L’essor du financement participatif
En français, on l’appelle « financement participatif ». Le terme anglais « crowfunding » reste néanmoins le plus utilisé. S’appuyant sur l’intelligence collective, le crowfunding est une source, ou une solution, de financement. Généralement, ce sont les entreprises en cours de création qui y ont recours. Toutefois, il arrive que certaines entreprises se servent de cette méthode pour financer un de leurs nouveaux projets. En France, les professionnels du crowfunding sont regroupés au sein de l’association Financement Participatif France. Coup de projecteur sur cet outil particulièrement plébiscité depuis la dernière décennie.
Historique
Le crowfunding a vu le jour suite à la conjonction de plusieurs événements. D’une part, il y a eu la démocratisation d’Internet : l’utilisation du Web s’est généralisée dans la sphère aussi bien privée que professionnelle. La chute des tarifs appliqués par les fournisseurs d’accès à Internet est en partie à l’origine de ce phénomène. D’autre part, il y a eu l’avènement des technologies de paiements en ligne allant de pair avec l’émergence des services bancaires en ligne. Enfin, il y a eu le développement de toute sorte de technologies virtuelles combinées à une connexion Internet de plus en plus rapide.
Présentation générale
Certes, il ne peut totalement remplacer les crédits bancaires. Néanmoins, le crowfunding a démontré un fait : il est capable de donner un important coup de pouce financier aux entreprises, quelle que soit leur taille. La démarche est simple : l’entreprise s’inscrit à une plate-forme de crowfunding, y expose les détails de son projet et demande au public d’y contribuer financièrement. L’avantage du crowfunding est qu’il permet de s’adresser à un large public. L’entreprise détermine elle-même la forme que prendront les contributions des internautes. Celle-ci peut se faire de différentes sortes.
Les petites structures demandent généralement des dons en numéraires, avec ou sans récompenses (reward crowfunding). Le crowfunding peut aussi être une manière déguisée de faire de la prévente. Les PME optent souvent pour des prêts d’argents avec ou sans intérêts ou en minibons (on parle de « crowdlending). À ce propos, les prêts en obligations sont également possibles. Quant aux grandes entreprises, elles proposent habituellement aux particuliers d’investir dans ses activités en échange de versement de royalties (pourcentage du chiffre d’affaires) ou d’une prise de participation à son capital. Cette méthode s’appelle « crowdequity ».
Les contributeurs agissent principalement pour deux raisons : soit par philanthropie, soit dans une optique d’investissement qu’ils espèrent rentables. En clair, leur contribution est dictée par un intérêt financier.
Ne pas confondre Crowdfunding avec le crowdlending
Pour le commun des mortels Crowdfunding et crowdlending se ressemblent. Mais à bien y regarder la différence est très très importante.
Un abus de langage
Parler de crowdfunding quand on veut évoquer le financement participatif est un abus de langage. Beaucoup de personnes font l’erreur. Ce terme de crowdfunding évoque qu’une infime partie du financement participatif. Il se réfère uniquement à ce que l’on appelle « l’equity-based crowdfunding ». Il s’agit de mobiliser une épargne pour financer un projet d’une PME. Généralement, les personnes qui décident d’investir acquièrent une participation dans la PME. Ainsi, si le projet est une réussite, l’investisseur recevra une contre-partie.
D’autres différences de taille
Crowdfunding | Crowdlending | |
---|---|---|
Rétribution | Prise de participation au capital. Si la PME fait faillite, tout est perdu, en cas de réussite c’est exponentiel. | Prêt rémunéré remboursé tous les mois |
Rendement | Difficile de le savoir à l’avance | De 4 à 9,9% en moyenne |
Profils des investisseurs | Goût du risque et porte-feuille aisé. | Plus facile d’accès, investisseur souhaitant diversifier son portefeuille, early adopters … |
Ticket d’entrée ou moyen | Des montants plus élevés | Dès 20€ |
A quoi sert le crowdfunding ?
Le financement par le crowfunding
Le crowfunding sert à financer :
– La création d’une entreprise,
– La concrétisation d’un projet,
– La reprise d’une entreprise (achat).
– Une activité (par exemple : lancement d’un nouveau produit ou ouverture d’un nouveau point de vente).
Il est rare que les fonds récoltés par l’opération de crowfunding suffisent à payer toutes les charges. Au sein du plan de financement, le crowfunding doit être considéré comme une solution complémentaire à d’autres sources de financement beaucoup plus sûres et générant plus de fonds. On citera, entre autres, les crédits bancaires, les sommes prêtées par les agences de microcrédit, les prêts d’honneur.
L’impact du crowfunding
Au-delà de sa dimension financière, le crowfunding peut être vu comme un outil marketing. La campagne de collecte de fonds permet en effet à l’entreprise de se faire connaître du public et de présenter ses activités et ses projets aux internautes. Souvent, le crowfunding entraîne la constitution d’une communauté de « fans ». Vu depuis cet angle, le crowfunding constitue donc, aussi, un moyen pour tester la popularité d’un projet : ce dernier s’accompagne-t-il d’un engouement du public ou subit-il un manque d’enthousiasme de la part du public ?
Les acteurs se diversifient et se spécialisent
Ce secteur étant en forte croissance, le nombre d’acteurs proposant cette solution augmente à vu d’oeil. Les sociétés de financement participatif pour se distinguer les uns des autres se spécialisent dans des secteurs : Fintech, GreenTech, healthTech… tout est bon pour se faire une place dans ce secteur.
Investir dans des instruments financiers comporte des risques. Il n’y a aucune garantie de récupérer le montant investi.
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