Ethereum fait face aux défis de la centralisation et de l’évolutivité, une route longue et sinueuse en perspective.
La question de la centralisation se pose avec acuité pour Ethereum, deuxième plus grande cryptomonnaie en termes de capitalisation boursière. Vitalik Buterin, le co-fondateur du réseau, a fait part de ses inquiétudes et de ses propositions lors de la Korea Blockchain Week. Il y a différents aspects dans les défis qu’affronte Ethereum actuellement, notamment la centralisation des nœuds, l’importance de la « désétatisation », et les initiatives pour la décentralisation, sans oublier la quête constante d’évolutivité.
Ethereum : Un point de défaillance centralisé
L’un des problèmes majeurs pointés par Vitalik Buterin concerne la centralisation des 5 901 nœuds actifs d’Ethereum. Une majorité d’entre eux est administrée par des fournisseurs de services centralisés comme Amazon Web Services (AWS). Cela rend le réseau vulnérable à des attaques ou à des pannes localisées, mettant en péril le principe même de décentralisation sur lequel repose les idéaux de la blockchain et les promesses attenantes.
Vitalik Buterin : La solution de la “désétatisation”
Pour pallier ce problème, Vitalik Buterin a mis en avant le concept de « désétatisation » (statelessness).
Ce dernier vise à éliminer toute dépendance envers des fournisseurs centralisés pour la vérification des transactions sur le réseau. Cette indépendance permettrait aux opérateurs de nœuds d’utiliser du matériel bon marché, rendant ainsi l’écosystème plus inclusif et moins centralisé. Cependant, Buterin lui-même reconnaît que la mise en place d’une telle solution pourrait prendre de 10 à 20 ans.
Décentralisation et staking : une limite de 22% sur Ethereum
La transition d’Ethereum du modèle Proof-of-Work au Proof-of-Stake avec la mise à jour « The Merge » a entraîné une augmentation des activités de staking. Cela a également soulevé des inquiétudes concernant la centralisation du pouvoir entre les mains de quelques gros détenteurs de cryptomonnaie.
Pour contrer ce risque, plusieurs grandes plateformes de staking, telles que Rocket Pool, StakeWise et Stader Labs, s’engageraient à limiter leur participation à 22% du total des enjeux. En théorie, cette limitation volontaire permettrait d’éviter qu’un seul acteur ou un petit groupe d’acteurs puisse prendre le contrôle de la blockchain. Toutefois, le fait que Lido Finance, le plus grand stakeur d’Ethereum, avec 32,4% du staking, ne montre pas d’intérêt pour cette limitation pourrait miner ces efforts de décentralisation. Pour rappel, Coinbase occupe la deuxième place avec 2 289 369 ETH, soit 8,7 % de la participation globale dans Ethereum.
Vitalik Buterin soulève l’épineuse question de l’évolutivité
Outre la décentralisation, l’évolutivité demeure un défi pressant pour Ethereum. Buterin a souligné que les rollups à connaissance nulle (ZK-rollups) dominent actuellement les protocoles d’évolutivité. Ceux-ci permettent de déplacer des calculs et des stockages d’état en dehors de la chaîne principale, améliorant ainsi son débit. Mais ces solutions sont-elles suffisantes pour maintenir la compétitivité d’Ethereum à long terme, personne ne semble encore avoir la réponse.
Le trilemme de la blockchain
Buterin a également évoqué le fameux « trilemme de la blockchain, » selon lequel un réseau blockchain ne peut pas simultanément optimiser la sécurité, la décentralisation et l’évolutivité. Alors que de nombreuses blockchains, y compris Ethereum, travaillent sur des solutions pour ce trilemme, aucune ne semble avoir trouvé la formule magique pour l’instant.
Solana, le rival d’Ethereum et altcoin préféré des investisseurs
Si Ethereum est à la croisée des chemins quant aux défis auxquels il fait face, son rival Solana favori semble avoir le vent en poupe. Ça pousse fort derrière et Ethereum n’a plus le champ entièrement libre.
D’après le dernier rapport hebdomadaire de CoinShares sur les flux de fonds d’actifs numériques, Solana a vu des afflux mineurs pour la neuvième semaine consécutive. « Alors que Solana a enregistré des entrées pour la 9e semaine consécutive, totalisant 0,7 million de dollars, les entrées depuis le début de l’année (YTD) de 26 millions de dollars suggèrent qu’il s’agit de l’altcoin le plus aimé des investisseurs en ce moment, » a indiqué CoinShares.
Solana se distingue donc comme une option d’investissement stable et attrayante et pourrait bien être la vedette des altcoins de cette année, à la fois en termes d’investissements et de potentiel de croissance, ce qui n’arrangerai pas les affaires de Buterin.
Ethereum à un carrefour crucial de son développement
La résolution des défis liés à la décentralisation et à l’évolutivité définira en grande partie son avenir et son rôle dans l’écosystème crypto. Bien que les initiatives communautaires pour la décentralisation et les avancées technologiques pour l’évolutivité soient prometteuses, de gros obstacles subsistent. Comme l’a noté Buterin, certaines de ces questions pourraient mettre des décennies à être résolues, soulignant ainsi la complexité et l’ampleur des défis auxquels Ethereum doit faire face.
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