Depuis quelques temps, les néobanques « green » et responsables appelées également éco-banques fleurissent en France. Qui sont-elles ? Que proposent-elles ?
Qui sont ces nouvelles Fintech qui agissent en faveur de l’environnement ?
Trois jeunes pousses nées en France il y a seulement quelques mois partagent le même engagement, celui de transformer la finance et de la dépolluer.
- helios,
- Green-Got
- et Only One
ambitionnent d’investir l’épargne de leurs clients dans des projets responsables, qu’ils soient sociétaux ou environnementaux. Ce message est également retrouvé chez ActiveSeed un acteur de l’épargne qui propose notamment une assurance vie.
Une gestion responsable de l’argent
Selon helios, la banque doit revenir à sa mission fondamentale. A travers ses choix en matière d’investissements et de financements, elle a sa part de responsabilité sur l’avenir du monde. Certes, une partie des fonds déposés sur un livret de développement durable va servir à financer des travaux d’économie d’énergie et des projets de logements sociaux. Toutefois, l’argent placé sur un compte bancaire ou un compte épargne va être alloué au financement de projets et d’entreprises dont les activités sont souvent méconnues par le client final. Et combien de fois celui-ci finance depuis des années des projets d’élevage intensif géré dans des conditions déplorables, de gaz de schiste, en lien avec le charbon …
Ces éco-banques comptent alors proposer de nouvelles offres bancaires durables :
- Transparence,
- investissement dans des projets écologiques,
- bilan carbone des achats réalisés par les clients,
- leurs propositions garantissent leur positionnement durable.
A travers leurs ambitions et le nouveau souffle qu’ils souhaitent apporter, ces nouveaux acteurs semblent séduire les investisseurs. TreeCard, une fintech du Royaume-Uni qui œuvre dans le même secteur et qui n’a pas encore été lancée vient d’amasser 5,1 millions de dollars à titre de financement.
Un mouvement qui dérange ou « r »éveille les anciens acteurs de la banque
Autour de ces néobanques qui cherchent à savoir le vrai du faux, il se dit que le « greenwashing » est ultra actif depuis quelques années du côté des banques classiques. Difficile de tout changer quand depuis des années on finance des projets « douteux ». L’argent n’a pas d’odeur pour beaucoup. Et pourtant la tendance du moment se veut à la sauvegarde de notre planète et vise à penser au futur et donc agir en conséquence. C’est pour cette raison que depuis 2019, les principales banques traditionnelles multiplient les annoncent pour montrer « patte blanche ». Le quotidien Les Echos en 2019, posait ouvertement la question : « banque et climat : Greenwashing ou prise de conscience ». Cet article disait que le banques peinaient à convaincre. Elle donnaient pourtant un agenda sur 20 ans parfois pour annoncer la sortie justement de ces investissements polluants.
Ecobanque : Quel est leur message ?
Pour se distinguer des banques classiques, ces éco-banques comptent utiliser différents leviers marketing pour attirer leurs clients. D’ailleurs, elles misent sur le numérique pour parler à la génération Z. Pour ce faire, leur site internet reflète déjà leur engagement avec une prédominance des couleurs verte, bleue claire et blanche. Ces jeunes pousses veulent véhiculer une image de finance plus propre et plus verte.
Ces green-banques jonglent à la fois sur la transparence et l’engagement. D’ailleurs, elles véhiculent également leur ambition à travers leur slogan :
- helios donne le ton avec une image de jeunes qui militent pour la planète et un slogan dès plus évocateur « dépolluons la banque »,
- Only One met en avant un « compte à impact positif »,
- Green-Got veut « changer de banque pour changer le monde »
A travers ces mots, ces éco-banques veulent tacler l’inaction des banques traditionnelles.
Compte tenu de toutes les réactions qui sont mises en place par les banques classiques et en ligne, elles y parviennent. D’autant plus qu’elles sont aidées par les médias et les jeunes générations qui sont très actives sur le sujet.
Que proposent ces green bank ?
Comment font- elles pour répondre aux besoins des consommateurs ?
