Avec plus de 38 millions de contrats d’assurance-vie ouverts en France et un encours dépassant les 1 800 milliards d’euros, l’assurance-vie reste l’investissement préféré des Français. Pourtant, dans un contexte de réforme des retraites et de baisse des rendements, le Plan d’Épargne Retraite (PER) gagne du terrain avec déjà plus de 5 millions de souscripteurs en seulement quatre ans. Comment combiner ces deux placements pour maximiser votre épargne et préparer sereinement votre avenir ? Cet article vous dévoile pourquoi le PER est le complément idéal de votre assurance-vie.
Présentation des caractéristiques du PER et de l’assurance-vie
À l’étude de leur fonctionnement, chacune de ces enveloppes présente des spécificités distinctes.
Qu’est-ce qu’un PER ?
Le plan d’épargne retraite (PER) est un placement à long terme permettant d’accumuler une épargne pendant sa vie active et de la faire fructifier dans l’objectif d’obtenir un capital ou une rente à la retraite.
Qu’est-ce qu’une assurance-vie ?
Comme le plan épargne retraite, l’assurance vie est un outil d’épargne et d’investissement conçu pour permettre à son souscripteur de compléter ses revenus une fois arrivé à la retraite. Selon ses objectifs, ce dispositif lui permet également de financer un projet quelconque ou de préparer sa succession.
Comparaison entre le PER et l’assurance vie
Ces deux placements présentent plusieurs similitudes :
- Les conditions d’accès sont souples : PER individuel comme assurance vie sont ouverts à une personne physique, salariée ou non, sans condition d’âge.
- Les supports d’investissement sont similaires. L’épargne est placée sur des unités de compte plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices et/ou sur un fonds euros sécurisé.
- Les versements sont volontaires.
- Les modalités de sortie sont les mêmes. L’épargnant peut récupérer son épargne sous forme de rente, de capital ou un mix des deux.
- La désignation des bénéficiaires en cas de décès est libre.
La différence fondamentale entre ces deux produits d’épargne réside dans la disponibilité de l’épargne. Alors que les fonds placés sur un PER sont en principe bloqués jusqu’à l’âge de la retraite, ceux investis sur une assurance vie restent disponibles.
Les avantages fiscaux complémentaires du PER et de l’assurance vie
D’un point de vue fiscal, ces deux produits se complètent :
- Le PER offre un avantage fiscal à l’entrée. Dans une certaine limite, les versements volontaires sont déductibles des revenus imposables. L’économie d’impôt est fonction de la situation fiscale du souscripteur et de son taux marginal d’imposition. Plus ses revenus sont conséquents, plus son niveau d’imposition est élevé et plus l’économie d’impôt est considérable. Tant que le capital est bloqué, les gains ne sont pas non plus fiscalisés.
- En cas de rachat, la fiscalité de l’assurance vie est allégée lorsque le contrat a plus de 8 ans. En cas de décès de l’épargnant, ce produit d’épargne offre également des avantages successoraux. Même si le bénéficiaire n’est ni le conjoint ni le partenaire de PACS, la fiscalité est plus favorable. Les capitaux décès issus des versements avant 70 ans sont exonérés des droits de succession à hauteur de 152 500€ par bénéficiaire. Pour les versements réalisés après 70 ans, seules les primes versées sont soumises aux droits de succession, après abattement de 30 500€ pour tous les bénéficiaires. Les intérêts sont entièrement exonérés.
Combiner les deux enveloppes d’épargne permet ainsi à l’investisseur d’optimiser la fiscalité de son investissement.
Les synergies entre PER et assurance-vie : le duo gagnant pour votre épargne
Au-delà de la fiscalité, l’utilisation conjointe de ces deux solutions d’épargne permet généralement d’optimiser sa stratégie d’épargne retraite. Le souscripteur profite de :
- La diversification des supports d’investissement des deux enveloppes,
- La sécurisation de son capital à long terme : comme le PER est bloquée jusqu’à la retraite, il est plus facile d’atteindre les objectifs,
- La flexibilité et la liquidité de l’épargne : en cas de besoin, l’épargnant dispose d’une totale liberté de retirer le capital placé sur son assurance vie.
- La protection et la transmission du patrimoine : au décès du souscripteur, les bénéficiaires de son assurance vie qui remplissent certaines conditions ont la possibilité de recevoir les capitaux sans être soumis aux droits de succession.
Puisque les avantages de ces deux enveloppes d’investissement sont complémentaires, rien n’empêche l’épargnant de répartir son capital entre les deux contrats.
Stratégies d’allocation : comment répartir votre épargne entre PER et assurance-vie ?
Pour tirer profit des atouts de chacun de ces contrats, des stratégies d’investissement s’imposent :
- La manière d’allouer son épargne entre PER et assurance-vie est fonction de son profil d’épargnant (prudent, équilibré, dynamique) et de ses objectifs financiers (préparation de la retraite, financement d’un projet, préparation de la succession).
- Puisque le montant et la fréquence des versements sont libres, il est possible d’adapter la répartition sur l’un ou l’autre par rapport à sa situation personnelle.
- Il peut être intéressant pour l’épargnant de placer la somme qu’il est prêt à bloquer jusqu’à son départ à la retraite sur un PER. En revanche, il peut faire fructifier son épargne de précaution sur son assurance vie liquide.
- Si le souscripteur est fortement imposé (TMI supérieur ou égal à 30%) pendant sa vie active et que son taux d’imposition à la retraite est potentiellement inférieur, il peut être judicieux d’avantager les versements sur le PER pour profiter de la déductibilité.
À titre d’exemple, une personne au TMI de 30% et qui place 10 000€ sur un PER individuel réalise une économie d’impôt de 3 000€. En versant la somme ainsi économisée sur une assurance vie, la même personne se constitue une épargne disponible qu’il pourra retirer après 8 ans lorsqu’elle aura fructifié, tout en profitant d’une fiscalité de sortie allégée.
Ce n’est pas un conseil en investissement mais un partage d’informations. Faites vos propres recherches.