Aussitôt dévoilé, le nouveau bulletin de paie simplifié présenté par Bruno Le Maire est critiqué de toutes parts.
Quels sont ces changements qui créent la polémique ? Pourquoi cette mesure de simplification ne fait pas l’unanimité ?
Les changements apportés sur le bulletin de paie allégé
Le projet de loi de simplification de la feuille de paie récemment dévoilé par le Ministre de l’Économie et des Finances vise à la rendre plus lisible.
Pour cela :
- Ses plus de 50 lignes ont été réduites à seulement une 15 ène.
- Les rares lignes qui restent indiquent la rémunération brute, la rémunération nette, le montant net social, les cotisations employeurs et salariés,
- Même si la page est quasi blanche, le coût du travail pour l’employeur y est mentionné,
- D’un autre côté, le détail des cotisations a été supprimé. Le salarié ne sera donc plus en mesure de savoir combien et pourquoi lui et son employeur doivent cotiser.
Parmi les lignes qui disparaissent, il y a :
L’assurance chômage, l’assurance maladie, les retraites de base et complémentaire, la couverture maladies professionnelles et accidents du travail, la formation professionnelle, la participation à Action logement, la complémentaire santé, la prévoyance, les titres restaurant, les cotisations et la rémunération cumulées sur une année.
Une simplification peu convaincante de la feuille de paie
Face à cette proposition de simplification de la fiche de paie, les critiques rapportées par les médias fusent de toutes parts :
- Pour certains, il s’agit pour l’État de supprimer les détails des taxes, flouter les calculs, obscurcir et habituer les personnes concernées à ne plus voir les détails des sommes ponctionnées. Déjà, le fait d’avoir enlevé les tickets de caisse est une erreur. Désormais, il est impossible de vérifier les inexactitudes et de se rappeler des prix, surtout en période d’inflation. Maintenant, les salariés ne sont plus en mesure de savoir où va leur argent et pourquoi ils cotisent.
- Pour d’autres, la réduction des lignes n’entraîne en rien la diminution du nombre d’organismes et de caisses qui ponctionnent le salaire.
- Pour les salariés, cette mesure complexifie les choses. Dorénavant, ils devront faire une démarche supplémentaire pour obtenir les informations qui étaient auparavant à leur disposition.
- Les responsables de paie, de leur côté, n’auront pas moins de travail pour autant puisqu’ils devront continuer à maintenir une comptabilité et éditer un bulletin de salaire complet pour pouvoir répondre au mieux aux demandes de justification et d’explications des travailleurs.
- Les employeurs, quant à eux, devront assumer des coûts supplémentaires puisque leurs systèmes d’édition des feuilles de paie devront faire l’objet d’une mise à jour.
Des attentes plutôt tournées vers le pouvoir d’achat
Dans sa démonstration, Bruno Le Maire a présenté un bulletin de paie factice de Mme Salariée. En tant que chargée de clientèle d’une bijouterie, son salaire brut est de 1 912,58 euros. Son salaire net après prélèvement des impôts s’élève à 1 278,75 euros. Le coût total de l’employeur revient à 2 325,44 euros. Même s’il s’agit d’une simulation théorique, cette présentation n’a pas manqué de provoquer une pluie de réactions de la part des internautes :
- Tous pointent du doigt la faiblesse des salaires mise en évidence par cette feuille de paie. Même en effectuant 10 heures supplémentaires, le salarié ne touche que 1 278 euros par mois.
- Le taux d’imposition de 10% pour un salaire modeste a également étonné plus d’un.
- L’État se préoccupe de la simplification du bulletin de salaire plutôt que de la hausse du salaire net pour vivre.
En bref, tout le monde s’accorde à dire que cette simplification est une erreur. Actuellement, les gens s’inquiètent de leur pouvoir d’achat qui ne s’améliore pas. Au lieu d’une réduction du nombre de lignes, ils s’attendent à une suppression des impôts correspondant à ces lignes et à une augmentation du montant inscrit en bas de page.