Un compte bancaire peut enregistrer régulièrement plusieurs types opérations. Certaines sont portées au crédit du compte à l’instar des virements de salaires et des revenus passifs. D’autres opérations sont débitées du compte pour ne citer que les virements sortants, les retraits et les paiements. L’idéal serait que le compte reste créditeur. Malheureusement, il peut également être débiteur et aller dans le rouge, c’est-à-dire le négatif. De quoi s’agit-il ? Quels sont les frais y afférents ? Comment faire pour les éviter ? Et vers quels établissements se tourner ?
Qu’est-ce qu’un compte bancaire qualifié de débiteur ?
Un compte bancaire peut avoir un statut de créditeur ou de débiteur. Si ces termes peuvent prêter à confusion, leur différence est toute simple. Un compte est créditeur si son solde est positif. Le compte débiteur est tout le contraire.
Un compte qui affiche un solde négatif
Un compte est débiteur lorsque son solde est devenu négatif à la suite de nombreux débits. Trois cas de figure sont recensés :
- La banque a autorisé un découvert. Dans ce cas, elle accepte que le compte soit débiteur. Celui-ci ne tombe donc pas dans le rouge. L’établissement bancaire limite toutefois le découvert à un certain montant qui peut varier de 200 à 500 euros. Ses modalités sont en principe mentionnées dans la convention de compte. Dans le secteur, il s’agit d’un crédit. La banque applique de ce fait un taux d’intérêt qui ne doit pas être supérieur au taux d’usure établi par la Banque de France,
- le détenteur de compte a dépassé le montant d’un découvert autorisé,
- le compte affiche un solde négatif sans qu’aucun découvert n’ait été autorisé.
Un statut qui engendre des frais
D’une manière générale, les frais prélevés par les banques sont beaucoup plus élevés lorsqu’aucun découvert n’a été autorisé. Il en est de même en cas de dépassement de découvert autorisé.
Un solde négatif entraîne inévitablement des frais appelés agios. Si le législateur a mis en place des plafonds sur les frais bancaires liés aux incidents de paiement, ceux-ci peuvent rester assez significatifs. Un compte bancaire débiteur peut occasionner les frais tels que :
- La commission d’intervention : elle est prélevée par la banque en cas de dépassement de découvert autorisé ou en cas de solde négatif si aucun découvert n’a été autorisé,
- Le taux d’intérêt : dans le cas d’un découvert autorisé, il est possible que celui-ci soit moins élevé,
- Les frais de rejet de prélèvement,
- Les frais de rejet de chèque,
- Les lettres d’informations par voie postale.
Classement des banques qui pratiques les frais liés aux découverts les plus attractifs.
Une situation qui peut entraîner certains risques
Lorsque le détenteur de compte reste dans le respect d’un découvert autorisé, il ne court aucun risque. La banque prélève uniquement les intérêts convenus.
Par contre, si le découvert autorisé a été dépassé ou bien n’a pas du tout été autorisé, outre les frais supplémentaires qui vont inévitablement saler la facture, d’autres risques vont apparaître :
- Si le compte bancaire débiteur n’a pas été régularisé dans un délai de trois mois consécutifs, la banque est tenue de faire une proposition de crédit à la consommation,
- Dans le cas où la situation persiste et que le compte reste débiteur trop longtemps, le titulaire du compte encourt une sanction se matérialisant par son inscription au « Fichier National des Incidents de Remboursement des Crédits aux Particuliers » ou FICP. S’il ne régularise pas sa situation, il sera fiché pendant une durée de 5 ans. Durant ce temps, il lui sera difficile et même impossible de souscrire un prêt que ce soit auprès de sa banque ou ailleurs. Cependant, il est autorisé à conserver ses moyens de paiement à l’exception d’une carte bancaire à débit différé.
Comment limiter les frais ?
En principe, les banques sont obligées de plafonner mensuellement certains frais engendrés par un compte débiteur. Néanmoins, en s’accumulant, ils peuvent représenter une somme pour le moins conséquente. Pour les limiter, il y a plusieurs astuces.
Eviter le découvert
Pour éviter d’avoir un compte débiteur avec des frais supplémentaires, il suffit de ne pas dépenser plus que ce que l’on dispose. Certes, cette solution est plus facile à dire qu’à faire surtout en cas de situation budgétaire compliquée. Toutefois, en appliquant quelques astuces, il est possible de retrouver plus ou moins vite un solde créditeur. En voici quelques-unes :
- Préférer les offres avec cashback pour être récompensé sur chaque achat et générer petit à petit une épargne,
- Etablir un budget pour identifier les revenus et les dépenses,
- Réduire les charges et les dépenses récurrentes dans la mesure du possible,
- Réduire les mensualités d’un prêt immobilier ou d’un prêt à la consommation,
- Préférer une carte bancaire dont le débit est immédiat à une autre à débit différé pour faire un suivi plus facile des opérations réalisées,
- Recourir aux outils innovants et souvent gratuits qui permettent de suivre l’évolution en temps réel d’un compte bancaire. Ceux-ci prévoient généralement des alertes en cas de rapprochement d’un seuil critique.
Prendre une carte de paiement adaptée
Avec une carte prépayée ou une carte à autorisation systématique, il est impossible d’être à découvert. C’est donc une solution à envisager pour ceux qui n’arrivent pas à faire autrement.
- Dans les cartes prépayées connues et proposant des services de qualité, il y a : Transcash et le Compte Nickel.
- Pour ce qui est des cartes à autorisation systématique, la majorité des néobanques et Fintech proposent cette solution, à titre d’exemple : AuMax pour moi, Ma French Bank, N26 …
Choisir une banque en ligne
Les frais bancaires peuvent être différents d’une banque à l’autre. Heureusement, de nos jours avec les outils facilement accessibles en ligne, il est possible de comparer rapidement les nombreuses offres bancaires. Pour notre part, nous conseillons de recourir aux services d’une banque en ligne pour bénéficier de frais bancaires intéressants. Outre l’accès à un compte bancaire souvent gratuit, les frais liés à un compte débiteur restent les plus avantageux :
- Chez la plupart des banques en ligne à l’instar de Boursorama Banque, Fortuneo, ING, Orange Bank et BforBank, la commission d’intervention n’est pas facturée,
- Pour Hello Bank, celle-ci est aussi gratuite. Cependant, la lettre d’information peut coûter jusqu’à 25 € par mois,
- Comme les banques classiques, Monabanq a décidé d’appliquer les plafonds imposés par la loi de 8 euros par intervention et 80 € par mois.
Qu’il soit autorisé ou non, un compte débiteur peut revenir cher entraînant inévitablement un cercle infernal. Pour y remédier, il est crucial de chercher une solution sur le long terme. Dans tous les cas, il est conseillé de trouver les bons moyens pour augmenter les rentrées d’argent et en réduire les sorties.
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