dépenser », voilà ce que propose le « Loud Budgeting ». Une pratique audacieuse qui consiste à afficher ouvertement son désir d’économiser et de faire des choix financiers réfléchis. Plus question de se cacher derrière des faux-semblants, ce phénomène encourage la transparence et la responsabilité financière. « Ce n’est pas que je n’ai pas assez, c’est juste que je ne veux pas dépenser », c’est ce que le tiktokeur Lukas Battle a affirmé dans sa vidéo avec le hashtag #loudbudgeting qui a ramassé plus de 10 millions de vues sur le réseau social aux États-Unis.
Fini les mensonges et les faux prétextes pour justifier une sortie ou un achat impulsif. Avec le « Loud Budgeting », la transparence est de mise. Les adeptes de cette tendance n’hésitent pas à proclamer haut et fort leurs choix financiers, affirmant leur désir de préserver leur budget et d’investir dans leur avenir plutôt que de céder à des dépenses futiles. L’optique est de se fixer un objectif précis à atteindre sur le long terme et de tout faire pour se serrer la ceinture.
Partager son budget : Les impacts psychologiques et sociaux
À l’opposé du « Loud Budgeting », le « Doom Spending » représente l’extrême inverse. Il incarne l’idée de vivre l’instant présent sans se soucier des conséquences financières à long terme. Pour ceux qui adoptent cette approche, l’avenir est incertain et l’épargne semble être un luxe inaccessible. Ainsi, plutôt que de se restreindre, ils préfèrent profiter pleinement du présent, même au prix d’une dette future.
Mais au-delà de son aspect financier, ce phénomène social soulève des questions psychologiques et sociales importantes. En se libérant de la pression sociale liée à la consommation et en assumant ouvertement leurs choix financiers, les adeptes de cette tendance renforcent leur estime de soi et préservent leurs relations sociales en évitant les malentendus.
« Est-ce que c’est le manque d’argent ou le regard de la société qui nous pèse ? La souffrance n’est pas corrélée à notre niveau financier, sinon les personnes richissimes seraient exonérées de difficultés psychiques. Feindre, mentir, se mettre dans des situations critiques pour coller à des attentes génère de la souffrance. Le dire, c’est se soulager du poids de s’assumer. Parler, mettre du sens, c’est déjà en soi du soin. C’est ne plus dénier ce que nous ressentons. C’est de l’amour-propre », introduit Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, auteure de Déconditionnez-vous ! Tout comprendre aux schémas de pensée qui nous enferment.
Une remise en question sur la société de consommation
Le « Loud Budgeting » s’inscrit dans une remise en question plus large de la société de consommation. En encourageant la réflexion sur ses besoins réels et en promouvant une consommation plus responsable, cette tendance invite à repenser ses priorités et ses valeurs dans un monde où l’abondance matérielle ne garantit pas le bonheur.
Alors que cette nouvelle tendance gagne en popularité sur les réseaux sociaux, elle suscite également des réflexions sur son impact à long terme. En favorisant l’épargne et la responsabilité financière, cette tendance pourrait contribuer à réduire les niveaux d’endettement et à promouvoir une gestion plus équilibrée des ressources financières à l’échelle individuelle et collective.