La récente flambée du Bitcoin et d’autres crypto-monnaies ne peut être réduite à une simple spéculation. Arthur Hayes, ancien PDG de BitMEX, une des plus grandes plateformes d’échange de crypto-monnaies, prévient que l’heure est grave sur le front économique mondial. Selon lui, la crypto-monnaie devient un choix de plus en plus judicieux, notamment en raison des politiques économiques actuelles et des tensions géopolitiques croissantes.
L’impact des taux d’intérêt négatifs
Hayes a récemment fait des observations sur la situation des taux d’intérêt réels aux États-Unis, soulignant qu’ils sont en fait en territoire négatif. Pour arriver à cette conclusion, il a employé une méthode simple mais révélatrice : soustraire le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) nominal du troisième trimestre 2023, qui s’élève à 6,3%, du rendement d’un bon du Trésor américain à un an, fixé à 5,4%. Le résultat donne un taux d’intérêt réel de -1,1%.
Hayes argumente que cette réalité financière présente un certain nombre d’implications. Selon lui, les principaux bénéficiaires de ces taux d’intérêt négatifs sont le gouvernement fédéral, qui peut emprunter à des coûts effectivement plus bas, tandis que les citoyens ordinaires sont les perdants dans cette configuration économique.
Face à cette situation, Hayes recommande vivement aux investisseurs de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier, mais plutôt de diversifier leur portefeuille. Il suggère de se tourner vers des options d’investissement plus robustes et potentiellement plus rentables comme les actions dans le secteur de la technologie, les métaux précieux tels que l’or et, en particulier, les crypto-monnaies comme le Bitcoin. Ce conseil est en phase avec l’idée que dans un environnement de taux d’intérêt réels négatifs, les actifs traditionnels comme les bons du Trésor offrent un rendement moins attrayant.
La dévaluation des monnaies Fiat et l’inflation
L’ex-dirigeant de BitMEX élargit également son analyse au-delà des taux d’intérêt réels négatifs pour aborder un sujet brûlant : la dévaluation constante des monnaies fiduciaires. Il souligne que cette dévaluation est en grande partie le résultat de l’assouplissement quantitatif et des mesures de stimulation économique adoptées par les banques centrales, notamment la Réserve fédérale aux États-Unis. Ces politiques, bien qu’elles visent à stimuler l’économie en augmentant la masse monétaire et en facilitant le crédit, ont pour effet secondaire indésirable de diluer la valeur des monnaies traditionnelles.
Dans ce contexte, Hayes souligne que la perte de pouvoir d’achat des monnaies fiduciaires n’est pas une fatalité et propose des solutions. Pour lui, le Bitcoin émerge comme une alternative viable pour protéger et même augmenter la richesse individuelle. Contrairement aux monnaies fiduciaires, qui sont sujettes à l’inflation et à la dévaluation, le Bitcoin est conçu pour être une réserve de valeur déflationniste en raison de sa quantité limitée et de son adoption croissante.
La recommandation de Hayes de diversifier les investissements en incluant des actifs comme les actions technologiques et l’or prend ici tout son sens. Mais il insiste particulièrement sur le Bitcoin, le considérant non seulement comme un rempart contre les effets néfastes des politiques monétaires actuelles, mais aussi comme un moyen de réaliser des gains substantiels à long terme.
Ainsi, selon Hayes, dans un monde où les monnaies fiduciaires perdent continuellement de leur valeur et où les taux d’intérêt réels sont négatifs, le Bitcoin offre une voie prometteuse pour la préservation et l’accroissement de la richesse individuelle. Ce conseil revêt une importance particulière pour les investisseurs qui cherchent à optimiser leur portefeuille dans un environnement économique incertain et volatil.
