En cette fin d’année, le dossier Orange Bank vient de prendre une autre tournure. Plusieurs mois après l’offre de transfert de portefeuille obtenue de la part de BNP Paribas, la banque mobile de l’opérateur télécom vient de recevoir une offre de reprise inattendue du fonds Ripplewood. Cette nouvelle candidature pourrait tout remettre en question. Explications.
Orange refuse l’offre d’achat de RippleWood
Orange Bank a rejeté l’offre de reprise de Ripplewood.
Le conseil d’administration de la filiale bancaire d’Orange a unanimement décidé de ne pas donner suite à l’offre, privilégiant le projet de fermeture de la banque. Orange Bank, lancée en 2017, fermera ses portes et sera gérée en extinction, suite à des pertes d’exploitation importantes.
Orange Bank étudie une offre de reprise de Ripplewood
L’avenir d’Orange Bank est de nouveau remis en cause.
Dans le cadre de la loi Florange, le groupe Orange a cherché un repreneur à sa filiale bancaire qu’il compte fermer. Six mois après l’annonce officielle de cette extinction, une autre nouvelle vient de tomber. Le fonds d’investissement américain Ripplewood vient de faire une surenchère sur BNP Paribas avec une proposition ferme de rachat incluant les activités de la banque.
Les dirigeants d’Orange Bank ont dévoilé l’offre au Comité social et économique (CSE) le 20 décembre dernier et au Conseil d’administration de la banque mobile le lendemain. Les précisions du groupe rapportées par les médias ont permis de savoir que l’analyse de cette opportunité de rachat se poursuit. Son étude s’effectue avec la plus grande attention. La direction de la banque examine surtout la robustesse du plan de financement et de reprise.
Le personnel d’Orange Bank attend des garanties solides
Dans le cadre de cette offre de rachat, le fonds d’investissement s’engage à maintenir l’ensemble des salariés pour une durée de 2 ans. Suite à cette annonce, les représentants du personnel de la banque 100% en ligne n’ont pas manqué d’affirmer leurs souhaits :
- Ils souhaitent obtenir plus d’informations sur la proposition avant de se prononcer,
- Ils invitent le Conseil d’administration de la banque à prendre le temps nécessaire pour examiner l’offre de Ripplewood en profondeur.
- Ils attendent des garanties robustes en termes de pérennité des emplois et de l’activité,
- Ils demandent à la direction générale de la banque d’engager des négociations sérieuses et loyales avec le fonds d’investissement afin d’obtenir toutes les garanties attendues.
- Ils souhaitent rencontrer les représentants de Ripplewood pour discuter de cette proposition de reprise.
De son côté, la direction de la banque confirme que les garanties concernant le maintien des emplois figurent parmi les points qu’elle étudie attentivement. Les échanges avec la représentation du personnel et le fonds d’investissement se poursuivent également. Le conseil d’administration de la banque prendra ensuite la décision de la suite à donner et la présentera au CSE.
Des négociations sociales tendues chez Orange Bank
Pour mémoire, Orange Bank a été lancée en grande pompe en 2017 du temps de son ex PDG Stéphane Richard. Malgré le fait que la banque 100% digitale a réussi à séduire près de 2 millions de clients, elle n’a jamais atteint ses objectifs. D’ailleurs, elle a accumulé des pertes d’exploitation qui se chiffraient à un milliard d’euros en 5 ans d’activité. Cette situation a contraint la maison mère à couper court à son aventure bancaire et à partir à la recherche d’un preneur pour sa filiale. En juin dernier, l’établissement annonçait officiellement sa prochaine fermeture. Le groupe s’est alors lancé dans des négociations avec BNP Paribas afin de lui céder l’ensemble du portefeuille de clients en France.
Cependant, les activités et les 650 salariés de la filiale bancaire de l’opérateur télécom en sont exclus. Malgré la promesse d’un accompagnement exemplaire des collaborateurs, le plan de sauvegarde pour l’emploi proposé par la direction du groupe a suscité des protestations. Alors qu’une grande partie des salariés sont restés sans solution, les mesures financières compensatoires sont jugées insuffisantes. Résultat, une journée de grève a été organisée en novembre dernier pour exiger un meilleur reclassement. La manifestation a été suivie par 60% de l’effectif du groupe selon les médias.
Avec ce rebondissement, tous les médias s’accordent à dire que la question du sort d’Orange Bank reste en suspens.