Avec l’émergence des monnaies numériques de banque centrale (MNBC ou CBDC en anglais) et les programmes de Revenu Universel (UBI ou Universal Basic Income en anglais) mis en place par les gouvernements, de nouvelles questions se posent concernant les libertés économiques des citoyens. Ces initiatives, bien que prometteuses sur certains aspects, suscitent des inquiétudes majeures quant à leur potentiel d’entraver la liberté économique individuelle.
Questionnons ces préoccupations en se basant sur les opinions d’experts en crypto, finance, tech et investissement, les expériences récentes et les répercussions de ces innovations économiques.
L’expérience de Sam Altman sur le revenu universel de base (UBI)
Sam Altman, le célèbre CEO d’OpenAI (ChatGPT), a récemment achevé une expérience de dix ans visant à promouvoir le revenu universel de base en distribuant de l’argent gratuitement à des individus aléatoires et en observant les résultats.
Les conclusions ont été révélatrices : les bénéficiaires avaient tendance à travailler moins et à épargner moins, beaucoup finissant même par s’endetter davantage. Malgré l’afflux d’argent gratuit, leur santé et leur situation financière ne se sont pas améliorées, certains se retrouvant même dans une situation pire qu’auparavant. Ces résultats mettent en question l’efficacité des initiatives UBI et avertissent sur le potentiel échec d’une politique économique basée sur le revenu universel.
L’expérience d’Altman a démontré que l’argent gratuit peut réduire la motivation à travailler, ce qui pourrait engendrer des conséquences économiques négatives à long terme. La diminution de l’activité économique individuelle entraîne une baisse de la productivité globale, essentielle pour le développement économique d’un pays. En outre, les comportements d’épargne et d’investissement, cruciaux pour la stabilité financière personnelle et nationale, sont également affectés négativement. En fin de compte, une société où une grande partie de la population dépend d’un revenu universel de base sans contrepartie pourrait voir ses structures économiques et sociales affaiblies.
Exemples récents et expérience en Thaïlande
Le gouvernement thaïlandais a annoncé un programme de distribution de revenu universel de base via les MNBC (monnaies numériques de banques centrales), prenant les devant dans l’intégration de ces deux concepts. De même, durant la pandémie de COVID-19, les États-Unis et le Canada ont mis en œuvre des politiques de style UBI telles que des chèques de relance et des prestations de chômage, établissant un précédent pour de futurs programmes UBI potentiellement liés aux monnaies numériques.
Cette expérience menée par le gouvernement thailandais, bien que pionnière, pourrait servir de modèle pour d’autres pays envisagent des mesures similaires.
Cependant, elle soulève aussi des questions sur la manière dont ces systèmes peuvent être utilisés pour centraliser le contrôle économique.
En Thaïlande, la corruption gouvernementale est un problème bien documenté, et l’introduction de MNBC pourrait exacerber ce problème en offrant aux autorités un outil supplémentaire pour surveiller et manipuler les transactions financières des citoyens. Cette possibilité inquiète de nombreux observateurs, qui craignent que des gouvernements moins démocratiques utilisent les MNBC pour renforcer leur emprise sur la société.
Les risques du Revenu Universel de base combiné aux MNBC / CBDC
La combinaison du revenu universel de base et des MNBC est un cocktail explosif.
La principale préoccupation est le potentiel d’augmentation de la surveillance de l’État et du contrôle des transactions financières individuelles. En utilisant les MNBC comme moyen de paiement du Revenu Universel, les gouvernements imposeraient de facto ces MNBC comme monnaies légales et incontournables. Les MNBC (CBDC) pourraient ensuite permettre aux gouvernements de surveiller et de réguler les dépenses, sapant ainsi la liberté économique et la vie privée. La nature centralisée des MNBC pourrait également mener à des excès bureaucratiques, où les autorités auraient le pouvoir de restreindre ou de promouvoir certains comportements financiers.
La capacité des gouvernements à surveiller chaque transaction financière via les MNBC représente une menace directe pour la vie privée. Chaque achat, don ou transfert d’argent pourrait être suivi en temps réel, permettant aux autorités de collecter des données détaillées sur les habitudes de consommation et les relations économiques des citoyens. Cette surveillance accrue pourrait être utilisée pour exercer un contrôle social, en punissant ou en récompensant certains comportements. Par exemple, un gouvernement pourrait décider de bloquer les transactions liées à des activités politiques opposées ou d’encourager des dépenses spécifiques conformes à ses objectifs politiques.
Les exemples historiques montrent que le contrôle de l’État sur les systèmes financiers réduit souvent la liberté personnelle. Si elle n’est pas gérée avec soin, la mise en œuvre combinée du Revenu Universel et des MNBC pourrait se transformer en un mécanisme de contrôle financier, érodant ainsi l’autonomie financière personnelle.
L’une des principales préoccupations est que les MNBC, en tant que monnaie numérique centralisée, pourraient être programmées pour restreindre ou promouvoir certaines dépenses. Par exemple, un gouvernement pourrait décider de limiter l’achat de certains biens ou services jugés non essentiels ou nuisibles, comme l’alcool ou les jeux d’argent. Cette capacité de contrôle pourrait être utilisée pour influencer les choix de consommation des citoyens, réduisant ainsi leur liberté de décision. De plus, la possibilité de geler des comptes ou de confisquer des fonds en cas de non-conformité avec des règlements gouvernementaux pourrait renforcer la dépendance des individus vis-à-vis de l’État.
Les propos du Dr. Peter St Onge
Le Dr. Peter St Onge, professeur américain et Docteur en philosophie, a récemment alerté sur l’acceptation des MNBC en Thaïlande, en soulignant la corruption dans le gouvernement thaïlandais et les parallèles observables dans d’autres pays. Selon lui, le revenu universel de base (UBI) pourrait servir de cheval de Troie pour introduire les MNBC, offrant une apparence de bienveillance tout en centralisant le pouvoir de surveillance et de contrôle financier. Il a mis en garde contre les dangers d’une telle centralisation, arguant que cela pourrait transformer le système bancaire totalitaire en une entité capable de surveiller et de contrôler chaque dollar existant.
L’avertissement de Dr. St Onge résonne comme une alerte sur les dangers d’une centralisation excessive du pouvoir économique. Il souligne que les MNBC, couplées à un revenu universel de base, pourraient devenir des outils de contrôle totalitaire, permettant aux gouvernements de surveiller et de manipuler les transactions financières à grande échelle. Cette perspective est particulièrement inquiétante dans des régimes où la corruption et l’autoritarisme sont déjà des problèmes majeurs. L’exemple des camionneurs canadiens, dont les comptes ont été gelés lors des manifestations contre les restrictions COVID-19, illustre bien comment un tel pouvoir pourrait être utilisé pour réprimer les dissidences et les oppositions politiques.
Réactions des citoyens du monde
Heureusement, le public américain est encore massivement opposé aux MNBC, tout comme le public du monde entier.
Selon une enquête de l’Institut Cato, seulement 16% des Américains soutiennent une MNBC, tandis que 74% y sont opposés. Néanmoins, la promotion du revenu universel de base et les moyens aguicheurs mis en œuvre pour le promouvoir par les gouvernements et les banques centrales, souvent présentée comme une solution attrayante, pourraient servir de levier pour introduire les MNBC, même face à une opposition publique massive.
Malgré cela, une opposition publique forte est indispensable pour freiner l’adoption incontrôlée des MNBC. Les citoyens, conscients des risques pour leur liberté économique et leur vie privée, doivent rester vigilants et participer activement au débat public.
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