Son surnom était la « Banque verte », le Crédit Agricole reste le 1er Groupe bancaire en France. Tout comme ses concurrents, il n’a pas échappé à l’effet « covid-19 ». Le jeudi 6 août, la firme a transmis un communiqué de presse pour faire état de ses finances durant le second trimestre 2020.
Groupe Crédit Agricole
Cette section concerne le Crédit Agricole S.A. ainsi que les Caisses régionales à 100 %.
Les annonces de Philippe Brassac
Malgré la crise sanitaire, ensemble, le groupe Crédit Agricole affiche un bénéfice net de 1,48 milliard d’euros soit -18,2 % pour le second trimestre 2020. C’est avec fierté que Philippe Brassac, le Directeur Général du Groupe Crédit Agricole SA depuis 2015, annonce, lors de la conférence de presse du mercredi soir, « Crédit Agricole SA a fait face sans dommages à ce trimestre choc. Nous avons conforté notre solidité totalement mise au service de l’économie ». Le nîmois, qui a intégré le Groupe en 1980, fait aussi constater un « retour à la normale de la conquête brute de clients ». Cette reprise en main est essentiellement due au modèle de Banque universelle de proximité. À la clé de ce succès, on ne compte pas moins de 685 000 nouveaux clients de banque de détail à partir de la S1 jusqu’à la S20.
Le bilan
Pour ce qui est du PNB (produit net bancaire), les résultats sont légèrement en dessous des estimations faites par la firme. Si cette dernière prévoyait un PNB de 4,95 milliards d’euros, elle n’a pu bénéficier que 4,9 milliards d’euros soit a reculé de 4,9 % sur un an. En ce qui concerne le pôle de gestion de fortune, d’actifs et d’assurance, il n’a pas été épargné par la baisse des marchés financiers. Malgré que le Crédit Agricole Assurances maintient un niveau de solvabilité importante, ce succès n’a pas pu compenser cette régression de -8,1 %.
La banque de financement et d’investissement (BFI) est plus prometteuse avec son PNB de 16,3 % sur ces 3 derniers mois. Cette croissance est due à la fluctuation des activités de fixed income. Mis à part cela, parmi les métiers de la banque, seule la BFI a un résultat d’exploitation à la hausse.
Les provisions
Ces derniers mois, la CASA a connu une forte hausse des provisions.
Des provisions pour créances douteuses
Sur la période qui s’étend d’avril à juin, le Crédit Agricole SA a enregistré 908 millions d’euros de provisions pour créances douteuses selon le communiqué de presse. Sur cette somme, on compte 667 millions d’impayés ainsi que 209 millions d’euros en rapport avec des encours de crédit sains. Parmi ces cas de fraude, on recense Hin Leong Trading, le géant singapourien du courtage de pétrole. La société a été soupçonnée d’avoir dissimulé plus de 800 millions de dollars de pertes sur plusieurs années.
Les éléments spécifiques
Les provisions pour créances douteuses ne sont pas les seules causes de l’amputation de bénéfice net. D’autres éléments plus spécifiques viennent s’ajouter à la liste. En tout, 153 millions d’euros alors qu’un an plus tôt, on compte à peine -20 millions sur le bénéfice net de l’établissement. Pour ces derniers mois, la banque explique que cette régression est due principalement à des « éléments de volatilité comptable récurrent » soit près de -68 millions d’euros. Le rachat de 3 milliards d’euros de dette CASA sur les marchés pèse également sur la facture. Enfin, les gestes commerciaux envers les clients professionnels assurés contre les pertes d’exploitation ont eu un impact non négligeable sur les bénéfices de la firme. Pour mémo, certains contrats signés avec les clients ne les protégeaient pas des risques liés à la crise sanitaire.