Après avoir été sanctionnée par le gendarme financier allemand (la BaFin) pour manquement dans la lutte anti-blanchiment, N26 est aujourd’hui limitée dans sa stratégie de conquête. Si l’année 2021 était plutôt axée sur la conquête de nouveaux marchés, 2022 sera pour la Fintech l’année du recentrage. En effet, la fintech a décidé de se retirer du marché américain pour mieux se concentrer sur ses clients européens. Elle compte assurer son développement et rattraper son retard en proposant de nouveaux produits.
La fin de l’aventure américaine pour N26
N26 admet que l’implantation sur le marché américain au détriment du développement de produits et services sur le marché européen était une erreur stratégique.
La néobanque fait son auto-critique
Le cofondateur de N26, Max Tayenthal a confié au Financial Times que la fintech allemande a commis certaines erreurs stratégiques. Par conséquent, elle se retrouve aujourd’hui en difficulté. En effet, elle a décidé de se tourner vers une internationalisation rapide depuis sa création. Cela dans l’objectif de capter des clients en masse. N26 a réussi à se faire une place dans 24 pays européens, dont la France, en seulement quelques années.
Par ailleurs, elle est la première néobanque européenne à se lancer aux États-Unis. Suivie de près par Revolut. Arrivée sur le marché américain il y a deux ans, elle avait réussi à séduire environ 500.000 clients. Malheureusement, cette aventure était de courte durée puisqu’elle a pris fin en novembre dernier.
N26 devancé par la concurrence
En choisissant de se concentrer sur son expansion à l’international, N26 a été devancé par la plupart de ses concurrents et rate le boom du trading et des cryptoactifs. Revolut, son principal concurrent, par exemple, a décidé de se lancer sur le créneau depuis l’année 2017. Il propose aujourd’hui une véritable plateforme d’échange de cryptos. Il met à la disposition de ses clients un catalogue avec plus de 30 jetons différents.
Par ailleurs, de nombreux autres acteurs tentent actuellement de s’imposer dans les cryptomonnaies, comme Vivid Money. L’établissement admet donc que la direction a commis plusieurs erreurs stratégiques. Au lieu de concentrer ses ressources sur cette internationalisation, N26 aurait dû se focaliser sur le développement de nouveaux produits.
N26 décide de rattraper ses erreurs
Maintenant que la Fintech s’est rendu compte de ses erreurs, elle a l’intention de se rattraper en étoffant sa gamme de produits et de services.
Un service dédié au crypto et le courtage d’actions
Pour 2022, N26 se concentrera sur le recentrage de son activité et le lancement de nouveaux produits.
Pour ce faire, elle commencera par mettre en place une offre autour des cryptomonnaies. Le service devrait être disponible courant de l’année 2022. Par la suite, la fintech promet de développer sa gamme de produits avec une offre sur le trading d’actions. Maximilian Tayenthal a indiqué que « N26 concentrera sa stratégie sur l’élargissement de son expérience bancaire numérique pour inclure des produits d’investissement dans l’année à venir ».
N26 prévoit-elle une introduction Boursière ?
Alors que depuis plusieurs mois des rumeurs sur une éventuelle introduction en bourse de N26 sont au cœur de l’actualité de la néobanque, son co-fondateur a été clair sur ce point. Max Tayenthal a précisé que la fintech se préparait à un listing boursier pour la fin de l’année 2022. Cependant, il est possible que les ambitions de développement de cet établissement financier se heurtent au régulateur allemand. Ce dernier a décidé de limiter à 50 000 le nombre maximal de nouveaux clients inscrits par mois. Ce qui ne joue pas en faveur de la fintech allemande qui recrutait en moyenne le triple de ce nombre chaque mois. Les dirigeants sont prêts à user de toutes les ressources nécessaires afin de lever cette limitation.