Après les Pays-Bas, la Roumanie, l’Allemagne, la Pologne et d’autres pays européens, la colère et la révolte des agriculteurs pourraient gagner la France. La profession se mobilise pour la préservation de l’emploi et du pouvoir d’achat. Explications.
Une mobilisation monstre d’agriculteurs allemands
Munich, Berlin, Nuremberg, l’Allemagne voisine s’enfièvre depuis le 8 janvier dernier avec d’importantes manifestations d’agriculteurs et de tracteurs. Les transporteurs routiers et les conducteurs de train ont même rejoint le mouvement. En cause, l’exécutif a décidé en fin d’année la suppression de l’avantage fiscal octroyé sur les quantités de gazole consommé. Selon les médias, les projets pour le secteur agricole ont finalement été adoucis face aux protestations :
- La suppression de ladite taxe sera progressive jusqu’en 2026,
- L’avantage concernant la taxe sur les véhicules pour l’agriculture et la sylviculture sera maintenu.
Pour la profession, ces mesures sont jugées insuffisantes et mettraient en péril son avenir. Jusqu’au 15 janvier, l’Union des agriculteurs allemands appelle à une forte mobilisation avec des blocages et des ralentissements sur les axes de circulation. Certains médias sont même arrivés à qualifier le sujet de complotisme.
Une colère qui pourrait atteindre les agriculteurs français
Les mobilisations d’agriculteurs ne concernent pas seulement l’Allemagne. Depuis des mois, ces mouvements se multiplient dans de nombreux pays européens, notamment aux Pays-Bas, en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie et en Pologne. Les raisons sont multiples. Cependant, elles reflètent un malaise profond au sein du secteur agricole en Europe et la persistance des incertitudes quant à l’avenir.
Pour le moment, les agriculteurs français sont plus softs. Leur mobilisation se limite à retourner les panneaux à l’entrée des villes et à organiser quelques journées de blocages et épandage de purin en ville. Mais puisque les médias n’en parlent pas, le mouvement ne prend pas. Pour mémoire, les rues de Paris ont déjà été envahies en février dernier par des milliers d’agriculteurs indignés face aux contraintes qui pèsent sur leur secteur pour ne citer que la flambée des prix et les coûts de production.
Un appel à un changement du système français
Sur France Soir, Sébastien Béraud, agriculteur indépendant en Haute-Loire et éleveur laitier s’exprime face à la politique actuelle et aux discours des syndicats.
Il dénonce notamment :
- La difficulté pour les agriculteurs indépendants de se faire entendre dans le pays,
- La hausse énorme du prix du carburant nécessaire pour les tracteurs,
- L’augmentation de l’électricité,
- La hausse progressive des taxes,
- La disparition des exonérations,
- La connivence des syndicats avec les différents partis politiques et tous les gouvernements en place,
- Les syndicats qui défendent les intérêts de l’agroalimentaire au lieu de ceux des producteurs,
- L’importation de produits provenant du bout du monde suite à des accords de libre-échange et qui sont pourtant disponibles en France,
- La fabrication d’alimentation artificielle en laboratoire,
- La disparition des terres agricoles,
- La lourdeur de la réglementation, des interdictions et des restrictions,
- Une concurrence déloyale par rapport à d’autres pays européens,
- Le coût élevé de la production,
- L’absence de relève,
- Au final, l’éradication des paysans et des agriculteurs.
Pour sortir de cette impasse, l’agriculteur appelle les syndicats à défendre les paysans français, à les prioriser et à remettre à plat le système français.
En France, le pouvoir d’achat est la préoccupation n°1 et l’agriculture est la base de la civilisation. Sans agriculteur, c’est une hausse énorme du chômage, une destruction d’un pan de notre activité économique, la perte d’un savoir-faire au profit d’une agriculture venant d’ailleurs et la perte de l’indépendance alimentaire.
Pourtant, nos agriculteurs font du bon travail. Pourquoi en Isère, dans les super marchés les noix ukrainiennes remplacent celles de Grenoble ?
En tout cas, le dossier promet des nuits blanches pour le nouveau gouvernement.
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