La cryptomonnaie, avec ses attributs décentralisés et révolutionnaires, contraste fortement avec le système monétaire traditionnel. Comprendre ces différences peut être utile pour naviguer dans le paysage financier actuel et pour mieux affronter ce qui vient.
Origine et signification de la monnaie fiduciaire (FIAT)
Le terme « FIAT » provient du latin et signifie « qu’il en soit ainsi » ou « qu’il advienne ».
La monnaie fiduciaire est ainsi nommée parce que sa valeur repose sur la confiance accordée par le public à l’autorité émettrice, généralement un gouvernement ou une banque centrale. À l’origine, les monnaies étaient adossées à des actifs tangibles tels que l’or ou l’argent. Cependant, avec le temps, la plupart des gouvernements ont adopté le système fiduciaire, dans lequel la monnaie n’a pas de valeur intrinsèque, mais tire sa valeur du décret des autorités centrales. La déconnexion des monnaies FIAT des actifs tangibles est la principale raison de leur dévaluation continue, ouvrant la voie à une impression monétaire incontrôlée et à une inflation galopante.
Les monnaies fiduciaires sont émises par des gouvernements et régulées par des institutions telles que les banques centrales.
Par exemple, l’euro est contrôlé par la Banque centrale européenne (BCE) et le dollar américain par la Réserve fédérale des États-Unis. Ces entités décident de la quantité de monnaie en circulation, fixent les taux d’intérêt et surveillent l’économie pour maintenir la stabilité financière. Le rôle des monnaies fiduciaires est de servir de moyen d’échange, de réserve de valeur et d’unité de compte, permettant aux sociétés d’établir des relations économiques stables et durables.
Origine des cryptomonnaies
Les cryptomonnaies, quant à elles, ont vu le jour avec l’émergence de Bitcoin (BTC) en 2009, créé par un individu ou un groupe sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Bitcoin a été la première cryptomonnaie à introduire la technologie de la blockchain, offrant un système de transactions sécurisé, décentralisé et transparent. Contrairement à la monnaie fiduciaire, les cryptomonnaies ne dépendent d’aucune autorité centrale. Elles fonctionnent sur un réseau distribué de pairs (peer-to-peer) et sont régies par des algorithmes cryptographiques.
La décentralisation : une distinction fondamentale
La principale différence entre la monnaie fiduciaire et la cryptomonnaie réside dans le concept de décentralisation. Les monnaies fiduciaires sont créées et contrôlées par des gouvernements et des banques centrales. Leur valeur dépend de la politique monétaire, de la santé économique du pays et de la confiance des citoyens envers l’autorité émettrice. Par exemple, la Banque Centrale Européenne (BCE) peut décider d’imprimer plus de monnaie pour stimuler l’économie, au risque de provoquer de l’inflation.
À l’opposé, les cryptomonnaies sont gérées de manière décentralisée. Leur circulation et leur création ne dépendent d’aucun organisme central.
Bitcoin, par exemple, repose sur un réseau de milliers d’ordinateurs (ou nœuds) qui valident et enregistrent les transactions sur un registre public appelé blockchain. L’absence d’une autorité centrale signifie que les utilisateurs ont plus d’autonomie et de contrôle sur leurs actifs. Cette décentralisation est l’un des points les plus révolutionnaires des cryptomonnaies, donnant à chacun la possibilité de participer à l’économie mondiale sans passer par des intermédiaires.
Transparence et immuabilité : révolution des transactions
Les cryptomonnaies utilisent la blockchain pour enregistrer toutes les transactions de manière transparente. Chaque transaction est visible sur un registre public, accessible à tous les nœuds du réseau. Cette transparence permet à quiconque de vérifier et d’auditer les transactions, rendant le système extrêmement fiable et résistant à la fraude. De plus, une fois qu’une transaction est enregistrée dans la blockchain, elle ne peut être modifiée, ce qui garantit l’intégrité des données.
À l’inverse, la monnaie fiduciaire fonctionne dans un cadre beaucoup moins clair. Les transactions sont contrôlées par les banques et les institutions financières, et les détails sont rarement disponibles au public. Les banques centrales et les gouvernements ont le pouvoir de modifier les politiques monétaires, d’émettre plus de monnaie ou de bloquer des transactions, ce qui peut entraîner des effets économiques imprévisibles. La centralisation et le manque de transparence dans le système monétaire traditionnel contrastent nettement avec la nature ouverte et immuable des cryptomonnaies.
Stabilité et volatilité : le facteur de risque
La stabilité est un autre point de différenciation clé. La monnaie fiduciaire est relativement stable, car les banques centrales interviennent pour contrôler l’inflation et stabiliser l’économie. Le taux de change des monnaies fiduciaires, bien que sujet aux fluctuations du marché, reste généralement assez stable pour les transactions quotidiennes. Cela en fait une réserve de valeur fiable et un moyen d’échange couramment accepté.
En revanche, les cryptomonnaies sont extrêmement volatiles. Leur valeur peut fluctuer rapidement en raison de divers facteurs tels que la spéculation du marché, les réglementations gouvernementales, les avancées technologiques et l’adoption par le public.
Par exemple, Bitcoin a connu des hausses spectaculaires et des chutes tout aussi impressionnantes en peu de temps. Cette volatilité représente un risque pour ceux qui envisagent d’utiliser les cryptomonnaies comme moyen d’échange, mais elle offre également des opportunités d’investissement potentiellement lucratives pour ceux prêts à tolérer ce niveau de risque.
Crypto : La question de la confidentialité
Les cryptomonnaies offrent une certaine forme de confidentialité, en particulier avec des cryptomonnaies axées sur l’anonymat comme Monero ou Zcash. Bien que la blockchain soit transparente et que toutes les transactions soient publiques, les identités des utilisateurs restent généralement pseudonymes. Les adresses des portefeuilles ne révèlent pas directement l’identité des utilisateurs, ce qui permet un certain degré d’anonymat.
À l’inverse, la monnaie fiduciaire est soumise à des contrôles plus stricts. Les transactions, surtout celles effectuées par l’intermédiaire des banques, sont surveillées et enregistrées. Les autorités peuvent accéder aux informations sur les transactions pour des raisons fiscales, légales ou de lutte contre le blanchiment d’argent. Cette transparence imposée par les institutions financières et les gouvernements limite la confidentialité des utilisateurs de monnaies fiduciaires.
Cependant, malgré ce constat initial, les apparences sont souvent trompeuses. Les échanges en crypto-monnaies, de plus en plus surveillés, sont de moins en moins anonymes. De l’autre côté, la monnaie fiduciaire peut encore être utilisée de manière discrète, car les banques peuvent protéger l’identité des acteurs à l’origine d’une transaction. En effet, certains acteurs de l’industrie crypto collaborent activement avec les autorités pour identifier les protagonistes impliqués dans des transactions potentiellement frauduleuses. Parallèlement, certaines banques continuent d’être utilisées, en conscience et avec leur approbation, par des groupes mafieux ou terroristes.
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