Dans un mouvement audacieux et quelque peu inattendu, BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, a déposé une demande pour un ETF (Exchange-Traded Fund) au comptant sur Bitcoin. Cette démarche intervient alors que l’environnement réglementaire de la crypto-monnaie aux États-Unis est sous pression. Pour compliquer encore plus la situation, BlackRock a choisi Coinbase, actuellement en conflit juridique avec la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine pour violation des règles de conservation des actifs, comme fournisseur de services de garde.
BlackRock son ETF qui crée la polémique
C’est un choix surprenant de la part de BlackRock, notamment parce que l’entreprise avait auparavant considéré Bitcoin comme un « indice de blanchiment d’argent ». Cependant, l’implication croissante de BlackRock dans l’industrie des crypto-monnaies ne peut être ignorée, la société ayant même lancé un ETF sur la blockchain en Europe. Un signe que les crypto-monnaies sont bel et bien une nouvelle classe d’actifs financiers avec laquelle il faudra compter.
L’annonce de BlackRock a par ailleurs suscité un tollé dans la communauté crypto, avec des avis divergents sur les implications potentielles de cette demande. WhaleWire, un analyste de crypto-monnaie populaire, a suggéré que cette demande avait 99% de chances d’être rejetée par la SEC, compte tenu du statut de non-conformité de Coinbase.
Cependant, certains experts soulignent le taux de réussite exceptionnel de BlackRock dans ses demandes précédentes d’ETF auprès de la SEC. Selon Eric Balchunas, analyste senior ETF chez Bloomberg, BlackRock a obtenu l’approbation de la SEC pour 575 de ses applications ETF, contre une seule rejetée.
Malgré cela, la SEC a montré par le passé une certaine réticence à approuver des ETF sur Bitcoin au comptant, citant des préoccupations liées à la prévention de la manipulation du marché et de la fraude. Ce contexte laisse planer un certain doute sur les chances d’approbation de la demande de BlackRock même si l’on imagine bien que BlackRock ne parte pas en guerre la fleur au fusil et que le géant de la finance doit avoir plus d’une raison d’y croire.
L’impact de l’ETF de BlackRock sur Bitcoin
L’annonce a néanmoins eu un effet immédiat sur le prix de Bitcoin, qui a grimpé de plus de 2000 dollars dans les premiers jours suivant le dépôt de la demande. Si l’ETF devait être approuvé, les répercussions à long terme pourraient être encore plus bénéfiques pour l’ensemble de l’industrie de la crypto-monnaie.
Cryptosphère : des avis divergents sur l’ETF de BlackRock
Cependant, toutes les réactions à l’annonce de BlackRock n’ont pas été positives. Charles Hoskinson, le créateur de la blockchain Cardano, a critiqué ceux qui se réjouissent de l’implication de BlackRock, affirmant que leur soutien dénote une éthique douteuse et une cupidité excessive.
Dans le même temps, certains membres de la communauté crypto ont suggéré que l’implication de BlackRock pourrait marquer une étape cruciale vers une adoption plus large et une reconnaissance accrue des crypto-monnaies. Même si cette démarche peut ne pas être en accord avec les désirs des partisans traditionnels de Bitcoin, elle pourrait servir à renforcer d’autres projets robustes dans la crypto sphère.
L’annonce de BlackRock témoigne d’une acceptation et d’une intégration croissantes des crypto-monnaies dans le système financier traditionnel, fournissant aux clients institutionnels un point d’entrée réglementé et familier sur le marché des crypto-monnaies.
Le débat se poursuit, certains accusant la SEC et son président, Gary Gensler, de favoritisme envers Bitcoin. Des critiques ont été émises sur le fait que des acteurs majeurs de l’industrie des cryptomonnaies comme Binance et Coinbase ont été la cible de poursuites réglementaires, tandis que Bitcoin semble bénéficier d’une faveur particulière.
Fidelity Investments : ETF Bitcoin et rachat de Grayscale Investments
En parallèle, on rapporte que Fidelity Investments prépare un dossier pour un ETF Bitcoin au comptant similaire à celui de BlackRock et envisage d’acquérir Grayscale. Fidelity Investments semble en effet se préparer à déposer une demande pour un ETF Bitcoin au comptant à l’image de celui de BlackRock, et propose également une offre pour acquérir Grayscale Investments.
Fidelity Investments, la troisième plus grande firme de gestion d’actifs au monde avec 4,2 mille milliards de dollars d’actifs sous gestion (AUM), prépare un dossier pour un ETF Bitcoin au comptant similaire à celui de BlackRock. Cet autre géant financier planifie aussi de proposer une offre pour acquérir la plus grande firme de gestion d’actifs numériques, Grayscale Investments. Grayscale, qui appartient au Digital Currency Group de Barry Silbert, a poursuivi la SEC américaine pour avoir rejeté sa demande de conversion du Bitcoin Trust (GBTC) en un ETF Bitcoin au comptant.
Andrew Parish, influenceur en crypto-monnaie, pense également qu’avec l’entrée des firmes financières traditionnelles dans l’industrie de la crypto-monnaie, il ne serait pas surpris de voir Fidelity proposer des services de staking prochainement. Fidelity Digital Asset propose déjà un ETF Ethereum aux États-Unis et des ETF Bitcoin sur des bourses internationales. De plus, l’entreprise mine du Bitcoin depuis 2014 et accumule du BTC, tout en offrant des services de garde de crypto-monnaie.
Fidelity Investments et Grayscale n’ont pas encore confirmé les rumeurs concernant le dépôt d’un dossier pour un ETF Bitcoin au comptant et la proposition d’acquisition de l’émetteur de GBTC, Grayscale.
Dans l’ensemble, malgré un environnement réglementaire incertain, la marche en avant de BlackRock et de Fidelity Investments avec ces demandes d’ETF Bitcoin est un signal fort. Elle indique un intérêt croissant des acteurs institutionnels pour les cryptomonnaies, malgré les défis réglementaires persistants. Cela pourrait aussi être le signal clair que la finance traditionnelle est en train de prendre le contrôle sur la crypto. N’oublions pas que la SEC s’oppose à la demande d’enregistrement de l’ETF de Grayscale depuis des années, alors pourquoi approuverait-elle celui de BlackRock ou celui Fidelity ?
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