L’examen continu des intentions de Meta (anciennement Facebook) dans le domaine de la crypto et de la blockchain s’est intensifié avec les récentes enquêtes des législateurs américains, en particulier de la députée Démocrate Maxine Waters, membre de rang de la Commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis. Ces développements soulèvent d’importantes questions concernant les projets futurs de Meta dans ce secteur ultra dynamique et ultra innovant et concernant son intention apparemment délibérée de camoufler ses recherches, ou du moins, de rester le plus discret possible à ce sujet.
Meta et les cryptos : Contexte et situation historique
Meta, connue pour sa propriété de grandes plateformes telles que Facebook, Instagram et WhatsApp, a un long historique d’intérêt pour les actifs numériques derrière lui.
Cela était évident dans leurs projets précédents, tels que le projet de stablecoin Diem (anciennement Libra) et le portefeuille numérique Novi (anciennement Calibra). Cependant, ces deux projets ont rencontré d’importants obstacles.
- Le projet Diem a été abandonné en 2019 en raison de la pression réglementaire et finalement vendu à la Silvergate Bank pour 200 millions de dollars en janvier 2022.
- La sortie du portefeuille Novi, prévue pour 2020, a été reportée indéfiniment et aucune nouvelle date n’a été annoncée.
Meta : 5 demandes de marque en lien avec les cryptos
La situation actuelle tourne autour de cinq demandes de marque que Meta a déposées en mars 2022, qui sont toujours en attente auprès de l’Office des brevets et des marques des États-Unis (USPTO).
Ces demandes couvrent un large éventail de services liés à la crypto et à la blockchain, notamment le trading d’actifs numériques, les échanges, les paiements, les portefeuilles et l’infrastructure matérielle et logicielle connexe. Ces cinq demandes de marques déposées par Meta seraient, selon la députée, une preuve des intentions de l’entreprise.
Dans une lettre datée du 22 janvier 2024, la députée Waters a exprimé des inquiétudes concernant ces dépôts. Elle a souligné l’incohérence entre les demandes de marque de Meta et leur communication du 12 octobre 2023 au Comité démocrate des services financiers, dans laquelle ils affirmaient ne pas travailler sur ce type de projet. Elle cherche à comprendre ce que Meta compte faire avec ces dépôts et si cela indique des plans spécifiques pour l’avenir de l’entreprise dans l’espace crypto.
Selon la députée Waters, les demandes de marques déposées par Meta suggèrent que l’entreprise travaille bel et bien sur des projets liés aux actifs numériques, malgré sa déclaration au Comité des services financiers selon laquelle elle ne l’était pas. Cette contradiction a conduit à des demandes accrues de clarté sur les projets de Meta.
Principaux domaines de préoccupation des législateurs
Une des préoccupations du législateur américain est la possibilité que Meta lance une plateforme d’échange de crypto-monnaies et son potentiel d’intégration avec les plateformes existantes, notamment Facebook et Instagram. Cela suscite un fort intérêt de la députée Waters, qui cherche des informations à ce sujet.
La députée demande également plus de clarté concernant les intentions de Meta en ce qui concerne les projets liés à Web3, aux actifs numériques, et aux portefeuilles numériques dans le secteur de la crypto-monnaie. En outre, elle demande s’ il existe une possibilité que Meta lance une plateforme de paiement en crypto.
De plus, la députée Waters exprime son désir d’obtenir des informations approfondies sur l’état de la recherche de Meta dans le domaine des stablecoins, ainsi que sur les partenariats éventuels avec des projets de stablecoins, afin de mieux comprendre l’engagement de l’entreprise sur le sujet. En effet, les gouvernements voient souvent les stablecoins comme des rivaux potentiels aux monnaies FIAT officielles.
Concernant l’adoption de la technologie de registre distribué (DLT), la députée Waters cherche à obtenir des détails sur les projets de Meta dans ce domaine, ainsi que sur la façon dont cette technologie pourrait être mise en œuvre pour faciliter les fonctions liées à la crypto au sein de son métavers.
Réaction aux avis d’acceptation (NOA)
Meta a finalement reçu récemment des avis d’acceptation pour ses dépôts de marque, confirmant ainsi leur conformité avec les exigences d’enregistrement. Cependant, la société dispose de délais spécifiques à respecter, jusqu’au 15 février pour le premier NOA et jusqu’au 16 juillet pour le dernier, afin de débuter l’utilisation de la marque ou de solliciter une éventuelle prolongation.
Implications des cryptos sur l’avenir de Meta
De fait, Meta en tant qu’acteur parmi les leaders du métaverse, pourrait utiliser les cryptomonnaies et la blockchain pour jouer un rôle important dans ce nouvel environnement virtuel. Meta pourrait par exemple développer sa propre cryptomonnaie ou blockchain pour le métaverse, ou il pourrait s’associer à d’autres entreprises qui développent des projets dans ce domaine. Une crypto pourrait être utilisée pour y acheter des biens et des services, tels que des vêtements, des objets virtuels et des expériences.
L’entreprise pourrait aussi utiliser les cryptomonnaies et la blockchain pour faciliter les paiements sur ses plateformes, telles que Facebook, Instagram et WhatsApp. Cela pourrait permettre aux utilisateurs d’effectuer des transactions plus rapidement et plus facilement, et cela pourrait également réduire les coûts pour les entreprises. Enfin, si Meta décidait de proposer à ses milliards de membres de trader des cryptos via ses plateformes, cela définirait radicalement le marché crypto.
Cette analyse approfondie des initiatives de crypto et de blockchain entreprises par Meta met en lumière l’intersection croissante entre les géants de la technologie et l’univers des actifs numériques. Les conclusions de ces enquêtes ont le potentiel d’avoir un impact considérable, non seulement sur la trajectoire future de Meta dans le domaine de la crypto et de la blockchain, mais aussi sur l’écosystème plus vaste des actifs numériques et les approches réglementaires qui le gouvernent.
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