Un scandale de plus autour de Sam Bankman-Fried et FTX, le personnel de FTX avait trouvé une « porte dérobée » dans le code de la place de marché centralisée de cryptomonnaies permettant à Alameda de drainer des milliards de dollars, et tout ceci avant l’implosion de l’échange.
Scandale FTX : Un secret de polichinelle
Alors que le procès de SBF se déroule en ce moment même à New York, l’affaire est agitée par une histoire invraisemblable.
Au cœur du scandale, une brèche informatique connue de Sam Bankman-Fried. D’après une enquête du Wall Street Journal, plusieurs employés de FTX basés aux États-Unis avaient découvert une faille permettant à Alameda Research, un hedge fund crypto propriété de SBF, de retirer des milliards de fonds des clients de FTX.
La découverte de cette brèche a été faite par une équipe de LedgerX, une bourse de dérivés de crypto-monnaies acquise par FTX en 2021. Ces employés examinaient la possibilité d’utiliser le code principal de FTX aux États-Unis lorsqu’ils ont identifié le problème. Selon eux, Alameda pouvait afficher un solde négatif sans être soumis au processus habituel de liquidation automatique.
Julie Schoening, à l’époque Chief Risk Officer de LedgerX, a soulevé ces préoccupations auprès de Zach Dexter, son supérieur direct. Dexter a ensuite échangé avec Nishad Singh, le directeur d’ingénierie de FTX, qui était également l’un des plus proches collaborateurs du fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried. Bien que Dexter ait été convaincu que le problème avait été résolu après que Singh ait supprimé une partie du code incriminé, la faille demeurait.
Julie Schoening lanceuse d’alerte FTX écartée de la société
Le rôle de Schoening dans cette affaire a pris un tournant dramatique lorsqu’elle a été licenciée en août 2022, peu de temps après avoir signalé le problème. Des rumeurs suggèrent que son licenciement est survenu parce qu’elle avait « irrité » sa hiérarchie en mettant en lumière ces lacunes. Plus tard, des avocats ont suggéré que ce licenciement était une représaille de la direction pour ses révélations concernant les problèmes de gestion des risques de FTX. En effet, certains messages qu’elle aurait envoyés à ses collègues ont été utilisés contre elle, bien que ceux-ci aient été, selon certaines sources, potentiellement falsifiés par des exécutifs de FTX.
L’impact de cette affaire ne s’arrête pas là. Schoening avait menacé d’engager une action en justice contre FTX pour licenciement abusif, menant les deux parties à un accord de règlement de 5 millions de dollars. Cependant, cet accord n’a jamais été finalisé en raison de l’effondrement de FTX survenu quelques semaines après. Miami International Holdings, le nouveau propriétaire de LedgerX, a démenti toute connaissance de cette brèche par ses employés et a nié toute allégation contraire.
Ces révélations alourdissent encore un peu plus les soupçons de fraude qui pèsent déjà sur Sam Bankman-Fried, le fondateur de FTX actuellement en procès à New York. Dans ce contexte, Singh, qui a plaidé coupable, devrait témoigner contre son ancien patron. La défense de Bankman-Fried maintient fermement qu’il n’a trompé personne, mettant l’accent sur la responsabilité des utilisateurs dans leurs choix d’investissement en crypto-monnaies.
Mais le témoignage d’un client de FTX, Marc-Antoine Julliard, a cependant jeté une ombre sur la défense de Bankman-Fried. Julliard affirme avoir perdu 100 000 $ sur FTX.
Controverse autour des jets de luxe de FTX
Le fondateur de la plateforme d’échange de crypto-monnaies FTX, Sam Bankman-Fried (SBF), fait face à une énième controverse concernant la propriété de deux jets privés, après la mise en faillite de sa compagnie. Selon des documents judiciaires récemment dévoilés, deux avions de luxe, identifiés comme un Bombardier Global et un Embraer Legacy, pourraient être saisis pour rembourser les créanciers.
Leur valeur combinée est estimée à environ 28,4 millions de dollars.
D’après les informations recueillies auprès de divers systèmes de suivi aérien, ces avions seraient sous la propriété privée. Toutefois, une intense bataille judiciaire oppose actuellement le Département de la Justice américain (DOJ) et FTX quant à la propriété réelle de ces avions. En effet, Island Air Capital (IAC) mentionne dans une de ses dépositions que selon le gouvernement, ces jets seraient des biens acquis grâce à des fonds frauduleux. Leur position est claire: aucun membre de la plateforme d’échange n’a utilisé ces avions. De plus, IAC se demande qui prendra en charge les frais d’améliorations et de réparations tant que l’affaire n’a pas été résolue.
Selon certaines sources, les avions auraient été acquis via un financement fourni par FTX. L’accord aurait été conclu de manière informelle, scellé par une simple poignée de main entre SBF et le propriétaire de IAC, Paul Aranha.
En attendant, les autorités américaines ont pris des mesures drastiques en confisquant ces deux jets de luxe, visant à restreindre les mouvements de SBF et de sa famille.
Les détails techniques de ces avions révèlent qu’ils sont conçus pour le luxe et la performance. Le Bombardier Global 5000, achevé en 2009, peut accueillir 13 personnes et couvrir une distance de près de 6 156 miles, soit l’équivalent de New York à Tokyo. L’Embraer Legacy, quant à lui, offre une portée de 4 488 miles, ce qui correspond à peu près au trajet entre New York et Rome. Bien qu’il soit un peu plus petit que le Bombardier, ce jet peut être équipé d’une cuisine complète, avec des appareils tels qu’un four à micro-ondes, un four conventionnel et même un réfrigérateur.
Une révélation intrigante émanant de sources anonymes suggère que bien que SBF n’ait jamais voyagé à bord de ces avions, il aurait affrété plusieurs autres vols privés, coûtant à sa société plus de 15 millions de dollars.
Le procès en cours de SBF se révèle donc être à la hauteur des attentes des observateurs, apportant chaque jour son lot de révélations et de rebondissements. Face à la montagne d’accusations qui s’abat sur SBF, peut-il vraiment espérer une once de clémence ? Cependant, dans toute affaire judiciaire, la preuve est essentielle. L’accusation doit présenter des preuves suffisantes pour établir la culpabilité de l’accusé au-delà de tout doute raisonnable. C’est ce que des milliers d’investisseurs et d’utilisateurs attendent avec impatience.
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