Afin d’analyser la perception des Français sur l’emploi et le chômage, l’institut Elabe et l’Unédic réalisent régulièrement un Baromètre sur le sujet. Pour sa quatrième édition, l’étude a été menée du 29 août au 25 septembre 2023 auprès de 4 500 personnes, dont 1 500 demandeurs d’emploi. Voici les principaux éléments de l’enquête.
Le sentiment des Français sur l’emploi ne s’améliore plus
L’optimisme des actifs est fragilisé :
- Les Français ont l’impression que la situation de l’emploi est loin de s’améliorer, 51% pensent qu’elle se détériore. Seulement 14% estiment le contraire. 24% des actifs en emploi appréhendent le chômage. 37% des demandeurs d’emploi comptent retrouver probablement un emploi dans les 3 prochains mois,
- La responsabilité allouée aux demandeurs d’emploi se stabilise en un an après une progression constante entre juillet 2020 et septembre 2022. Alors que plus de 9 Français sur 10 pensent que tout le monde peut passer par une période de chômage, 61% estiment que les évolutions de la société en sont la première cause. 50% pointent du doigt la responsabilité des demandeurs d’emploi et 45% celle des entreprises.
- Les demandeurs d’emploi font l’objet de critiques et de soupçons. 35% d’entre eux sont critiqués au quotidien et sont souvent qualifiés de paresseux ou d’assistés. Près de 6 sur 10 font l’objet d’une forme d’inquisition sur leur recherche d’emploi.
- Le vécu des demandeurs d’emploi est en décalage avec les perceptions des autres. 85% d’entre eux estiment être des personnes persévérantes. 83% pensent être des personnes dynamiques et 79% courageuses.
Les Français restent attachés au système d’Assurance chômage
La majorité des Français sont encore convaincus de l’importance du système d’Assurance chômage :
- 57% des personnes interrogées confirment leur attachement au modèle français,
- Les modalités du système divisent l’opinion. Les perceptions sont mitigées quant à son impact sur le retour à l’emploi, la durée des droits aux allocations chômage et leur montant,
- Il persiste une certaine méconnaissance des réalités du système.
Les Français déplorent le manque de considération pour les soft-skills
Face à un marché du travail en constante évolution, l’Unédic a souhaité cette année connaître les perceptions des Français sur les compétences humaines, personnelles et relationnelles appelées aussi « soft-skills » :
- Les soft-skills sont considérées comme des compétences transverses. Elles sont perçues comme ayant une grande valeur en cas de reconversion professionnelle. Pour 8 Français sur 10, les compétences utiles dans plusieurs métiers sont la capacité d’adaptation (92%), l’aptitude à travailler en équipe (88%), l’habileté à gérer le temps et à s’organiser (81%).
- 84% des actifs considèrent que les soft-skills comme l’écoute, la capacité d’adaptation et l’empathie constituent des atouts,
- 56% des Français ont le sentiment que les recruteurs accordent une importance excessive aux expériences acquises, aux diplômes obtenus, au cursus scolaire, à la durée des emplois ainsi qu’à l’apparence. Les soft-skills telles que le savoir-être, les qualités personnelles, les compétences émotionnelles sociales, les expériences extra-professionnelles, les passions et les hobbies sont jugées indispensables.
Attention chômage en hausse en 2024 ?
Alors que l’objectif du second mandat du président Macron est d’atteindre le plein emploi, le nombre de chômeurs repart à la hausse depuis le mois de juin.
Depuis 2014, c’est la première fois que le chômage augmente durant deux trimestres consécutifs. Les données de l’Insee indiquent que son taux dépasserait 8% l’été 2024, voire avant. Les choses ne vont pas s’arranger de sitôt selon l’économiste Marc Touati. Une période d’inflation prolongée est toujours suivie d’une récession puis de chômage. Aujourd’hui, de moins en moins d’emplois sont à pourvoir.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron rebaptise Pôle emploi en France Travail comme si un pansement sur une plaie béante pouvait résoudre le problème. Ce nouveau service public de l’emploi, entré officiellement en jeu le 1er janvier 2024, adopte non seulement un nouveau nom, un nouveau logo et un nouveau directeur général, mais aussi de nouvelles missions. Le nouvel opérateur accompagne tous les demandeurs d’emploi y compris les bénéficiaires du RSA et les entreprises qui recrutent. L’objectif est d’atteindre le plein-emploi et de réduire le chômage autour de 5% en 2027 contre 7,4% actuellement.
