Dans le paysage en constante évolution des monnaies numériques, l’Union Européenne pourrait bientôt faire un pas significatif avec l’introduction de l’euro numérique. Selon un rapport de Bloomberg News, la branche exécutive de l’Union Européenne dévoilera des plans pour un euro numérique qui nécessitera des limites d’utilisation fixées par la Banque Centrale Européenne (BCE).
Euro numérique : des limites à son utilisation
L’instauration de ces limites serait une mesure essentielle pour assurer la stabilité financière. Le projet de proposition de la Commission Européenne suggère que « pour garantir la stabilité du système financier, la disponibilité du crédit et la transmission de la politique monétaire, l’utilisation de l’euro numérique comme réserve de valeur pourrait être soumise à des limites ».
Les ministres des Finances de l’Union Européenne se réuniront jeudi 15 juin à Luxembourg pour discuter de ce projet. L’UE envisage de lancer cette monnaie numérique de banque centrale et a initié une phase d’investigation en octobre 2021. Cette phase est prévue pour se conclure en octobre de cette année.
La BCE a déclaré : « Nous examinons comment un euro numérique pourrait être conçu et distribué, ainsi que l’impact qu’il pourrait avoir sur le marché. Ensuite, nous déciderons si nous commençons le processus de développement réel ».
D’autres banques centrales en réflexion sur le sujet d’une monnaie numérique
L’Union Européenne n’est pas le seul acteur mondial à s’intéresser aux monnaies numériques de banque centrale.
Le Trésor américain explore également activement le potentiel d’une CBDC américaine, avec une attention particulière portée récemment à la question de la confidentialité. Certains politiciens américains, dont le gouverneur de Floride Ron DeSantis, ont soutenu qu’une CBDC violerait la vie privée et promouvrait une « sanction gouvernementale ».
Connexe : Floride : les MNBC interdites par son gouverneur Ron DeSantis ?
D’autres pays s’interrogent également et avancent sur l’instauration d’une nouvelle monnaie d’Etat. La question aussi se pose en Grande Bretagne et en Australie également.
Ainsi, alors que l’Union Européenne se prépare à définir les contours de son euro numérique, le débat sur les avantages et les défis associés à l’adoption de monnaies numériques de banque centrale continue de faire rage à l’échelle mondiale.
Pourquoi les Etats veulent-ils mettre en place une monnaie numérique ?
L’introduction d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) par la BCE et l’Union Européenne comme l’euro numérique est motivée par plusieurs facteurs.
- La technologie financière progresse rapidement, avec de plus en plus de transactions effectuées en ligne ou de manière numérique. Les CBDC permettraient aux banques centrales de suivre cette tendance, en offrant une forme de monnaie qui peut être utilisée facilement et efficacement dans le monde numérique.
- Alors que les crypto-monnaies gagnent en popularité, les banques centrales peuvent voir les CBDC comme un moyen de rester compétitives. En offrant une monnaie numérique, elles peuvent offrir les avantages des cryptomonnaies (comme la facilité d’utilisation numérique) tout en évitant certains de leurs inconvénients (comme la volatilité des prix).
- Contrairement aux crypto monnaies, qui sont souvent décentralisées et peuvent être sujettes à des piratages ou des fraudes, une CBDC serait émise et réglementée par une banque centrale. Cela pourrait donner aux utilisateurs plus de confiance dans la sécurité de leur argent.
- Dans certaines régions, l’accès aux services bancaires traditionnels peut être limité. Les CBDC pourraient permettre à plus de personnes d’accéder aux services financiers, car tout ce dont elles auraient besoin serait un appareil capable de gérer des transactions numériques.
- En émettant une CBDC, une banque centrale aurait un contrôle plus direct sur la politique monétaire. Par exemple, elle pourrait ajuster plus facilement les taux d’intérêt ou contrôler l’offre de monnaie.
Cependant, la création d’une CBDC présente également des défis et des risques, tels que des questions de confidentialité, de libertés individuelles, de sécurité et d’impact sur les banques commerciales existantes. Rappelons qu’il ne peut exister de liberté des individus au sein d’une société sans droit à la vie privée.