D’après les chiffres publiés par la Banque de France, le nombre de dossiers soumis aux commissions de surendettement est en baisse. Il est réduit de 12 % sur un an et de 38 % par rapport à 2014. Cependant, cet endettement excessif concerne les plus fragiles dans la société. Les plus vulnérables sont notamment les femmes et les familles monoparentales. Les chômeurs et les personnes isolées sont aussi des profils les plus à risque.
Les femmes et les familles monoparentales
Les femmes sensiblement + endettées
Les femmes sont toujours plus endettées que les hommes. Elles représentent 55 % des personnes ayant déposé un dossier de surendettement. Ces dettes ne concernent pas seulement des crédits, il peut s’agir de loyers, de factures d’électricité ou bien de la cantine scolaire.
Les causes de cet endettement
Cela est surtout dû, selon la presse quotidienne en France, au fait que les femmes perçoivent des revenus généralement inférieurs à ceux des hommes.
Pourtant, d’après le résultat des études statistiques, l’explication de cet endettement excessif n’a rien à voir avec le genre, mais plutôt avec la composition du ménage. Dans la majorité des cas, les femmes surendettées sont des cheffes de famille monoparentale. Plus de 9,5 % des femmes élèvent seules leurs enfants, contre seulement 2,3 % des hommes. Cela implique des difficultés pécuniaires quotidiennes et une moindre disponibilité en termes d’horaire.
Selon les constats, les femmes avec plus d’un enfant à charge ont une plus faible mobilité. De ce fait, elles ne peuvent pas accéder à de meilleures opportunités professionnelles.
Le surendettement de ces cheffes de famille est aussi parfois causé par le non-paiement des pensions alimentaires. En moyenne, elles représentent 18 % des ressources des mères célibataires en 2019. D’après les données recensées, 40 % des pensions seraient totalement ou partiellement impayées. Il est à noter que le tiers de ces mères surendettées se déclarent célibataires et ne touche pas de pension alimentaire. Le montant de l’allocation de soutien familial qui peut leur être versée en compensation n’est que de 115 € par mois.
Les chômeurs et les personnes isolées
14% des résidents français en dessous du seuil de pauvreté
Selon les données collectées, la moitié (environ 56 %) des personnes surendettées vivent dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ils représentent au total 14 % des résidents français.
60% des sans emploi concernés sont en âge de travailler
Un quart de ces personnes surendettées déclarent être sans emplois, alors que plus de 60 % d’entre eux sont en âge de travailler. Les employés et les ouvriers sont les plus concernés. Ils vivent majoritairement seuls dépourvus de patrimoine et avec de faibles revenus. Par conséquent, leurs ressources sont insuffisantes pour faire face aux dépenses courantes telles que le loyer, l’électricité, la nourriture, etc.
Un bilan toujours trop important
6 milliards de dette
Au total, la dette globale des familles surendettées atteignait un peu plus de 6 milliards d’euros à la fin de l’année 2019. Ce montant représente trois quart de dettes financières comme le crédit à la consommation ou le crédit immobilier. La législation n’a pas cessé d’évoluer au cours de ces dernières années.
L’endettement immobilier a plus que doublé
La loi « Lagarde » de 2010 et la loi « Hamon » de 2014, qui ont encadré le crédit à la consommation de manière ferme, ont permis de faire baisser de 25 points de pourcentage la part des dettes à la consommation en passant de trois-quart à la moitié du total. Contrairement à cela, l’endettement immobilier a plus que doublé, il est compris entre 22 % et 48 % de l’encours.
Un effacement des dettes
Un ménage sur deux n’est pas en mesure de réaliser le remboursement de l’année précédente. Ainsi, lorsque la commission de surendettement estime que le demandeur n’est pas en capacité de rembourser, compte tenu de ses ressources et de ses charges incompressibles, elle impose un effacement total des dettes.