Argent : faut-il être déloyal pour atteindre l’abondance ?

Publié le - Auteur Par Nantcy L -
Argent : faut-il être déloyal pour atteindre l’abondance ?

Croyances familiales, pensées limitantes… Notre relation à l’argent est parfois si complexe, qu’inconsciemment, nous pouvons être notre propre frein à la création de notre richesse. Et si être déloyal envers certaines personnes et loyal envers nous-même était la clé pour atteindre la liberté et l’abondance financière ? Revenons en détail sur cette réflexion qu’a tenue Christan Junod, conférencier et expert de la relation à l’argent, lors du sommet de l’abondance 2023.


 

« On ne peut s’enrichir qu’au détriment des autres », « devenir riche est une question de chance, d’héritage… », « l’argent est source de problème », … Il existe des milliers d’idées reçues sur l’argent, qui nous empêchent d’entretenir une relation saine avec nos finances. Assimilé tantôt au pouvoir, à la crainte, ou encore à la saleté, l’image que l’on a de l’argent oscille entre le bien et le mal. Or, l’argent est neutre, contrairement à notre rapport à lui. Lors du sommet de l’abondance 2023, organisée par le coach et conférencier Jean-Pierre Beaudouin, Christian Junod, expert de la relation à l’argent, a abordé cette problématique taboue, qui nous entrave dans notre chemin vers l’abondance financière. Selon lui, la notion de loyauté est l’une des clés pour être en accord avec nos valeurs et nos objectifs.

Argent : comment se construit notre rapport à lui ?

Très rare sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir un rapport sain à l’argent. Toutefois, essayer de comprendre nos réactions face à nos finances est un premier pas pour déconstruire nos pensées limitantes et fausses croyances. D’ailleurs, d’où viennent-elles ?

Ces éléments qui conditionnent notre relation à l’argent

« Que nous en soyons conscients ou pas, nous avons tous une relation à l’argent et cette dernière influence bien plus nos vies que nous ne l’imaginons », pointe sur son site l’auteur du cahier d’exercices Le défi des 100 jours pour libérer son rapport à l’argent et vivre son abondance.

Elle est en effet conditionnée par notre éducation, notre environnement, notre famille et notre entourage, notre expérience, et bien plus encore. Tous ces éléments ont un impact sur notre manière de gagner et de dépenser de l’argent. Ainsi, pour que l’argent ne soit plus une source de stress, de conflit, de frein ou de blocage, il est important d’observer ses propres comportements et réactions.

Rapport à l’argent : les questions à se poser

« Pour que l’argent soit au service de nos projets de vie tant privés que professionnels », il est primordial de se poser ces questions :

  • Que représente l’argent pour moi ?
  • Que m’évoque-t-il ?
  • « Suis-je vraiment à l’aise pour parler d’argent, en demander, en recevoir, faire mieux que mes parents, ma famille, mes amis… ? »
  • « Suis-je capable de m’offrir de belles choses, qui reflètent ma valeur ? »
  • « Puis-je m’autoriser à avoir de l’argent ? »

« Tant que je ne vois pas que j’ai le pied pris dans un piège, je ne peux pas m’en défaire. Il faut donc le comprendre, le nommer, et tenter ensuite de le déconstruire », explique Christian Junod.

Argent : tout serait une question de loyauté

La loyauté est une valeur fondamentale pour bon nombre de personnes. Or, souvent, nous nous faisons passer au second plan, pour plaire à notre famille et notre entourage, au risque d’être déloyal envers nous-même. Sommes-nous capables d’inverser la situation pour être enfin en accord avec nous-même ?

Argent : pourquoi « il est important de s’autoriser à être déloyal » ?

En ce qui concerne l’argent, souvent, « on réplique un comportement ou une croyance familiale. Lorsqu’on regarde sa lignée, on voit qu’on fait la même chose qu’elle », en pensant par exemple que les riches sont malhonnêtes. « Pour mettre fin à ce schéma répétitif, à cette croyance limitante familiale, il est important de s’autoriser à être déloyal. Un processus de déloyauté, non pas envers des humains, mais envers des comportements et des croyances », explique l’expert.

Et de confier : « La déloyauté, c’est se donner la capacité d’avancer avec moins de freins. J’ai eu à être déloyal du côté des hommes de ma famille, ma lignée paternelle, qui étaient tous entrepreneurs, mais ont tous fait faillite, sans exception. Mon seul mérite a été d’être le premier à le voir et à dénouer cette histoire. Non pas que je sois meilleur, mais ma déloyauté m’a permis de m’autoriser à sortir du lot par rapport à ma culture et mon histoire familiale. La déloyauté n’est donc pas un manque d’amour ou de respect, mais une ouverture à une nouvelle voie, pour sortir de ces rails qui n’étaient pas les miens, et qui m’empêchaient d’aller sur ma voie de la réussite, de l’entrepreneuriat. »

Argent : stop à l’auto-sabotage !

