Le 18 novembre dernier, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a rencontré Brian Armstrong, actuel PDG de Coinbase, l’une des principales plateformes d’échange de cryptomonnaies au monde. Cette rencontre a alimenté les spéculations concernant une éventuelle nomination d’Armstrong à un poste clé dans la future administration Trump, notamment celui de secrétaire au Trésor, soit l’équivalent de notre ministre de l’Économie et des Finances en France. Cette probabilité suscite évidemment de nombreux débats sur les implications potentielles pour le secteur des cryptomonnaies et l’économie américaine.
Contexte de la rencontre Trump / Armstrong
Donald Trump, réélu lors des élections de novembre 2024, a manifesté un intérêt croissant pour les cryptomonnaies, un domaine qu’il avait précédemment critiqué. Au cours de sa campagne, il a intégré les actifs numériques dans son programme économique, promettant de favoriser leur adoption et de clarifier le cadre réglementaire. La rencontre avec Brian Armstrong s’inscrit dans cette dynamique, reflétant une réelle volonté d’engager des experts du secteur pour façonner les politiques futures et transformer tout un pan de l’économie américaine.
Né le 25 janvier 1983, Armstrong est le cofondateur et PDG de Coinbase, plateforme fondée en 2012 et devenue l’une des plus influentes dans le domaine des cryptomonnaies. Diplômé en économie et en informatique de l’Université Rice, Armstrong a débuté sa carrière chez IBM et Deloitte avant de rejoindre Airbnb en tant qu’ingénieur logiciel. Son expérience chez Airbnb, où il a été confronté aux défis des paiements internationaux, l’a conduit à s’intéresser aux cryptomonnaies et à fonder Coinbase.
Son appui à Trump durant la campagne présidentielle a été expliqué par Armstrong comme une intention à promouvoir un cadre réglementaire plus clair et favorable pour le secteur des cryptomonnaies. Après avoir été confronté à un avis de mise en accusation (Wells Notice) émis par la SEC, une action perçue comme un obstacle majeur au développement de l’industrie crypto, Armstrong a intensifié ses efforts pour influencer la politique américaine. Conscient de l’importance des décisions législatives et de leur impact sur l’avenir des cryptomonnaies, il a exhorté la communauté crypto à soutenir des candidats « pro-crypto » lors des élections.
Lors de cette année, il a directement appelé ses abonnés sur X (anciennement Twitter) à voter pour des candidats républicains au Sénat dans des États stratégiques comme le Massachusetts et la Pennsylvanie. Son appui à Trump découle d’une vision commune, c’est à dire réduire les interventions réglementaires perçues comme excessives et favoriser un environnement économique stimulant pour l’innovation technologique. En soutenant Trump, Armstrong semble chercher une administration davantage alignée avec ses objectifs de promouvoir les actifs numériques et de protéger l’écosystème contre ce qu’il considère comme des régulations restrictives.
En effet, selon lui, les actions de la SEC sous la direction de Gary Gensler ont causé des dégâts significatifs à l’industrie des cryptomonnaies aux États-Unis. La stratégie de l’agence, qui privilégie les poursuites judiciaires à l’élaboration de régulations claires, a engendré une incertitude profonde, freinant l’innovation et poussant certaines entreprises à envisager de quitter le marché américain. Armstrong a dénoncé une approche punitive qui, au lieu de protéger les consommateurs, a contribué à ralentir l’adoption des technologies basées sur la blockchain.
Pour Armstrong, cette posture met les États-Unis en position de faiblesse sur la scène internationale, tandis que d’autres pays se montrent plus ouverts à l’intégration des actifs numériques. Cette situation a également un coût économique, car elle freine la création d’emplois et les investissements dans un secteur prometteur. Armstrong appelle à un changement de cap pour éviter que les États-Unis ne perdent leur avantage compétitif dans l’écosystème crypto.
Spéculations sur une nomination au Trésor
Des sources proches de l’administration Trump ont indiqué que Brian Armstrong serait donc pressenti pour le poste de secrétaire au Trésor. Cette nomination serait une première, plaçant un expert en cryptomonnaies à la tête de la politique économique américaine. Une telle décision signalerait une volonté de moderniser le système financier et d’intégrer les actifs numériques dans l’économie traditionnelle.
La perspective de voir Brian Armstrong occuper un poste clé au sein de l’administration Trump a bien sûr suscité diverses réactions. Les partisans des cryptomonnaies y voient une opportunité sans précédent d’accélérer l’adoption des actifs numériques et de clarifier le cadre réglementaire. En revanche, certains acteurs du secteur financier traditionnel expriment des réserves, craignant une dérégulation excessive ou une volatilité accrue des marchés.
En premier lieu, une telle nomination enverrait un signal fort aux acteurs économiques, indiquant que les cryptomonnaies ne sont plus perçues comme un marché marginal ou une simple bulle spéculative, mais bien comme une composante clé de l’économie moderne. La présence d’un expert comme Armstrong, doté d’une solide connaissance des challenges techniques et économiques des actifs numériques, pourrait permettre l’élaboration de cadres réglementaires clairs et équilibrés. Ces régulations pourraient offrir un environnement plus prévisible pour les entreprises, favorisant ainsi l’innovation tout en assurant une protection accrue des investisseurs et des utilisateurs.
L’adoption des crypto-monnaies par les institutions pourrait bientôt entrer dans une phase d’accélération majeure. Cette reconnaissance officielle ouvrirait la voie à une implication renforcée des grandes institutions financières dans l’écosystème crypto. En favorisant l’accès à des outils financiers innovants et en encourageant l’acceptation croissante des actifs numériques, les crypto-monnaies pourraient s’intégrer pleinement à l’économie traditionnelle. Une telle évolution serait un pas de géant vers la démocratisation de ces actifs, tout en apportant une stabilité accrue aux marchés en dissipant les doutes et la méfiance qui entourent encore ce secteur en plein essor.
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