Bonne nouvelle pour les clients des banques qui n’ont pas encore donné accès au paiement mobile via Apple Pay. Bientôt, il sera possible d’utiliser des services de paiement tiers directement depuis un iPhone. Si l’opportunité est significative pour les établissements financiers, cette perte d’exclusivité d’Apple est assortie de quelques conditions. Explications.
Apple contraint d’ouvrir son antenne NFC à des tiers
Sous la pression des institutions européennes depuis plusieurs années, la marque à la pomme a fini par plier et se conformer à la loi européenne encadrant les marchés numériques. Les médias rapportent que la firme californienne va permettre à des applications tierces de se servir de la puce NFC des iPhones. Dans les détails :
- À partir de la prochaine mise à jour d’iOS en mars prochain, il sera possible de régler les achats en magasin en sans contact sans utiliser Apple Pay.
- En clair, les utilisateurs d’iPhone en Europe pourront faire appel à d’autres services de paiement pour payer directement les restaurateurs, les boulangers et autres commerçants sans être contraints d’enregistrer leurs cartes bancaires sur l’application de paiement mobile d’Apple.
- Le choix de l’application de paiement est désormais libre, à condition que celle-ci soit adaptée au système d’Apple.
Si une banque choisit de développer ce service, il sera possible pour son client utilisateur d’un iPhone de payer directement avec son application bancaire. Même chose pour les portefeuilles mobiles comme PayPal et Lyf Pay qui décident d’offrir cette option. Désormais, des comparaisons vont être possibles pour les consommateurs qui cherchent à profiter des meilleurs services. Du côté des acteurs financiers, cette perte d’exclusivité est aussi un soulagement. Techniquement, le mode de paiement d’Apple est lourd à mettre en place. En raison des commissions qui lui sont versées à chaque paiement, il est aussi onéreux pour les banques.
Apple impose des contraintes
Alors que cette évolution était attendue depuis longtemps, elle n’est pas sans conditions.
Les médias s’accordent à dire que le géant américain a pensé à tout pour garder son avance technologique :
- Apple a fait le choix de couper l’accès à son système de sécurité qui stocke les données biométriques des usagers aux solutions de paiement alternatives.
- Alors que les utilisateurs d’Apple Pay n’ont besoin que de double cliquer sur le bouton d’accueil de leur appareil et de s’identifier grâce à une authentification digitale ou faciale pour régler un achat, cette expérience utilisateur n’est pas accessible aux applications tierces.
- Ces dernières seront donc dans l’obligation de développer leurs propres solutions pour sécuriser les transactions.
Pour les banques, la question est maintenant de savoir si les commissions prélevées par Apple pour l’utilisation d’Apple Pay sont-elles finalement plus ou moins coûteuses que de se lancer dans un système de sécurité propriétaire demandant des investissements colossaux.
L’expérience utilisateur au cœur des défis des acteurs du paiement mobile
Pour l’instant, tout porte à croire que l’utilisation d’une application bancaire pour payer depuis son iPhone sera beaucoup plus compliquée qu’avec Apple Pay. Les démarches ne seront plus aussi rapides et l’expérience utilisateur dégradée. Il sera certainement nécessaire de :
- Déverrouiller le téléphone,
- Ouvrir l’application bancaire,
- Entrer le code pour valider la transaction.
Quoi qu’il en soit, les développeurs d’applications et les établissements bancaires devront trouver des arguments ou dupliquer une expérience utilisateur aussi fluide que simplifiée que celle d’Apple pour séduire des consommateurs. Autrement, les services tiers n’auront aucun attrait.
Malgré tout, il s’agit d’une réelle opportunité d’innover et de fournir de nouvelles expériences de paiements à l’endroit des utilisateurs d’iPhone. D’autant plus que le paiement mobile est devenu une alternative à la carte bancaire et fait de plus en plus d’adeptes en France comme dans le reste de l’Europe.