Amazon vient d’annoncer que ses clients au Royaume-Uni ne pourront plus utiliser leurs cartes de crédit Visa pour régler leurs achats sur la plateforme. Cette restriction commencera à compter de 2022.
Pourquoi le géant du e-commerce en est-il venu à une telle mesure ?
D’ici quelques semaines, les cartes de crédit Visa produites outre-Manche ne pourront plus être utilisées pour passer commande sur ce site e-commerce.
Qui sont concernés ?
L’annonce concerne des cartes bien spécifiques :
- La restriction touche uniquement les cartes de crédit émises par Visa au Royaume-Uni,
- Les cartes de crédit produites par d’autres services de paiement comme Mastercard, Eurocard et Amex ne sont pas affectées,
- Toutes les cartes de débit sont également exclues.
Cette mesure deviendra effective à partir du 19 janvier 2022.
Quelles en sont les raisons ?
Dans son communiqué envoyé par mail à ses clients, Amazon justifie sa décision en mentionnant plusieurs raisons :
- Le géant du web affirme qu’il fait des efforts afin d’appliquer les meilleurs prix pour ses clients,
- Cependant, les coûts engendrés par les paiements réalisés avec ce type de carte constituent un réel obstacle,
- Parallèlement aux progrès technologiques, ces coûts devraient connaître une diminution progressive,
- Or, depuis le Brexit, les commissions liées aux paiements par carte de crédit ont augmenté et sont devenues très élevées. Leur taux est en effet passé de 0,3% à 1,5%. Ces frais de transaction sont déduits directement du montant de l’achat et servent en partie de rémunération pour la banque et l’émetteur de la carte.
- L’entreprise ne se retrouve donc plus dans ses marges et accuse l’inégalité de la politique suivie par l’émetteur de la carte.
Cette mesure ne va-t-elle pas exclure certains consommateurs ?
Y-a-t-il une alternative ?
Le conflit entre les deux géants américains n’est pas nouveau. Face à l’augmentation des frais pratiqués par Visa, le géant de l’Internet a déjà mis en place plusieurs stratégies pour s’en sortir dans ses marges :
- Les clients qui utilisaient une carte de crédit estampillée Visa devaient payer 0,5% supplémentaire,
- En même temps, ceux qui ont accepté de changer pour une autre solution de paiement recevaient des cartes cadeau d’un montant de 20$.
Après réflexion, l’entreprise a finalement reconnu que ces stratégies ne font qu’instaurer une certaine inégalité entre ses clients. De plus, elles peuvent leur être difficilement compréhensibles. Elle a donc décidé de ne plus laisser le choix à Visa en lui mettant la pression.
Parallèlement, Amazon a indiqué vouloir chercher des options de paiement axées sur l’innovation, plus rapides, plus inclusives et surtout moins chères. Cette volonté ne fait d’ailleurs que confirmer ses projets communs avec les géants du web Google, Apple et Facebook de se lancer dans la création de leur propre crypto-monnaie.
Cette mesure va-t-elle concerner la France ?
D’après Clubic.com, il y a peu de risque qu’Amazon élargisse ces restrictions en France. Quelques éléments de réponse permettent d’écarter cette possibilité :
- La mesure s’applique uniquement au Royaume-Uni. Aucun autre pays n’est concerné,
- En France, les banques n’émettent pas véritablement de carte de crédit,
- Elles commercialisent soit des cartes de débit immédiat qui débitent le compte immédiatement après l’opération, soit des cartes de débit différé qui réalisent toutes les opérations en une seule fois à la fin du mois.
A la suite de l’annonce d’Amazon, Visa n’a pas manqué de parler de sa déception dans un communiqué. D’après le géant américain spécialisé dans les services de paiement, cette mesure ne fait que limiter le choix du consommateur. Toutefois, il a affirmé qu’il est en train de trouver des solutions pour permettre aux clients anglais de continuer à régler leurs achats sans restriction sur la plateforme.