Après avoir fait polémique en pointant les dépenses de ses clients dans un bilan annuel pour le moins original, Monzo est encore une fois au-devant de la scène. Mais cette fois-ci, avec de bonnes nouvelles. La Fintech britannique affirme avoir franchi le cap des 9 millions d’utilisateurs et nourri de grandes ambitions pour l’avenir.
S’agit-il d’une nouvelle action de communication pour se racheter ?
Monzo gagne 2 millions d’utilisateurs en 2023
Dans un communiqué rapporté par La Tribune, la banque mobile londonienne annonce un exploit :
- Elle sert actuellement plus de 9 millions d’utilisateurs. 380 000 d’entre eux sont des clients professionnels,
- Rien qu’en 2023, elle en a gagné 2 millions,
- Pourtant, son compteur en affichait 5 millions fin 2020,
- Parmi les banques de détail du pays, la néobanque se situe désormais à la 7ème place en nombre de clients.
Pour mémoire, cette banque 100% digitale lancée en 2015 ciblait à l’origine les jeunes britanniques équipés d’un iPhone. Malgré des années de pertes, elle a su imposer son modèle combinant relation étroite avec les clients et croissance rapide de son fonds de commerce. Pour cette année, elle vise la rentabilité.
Monzo transforme le quotidien financier de ses clients
Pour le PDG TS Anil, ce nombre accéléré d’acquisitions clients confirme la magie de Monzo et s’explique par :
- La réussite de l’approche centrée sur ses usagers. D’ailleurs, la plupart d’entre eux sont venus grâce au bouche-à-oreille,
- La co-construction des services avec les utilisateurs,
- Les innovations apportées régulièrement à l’application mobile,
- La diversification de l’offre de services. Dernièrement, la néobanque a lancé le compte épargne pour les entreprises, le P2P, le paiement différé, entre autres. Désormais, elle prévoit de mettre en place une offre d’assurance, des services d’investissement et des produits pour préparer la retraite.
Mais parfois, le sens de l’innovation de la fintech lui joue des tours. Récemment, son idée de faire un bilan ludique et humoristique des dépenses de ses utilisateurs en a heurté plus d’un.
Monzo rafle une part de marché
Comme d’autres néobanques basées au Royaume-Uni, Monzo continue de s’imposer sur un marché longtemps monopolisé par les banques classiques :
- Les données de 2022 du superviseur britannique FCA indiquent que les parts de marché des banques mobiles sont en hausse. Elles représentaient 8% pour les particuliers et près de 10% pour les professionnels, contre seulement 1% en 2018. La progression est spectaculaire selon La Tribune. Pendant ce temps, les acteurs traditionnels du pays ne cessent de réduire leurs agences bancaires en nombre.
- La force des banques digitales s’explique par leurs tarifs compétitifs, mais pas que. Leurs atouts reposent essentiellement sur la simplicité et l’extrême fluidité du parcours client sur mobile. Face à cette approche nouvelle, les banques traditionnelles ont du mal à suivre. Leurs systèmes d’information ne se prêtent tout simplement pas à une relation 100% digitalisée.
Monzo, en particulier, profite de sa créativité sans limite. Mais pour construire l’app financière qui saura répondre à tous les besoins des utilisateurs dans la gestion courante de leur argent, TS Anil ajoute qu’il reste beaucoup à faire. D’ailleurs, des rumeurs rapportées par les médias britanniques indiquent que la néobanque serait sur le point de boucler un nouveau tour de table qui la valoriserait à environ 4 milliards de livres sterling. Grâce à cet accord qui pourrait être finalisé d’ici quelques semaines, elle pourrait lever jusqu’à 350 millions de livres sterling. Parmi les investisseurs qui participeraient au financement, il y aurait le fonds d’investissement CapitalG d’Alphabet, le Chinois Tencent, l’investisseur américain en Fintech Ribbit Capital et le géant chinois du capital-risque HongShan. Les fonds ainsi récoltés serviraient à financer l’expansion de l’activité de la banque digitale.