Les dernières révélations sur l’Euro numérique, baptisé « Cash Plus », ont suscité des inquiétudes quant à l’avenir de la monnaie et à la liberté financière des citoyens. En effet, la Commission Européenne prépare actuellement le terrain pour son euro numérique « Cash Plus », et elle a publié mercredi dernier deux propositions, l’une concernant le projet d’euro numérique, l’autre visant à protéger le rôle de l’argent liquide. Ces deux propositions, qui pourraient révolutionner le paysage financier de l’Europe, mettent en lumière la volonté de l’UE à suivre l’évolution rapide de l’économie numérique.
Cash + ou Cash Plus l’euro numérique disponible en 2027
Le projet d’euro numérique, également connu sous le nom de « Cash Plus« , devrait être mis en place par la Banque Centrale Européenne (BCE) d’ici 2027 ou 2028, avec une phase de préparation commençant à la fin de 2023. Selon la Commission Européenne, le nouvel euro numérique fonctionnera comme un porte-monnaie numérique et sera utilisé en complément des billets et pièces d’euro actuels. Les utilisateurs pourront effectuer des paiements en ligne et hors ligne à tout moment et n’importe où dans la zone euro.
L’euro numérique, une alternative à l’argent liquide
Selon l’UE, la proposition législative vise aussi à garantir le rôle de l’argent liquide en tant que moyen de paiement accessible et accepté dans la zone euro. Le projet d’euro numérique ne cherche pas à remplacer le cash dans un premier temps, mais à proposer une alternative numérique.
Mais quelle est la définition de l’argent liquide ? Le nouvel euro Cash+ est-il de l’argent liquide pour l’UE ? Là est la question, car si la réponse est oui alors “garantir le rôle de l’argent liquide” pourrait clairement sous-entendre le remplacement à terme des billets et pièces par Cash+. La formule Cash+ est d’ailleurs assez confusante. D’autant plus qu’en poussant les recherches, actuellement Cash Plus est un établissement de paiement disponible au Maroc, mais aussi une Fintech basée au UK (cashplus bank).
Pourquoi la BCE se jette-t-elle dans la course à la monnaie numérique ?
L’euro numérique représente une réponse proactive de l’UE face à la montée en puissance des cryptomonnaies et la baisse de l’usage du cash accentué ces dernières années par la crise Covid et les encouragements des gouvernements pour utiliser les paiements sans contact, c’est-à-dire autre que les pièces et billets. Cependant, contrairement aux crypto-monnaies, l’euro numérique sera adossé à la BCE et sera de fait une monnaie entièrement centralisée au mains de l’UE et de la BCE.
Que vont advenir les banques de détails avec Cash Plus ?
Le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a également tenté de rassurer les banques commerciales, en déclarant que la mise en place de l’euro numérique n’entraînera pas de désintermédiation. Les banques commerciales continueront de jouer un rôle central dans le système financier, agissant comme intermédiaires entre la BCE et les détenteurs de comptes. Mais si le nouvel euro numérique et les comptes bancaires associés sont directement pilotés par la BCE, l’intermédiation promise aux banques commerciales risque de se résumer à un simple rôle de liaison entre les citoyens et la politique appliquée par la BCE.
Selon les dernières informations, cette initiative de la Commission européenne marque une étape majeure vers l’adoption des monnaies numériques par les grandes économies mondiales. L’euro numérique, s’il est adopté, se positionnerait comme un moyen de paiement supplémentaire pour les citoyens de la zone euro, complétant ainsi les formes traditionnelles de monnaie. La proposition permettrait également aux personnes sans compte bancaire d’ouvrir des comptes en euros numériques dans un bureau de poste ou d’autres entités publiques, obligeant les commerçants de la zone euro à accepter l’euro numérique.
Les citoyens attendent une grande consultation pour la mise en place de l’euro numérique
Cependant, il convient de noter que, bien que la Commission ait proposé un cadre juridique pour l’euro numérique, la décision finale d’introduire cette MNBC (Monnaie numérique de banque centrale) relève de la Banque centrale européenne. Ainsi, il faudra attendre de voir comment la BCE réagit à cette proposition et quels seront les prochains pas dans le processus. Mais quand est-il des citoyens de l’UE ? Ne devrait-il pas y avoir une grande consultation citoyenne afin de s’assurer que les européen(e)s souhaitent réellement un tel changement de leur système financier et que cela leur sera à terme profitable ?
Certaines critiques soulèvent avec raison la question de la confidentialité, arguant que l’euro numérique pourrait être utilisé pour la surveillance. En réponse, les partisans de l’euro numérique insistent sur le fait qu’il fonctionnera comme l’argent liquide actuel, laissant moins de traces de données personnelles que l’utilisation des systèmes Visa ou Mastercard. 😂
L’Euro numérique, contrôlé par la Banque centrale européenne (BCE), est présenté par M. François Villeroy de Gallo comme une alternative supérieure à l’argent liquide, qui aura les mêmes caractéristiques que le cash, mais en mieux, soit. Mais ce qu’il ne précise pas c’est que contrairement à aujourd’hui, la BCE aura techniquement le contrôle direct sur la monnaie elle-même et sur les comptes bancaires. Information importante sur laquelle ni la BCE ni l’UE ne semblent décidés à communiquer clairement.
Notre liberté financière sera-t-elle pénalisée ?
Malgré les assurances de la BCE sur la confidentialité des données et le respect de la vie privée, il est raisonnable de craindre que l’Euro numérique ne limite la liberté financière des citoyens. Avec l’introduction d’une limite de détention et le suivi des transactions, le contrôle direct exercé par la BCE sur les comptes bancaires pourrait conduire à une érosion de la liberté financière et des droits des citoyens à la vie privée.
En effet, Cash+ étant 100% numérique, il pourra être programmé pour avoir certains comportements spécifiques, ce qui pourrait entraîner des implications inquiétantes en termes de liberté individuelle et de souveraineté financière. Par exemple, l’Euro numérique pourrait techniquement être utilisé pour tracer ou bloquer certaines transactions, voire même pour geler ou bloquer des comptes en fonction des actions ou comportements des individus. Ceci dans le but de nous protéger … Notre sécurité est-elle au prix de notre liberté ?
Au final, bien que l’Euro numérique soit présenté comme une amélioration du cash, il est essentiel d’informer les citoyens sur les implications potentielles de ce changement radical. Si ces monnaies numériques sont mal gérées, elles pourraient se transformer en prisons numériques, confisquant aux citoyens une partie majeure de leur capital liberté.
Lire notre article : L’Union Européenne envisage des limites sur l’utilisation de son euro numérique.