D’après les résultats d’une étude effectuée par Opinionway :
- 14 % des Français ont connaissance de l’utilisation de leur épargne,
- 86 % ont fait part d’un manque de transparence,
- 86 % ont souhaité avoir la possibilité de choisir la façon dont leur argent est utilisé,
- 74 % seraient favorables à l’idée de changer de banque dans le cas où ils connaissent l’intégrité de la nouvelle,
- 69 % seraient prêts à le faire dans le cas où leur épargne a une vocation responsable.
Depuis quelques années, les Français font de plus en plus attention à leur manière de consommer. Ils sont également devenus exigeants quant à l’utilisation de leur argent. La néobanque helios qui revendique déjà 14 000 préinscrits s’est exactement positionnée dans ce sens pour répondre concrètement à leurs besoins :
- la jeune pousse souhaite proposer une offre alliant transparence, intégrité et simplicité,
- elle propose une application permettant de faire un suivi des financements octroyés et de leurs bénéfices pour l’environnement,
- ils vont en même temps bénéficier des services bancaires en ligne et d’un conseiller dédié.
Quels sont leurs actes concrets pour helios par exemple ?
En partenariat avec Solaris Bank, l’éco-banque helios compte offrir un compte courant durable à ses clients. Les encours vont par la suite permettre aux banques d’octroyer des prêts à certaines sociétés. Toutefois, ces financements vont être orientés de manière systématique vers des secteurs clés de la transition écologique tels que :
- le traitement de déchets,
- les énergies renouvelables
- ou encore l’efficacité énergétique des immeubles.
- Inversement, elle compte exclure les activités qui représentent une menace pour l’homme, pour le climat ou encore pour la biodiversité.
Pour le premier projet qu’elle compte financer, l’éco-banque helios a choisi une centrale solaire située en Nouvelle-Calédonie. Plus de 1 700 foyers vont pouvoir bénéficier de l’énergie verte fournie. Voici du concret et palpable. Hâte que cet acteur poursuive ses actions.
Un sujet tellement délicat …
… En effet, soyons réellement conscient que TOUTE activité de l’Homme sur Terre au final est dangereuse pour la planète ou du moins l’impacte :
- acheter des chaussures en cuir ou en simili cuir ? le simili tuera moins d’animaux mais produira plus de plastique, et où est produit ce simili cuir, combien de km a t il fait pour arriver entre vos mains, dans quelles conditions sont produites ces chaussures.
- rouler en voiture électrique ou en voiture classique ? la voiture électrique n’émettra pas de CO2 mais produire plus d’électricité alors que nous en manquons déjà depuis des années, sans parler du recyclage des batteries …
… Où tout et son contraire est dit
Les exemples en ce sens sont nombreux. Il semble aujourd’hui délicat de vraiment juger l’impact d’une activité compte tenu du nombre que nous sommes. Car chacune de ces actions a son revers. Il est certain que de nombreuses sont meilleures que d’autres dans le sens où elles apportent une alternative mais il nous semble que passer au tout simili cuir ou exclusivement à la voiture électrique reviendrait au même sur le long terme. Imaginez un monde ou un paysage rempli d’éoliennes. Oui l’énergie produite est plus propre que celle du charbon ou du nucléaire mais vivre à côté de ces géantes a son lot d’inconvénients : vibration, maladie neurologiques, pollution visuelle, stress…
Le vrai mérite de ces eco-banques
Dans la nature tout comme dans la vie ce qui compte est l’équilibre et le respect de soi. Quand on se respecte on ne peut que respecter son environnement.
Ces nouveaux acteurs permettent aussi, comme certaines autres banques (Monabanq par exemple) de mesurer son impact à travers ses achats. Cela participe à la réflexion que chacun individuellement peut avoir sur sa manière de consommer. Ils sont aussi porteurs de messages visant à « éduquer » les français vers une meilleure consommation.
Ces jeunes neobanques qui sont lancées par des dirigeants de la nouvelle génération (GenZ) nous apportent beaucoup car elles nous font nous poser des questions et c’est déjà énorme. Nous avançons de plus en plus vers une consommation réfléchie.