Selon l’auteur de Ce que l’argent dit de vous, la déloyauté « peut aussi être en lien avec des parties de nous que l’on rejette. Par exemple, si je suis en guerre contre le capitalisme ou la bourgeoisie, car je viens d’un milieu modeste, tant que je n’ai pas accueilli le capitaliste ou le bourgeois en moi, je vais le rejeter, car je craindrai qu’on me juge comme tel. Je vais donc me limiter », explique-t-il.

« Dans les métiers d’accompagnements, les personnes qui souffrent de la blessure d’injustice vont quant à elles proposer des prix bas, car elles ont peur de pratiquer des prix justes, et de passer pour injustes », note-t-il. Ainsi, comme elles ne supportent pas l’injustice, elles rejettent leur part injuste et vont la vivre de manière inconsciente et non désirable. Elles peuvent ainsi se dire : « Je suis prêt(e) à être injuste envers moi-même pour ne pas passer comme injuste envers les autres. »

« Mais une fois que j’ai accueilli ma part juste et injuste, comme le Yin et le Yang, je vais juste faire ce qui est juste et aligné. Aligné pour moi, en me détachant du regard des autres. »

Argent : se détacher du regard des autres pour atteindre l’abondance

Christian Junod tient à rappeler qu’« absolument personne ne peut nous empêcher d’être brillant, génial, et d’être créateur de notre vie. Mais si nous nous laissons influencer par les dires de nos parents, de nos amis, etc., nous allons nous auto-saboter. Cela demande du courage d’oser faire quelque chose qui semble juste pour nous-même, si c’est à l’opposé de ce qui nous a été enseigné », pointe-t-il.

« Beaucoup de personnes sont encore emprisonnées dans un métier offrant une forme de sécurité, avec un salaire qui tombe (un sal-air qui ne convient plus) alors qu’au fond d’elles, elles adoreraient faire autre chose. Mais elles ont tellement entendu dire dans leur famille que la sécurité était l’essentiel, qu’elles n’osent à leur tour pas faire ce pas. Personne ne nous en empêche réellement, mais nous accordons plus d’importance à ce que les autres pensent que ce qu’à ce qui est juste et aligné pour nous. C’est comme si je donnais la télécommande de ma vie à l’autre, en disant  »presse sur le bouton et je ferai ce que tu penses être bon pour moi », plutôt que de décider moi-même, que ça plaise ou non », détaille-t-il.

« La plus grande prison que nous avons tous, c’est la peur du regard des autres. Si on est vraiment honnête, ose-t-on vraiment être soi-même dans toutes nos facettes, autant le discret que l’excentrique ? », interroge-t-il.

 

« Ils étaient tellement pauvres qu’ils n’avaient que de l’argent

« Nombreux sont ceux qui pensent que l’argent, c’est la liberté, mais je connais beaucoup de personnes riches qui ne sont pas libres du tout. Il y a une citation que j’adore qui dit : « Ils étaient tellement pauvres qu’ils n’avaient que de l’argent. » Elle est réelle ! « J’ai rencontré des personnes qui calculaient chaque sou, qui faisaient des économies partout, mais leur vie était pauvre, car ils s’étaient coupés de tout et tout le monde, à cause de la peur permanente de manquer d’argent. Ils avaient beaucoup d’argent, mais avaient une vie de pauvreté inouïe », relate l’ancien banquier suisse.

Il est bon de rappeler que « l’argent peut acheter du bien-être matériel, mais pas mental. Parmi mes anciens riches clients, certains étaient dépressifs, alcooliques, malades… Ils faisaient également face à des problèmes familiaux, tout autant que les personnes moins aisées. Pour certains, gérer cet argent était d’une lourdeur et d’une prise de tête permanente. Cela leur amenait plus de préoccupations que de liberté », analyse-t-il.

Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté. Le mécontentement apporte la pauvreté, même dans la richesse.

Confucius, philosophe chinois

Pour conclure, selon Christian Junod, « ce qui fait la différence entre l’abondance et le manque, c’est un état d’esprit. » Il faut voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, en se focalisant sur ce que l’on a déjà. « La gratitude est pour moi l’outil de l’esprit d’abondance. On doit être dans la gratitude avec le cœur et non la tête. Avoir de la gratitude pour ce qu’on a et ce qu’on est, en notant nos richesses intérieures (notre savoir-être et savoir-faire). Pour cela, il propose un petit exercice :

  • Lister 50 qualités et compétences que nous avons

En cas de difficultés, nous pouvons demander de l’aide à nos proches ou réaliser l’exercice en couple ou en famille. Rien de mieux pour l’estime de soi et le renforcement des liens familiaux.

 

Par Nantcy L

Journaliste plurimedia depuis 15 ans, je m'intéresse à différents univers : économie, lifestyle, société, culture, psycho & développement personnel... Pour Comparateurbanque.com je vous livre, à l'aide d'experts, des conseils pour mieux gérer votre argent.

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