La géopolitique comme catalyseur
Hayes attribue également l’essor récent des crypto-marchés aux coûts liés à la politique étrangère belliqueuse des États-Unis. Selon lui, l’engagement indéfini du président Joe Biden en faveur des efforts de guerre d’Israël contre le Hamas et le budget militaire américain en forte hausse ajoutent à l’instabilité économique. Il prédit que cet environnement incertain va entraîner un déplacement massif des investisseurs institutionnels vers des classes d’actifs alternatives comme l’or et le Bitcoin.
La prophétie du marché haussier
Hayes s’engage plus loin en émettant l’hypothèse qu’une guerre mondiale très inflationniste est en vue, ce qui aura des répercussions significatives sur les marchés. Une fois que les gens comprendront que le marché des bons du Trésor américain n’est pas libre mais contrôlé par la Réserve fédérale, Hayes pense que le marché haussier du Bitcoin sera pleinement amorcé.
La vision des autres investisseurs
Ce point de vue est partagé par d’autres experts du secteur financier. Par exemple, Ray Dalio, fondateur du plus grand fonds spéculatif du monde, Bridgewater Associates, a récemment estimé les chances d’un scénario de « Troisième Guerre mondiale » à 50%. Cette perspective renforce davantage la position de Hayes sur le besoin d’investir dans des actifs plus sûrs.
Bitcoin face à sa destiné
Si les avertissements d’Arthur Hayes sonnent comme une sirène d’alarme, ils ne sont pas sans fondement. Face à des taux d’intérêt réels négatifs, à l’inflation croissante et aux incertitudes géopolitiques, la montée du Bitcoin semble inévitable. Si Hayes a raison, ce n’est plus une question de savoir si le Bitcoin augmentera en valeur, mais plutôt de combien et à quelle vitesse. Selon lui, il est temps de parier sur le Bitcoin pour préserver et potentiellement accroître votre pouvoir d’achat dans un monde économiquement incertain.
Qui est Arthur Hayes ?
Arthur Hayes est un entrepreneur américain célèbre pour avoir cofondé la plateforme d’échange de cryptomonnaie BitMEX, où il a également exercé les fonctions de PDG. Né en 1985, Hayes a grandi à Detroit, dans le Michigan, au sein d’une famille de classe moyenne. Il s’est ensuite distingué, tant sur le plan académique qu’athlétique, à la Nichols School de Buffalo, dans l’État de New York. Il a poursuivi des études supérieures à la Wharton School of Business de l’Université de Pennsylvanie, où il a obtenu une licence en économie et finance en 2008. Après l’obtention de son diplôme, il a entamé une carrière en banque d’investissement à Hong Kong, d’abord chez Deutsche Bank (2008-2011) en tant que négociant en dérivés sur actions, puis chez Citigroup. Il a notamment été le responsable du marché des ETF pour les deux entreprises avant de passer à un poste de trader Delta One chez Citibank.
En 2014, à l’âge de 28 ans, en collaboration avec Ben Delo et Samuel Reed, Hayes a cofondé BitMEX, qui est rapidement devenue l’une des principales plateformes d’échange de dérivés de monnaie virtuelle au monde. Le succès fulgurant de BitMEX a propulsé Hayes sous les feux de la rampe en tant que plus jeune milliardaire afro-américain de l’histoire de la cryptomonnaie.
Cependant, le parcours de Hayes n’a pas été exempt d’embûches juridiques. En 2022, il a plaidé coupable de violation du Bank Secrecy Act des États-Unis, ce qui a entraîné une assignation à résidence de six mois, une mise à l’épreuve de deux ans et une lourde amende de 10 millions de dollars. Malgré ces obstacles, les efforts philanthropiques de Hayes sont notables. Il a effectué d’importantes donations au programme de bourses de la Jackie Robinson Foundation et à diverses organisations engagées dans la lutte contre le COVID-19.
Le parcours de Hayes est un mélange de succès entrepreneurial exceptionnel, de confrontations juridiques et de contributions altruistes. Ce parcours exceptionnel met en lumière le potentiel et les défis inhérents à l’évolution rapide des cryptos.
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