En 2024, la Fintech connaît un renouveau animant l’ensemble de son écosystème, en France comme à l’international. L’Observatoire de la Fintech, en partenariat avec KPMG, Mastercard, eToro et plus d’une trentaine de spécialistes du secteur, vient de publier son étude “L’Année de la Fintech 2024”. Ce travail s’appuie sur de multiples contributions et résume les faits marquants de l’année écoulée, offrant un éclairage complet du secteur pour mieux comprendre la place et le rôle de la Fintech dans le monde d’aujourd’hui.
Qu’est-ce que la Fintech ?
La Fintech est un secteur d’activité qui associe les services financiers aux innovations technologiques.
Son objectif est d’offrir des solutions de paiement, de crédit, d’assurance ou d’investissement plus accessibles, plus rapides, et souvent moins onéreuses que les offres traditionnelles. Les entreprises de la Fintech se positionnent en intermédiaires ou en partenaires des banques, des assurances, des organismes de crédit et d’autres acteurs du secteur.
Cette approche, fondée sur le numérique, élargit les possibilités à la fois pour les particuliers et les professionnels, grâce à une gamme de produits et services qui transforment l’usage des outils financiers au quotidien.
La situation en France en 2024
Selon les données publiées par l’Observatoire de la Fintech, le paysage français compte à ce jour 508 fintechs déjà financées, toujours actives, et réparties sur plusieurs domaines. Parmi ceux-ci, l’assurtech occupe une place importante, attirant près du tiers des fonds levés en 2024, tandis que les segments BtoB, tels que la finance embarquée et la cybersécurité, se distinguent également avec plus de la moitié des fonds levés sur l’année.
Au total, les fintechs françaises ont réuni, depuis leurs débuts, plus de 10,8 milliards d’euros de financements, témoignant d’un intérêt constant des investisseurs.
L’année 2024 marque un regain en matière de financements après une baisse en 2023. Les montants levés ont progressé de 20% par rapport à l’année précédente, passant de 1,1 milliard d’euros en 2023 à 1,3 milliard d’euros en 2024. Parallèlement, on assiste à une sélection plus pointue des dossiers, avec 92 opérations de levées de fonds en 2024 contre 140 l’année précédente. Les grandes opérations, dépassant les 100 millions d’euros, ont fait leur retour, au nombre de trois cette année.
En matière d’emplois, les effectifs de la Fintech française atteignent près de 36 000 salariés en 2024, soit une croissance de 10% similaire à celle observée l’année précédente. De plus, l’activité de fusions et acquisitions reste soutenue, avec 54 opérations cette année, confirmant la solidité du secteur. Toutefois, quelques échecs notables, dont la cessation d’activité d’October, rappellent que la concurrence et la sélectivité des investisseurs peuvent conduire à des réajustements.
Fintech : les tendances internationales
Au niveau mondial, les investissements dans la Fintech fléchissent pour la troisième année consécutive depuis le pic de 2021.
- Les États-Unis, principal marché du secteur, amortissent cette baisse et continuent d’influencer le climat global.
- En Europe, et particulièrement en France, la place de Paris consolide sa réputation de premier pôle fintech de l’Europe continentale. Les fintechs internationales cotées enregistrent une hausse moyenne de 17% de leur valorisation boursière en 2024, stimulées par la performance des marchés américains et le contexte des cryptomonnaies, notamment le bitcoin.
Un secteur dynamique et stable
Au-delà de la France, le secteur continue de se structurer, proposant des outils numériques qui répondent aux enjeux de sécurité, de rapidité des transactions et de simplification des parcours clients. La cyberprotection, la finance dite « embarquée » et les services liés aux données figurent parmi les segments les plus attractifs. Cette orientation permet aux acteurs français de se positionner sur des services de plus en plus spécialisés, tout en assurant leur pérennité.
L’évolution réglementaire en Europe
L’année 2025 sera sans doute marquée par l’application de nouvelles réglementations telles que MICA (Market in Crypto Assets) encadrant les prestataires de services sur actifs numériques, ou encore DORA (Digital Operational Resilience Act) visant la résilience opérationnelle numérique du secteur financier. Parallèlement, la création d’une autorité européenne de lutte contre le blanchiment (AMLA) renforcera l’encadrement des activités financières, forçant ainsi la transformation du secteur.
La place de la France en Europe
La France consolide sa position comme l’un des principaux foyers européens de la Fintech. Les fonds levés, l’activité des fintechs cotées et le dynamisme du marché des fusions-acquisitions en attestent. Le pays tire parti de la qualité de ses ingénieurs, de ses experts financiers et de ses liens avec d’autres secteurs de la technologie.
La diversité de l’écosystème français, couvrant aussi bien l’assurance, le paiement, l’investissement et la cybersécurité, conforte le rôle central que joue le marché français dans le paysage européen.
La croissance des emplois et le rôle de l’assurtech
La Fintech est créatrice d’emplois. Ces entreprises ont créé près de 50 000 emplois qualifiés, incluant des spécialistes des données et de l’intelligence artificielle, des développeurs, des ingénieurs en cybersécurité, des experts en conformité, et des commerciaux.
En France, l’augmentation régulière du nombre de salariés témoigne de l’attrait du secteur pour les talents. L’assurtech, qui réunit désormais 2,4 milliards d’euros levés depuis l’origine du mouvement fintech dans l’Hexagone, joue un rôle déterminant en offrant des services novateurs, par exemple une gestion plus efficace des sinistres, ou des produits plus flexibles pour les assurés. Ce créneau attire de ce fait des profils variés, qu’il s’agisse de développeurs, d’analystes de données ou de commerciaux spécialisés.
Souhaitons donc que l’année 2025 soit porteuse pour les fintechs françaises, qu’elles poursuivent leur belle expansion à l’intersection de la finance traditionnelle, du numérique, de la sécurité et de la réglementation, ouvrant ainsi la voie à une finance plus agile, plus accessible, et plus adaptée aux besoins de chacun.
La liste des entreprises qui se distinguent dans ce rapport 2024
Les entreprises qui ont pris la parole ou qui sont listées dans ce rapport sont nombreuses. On y trouve par exemple : helios, Money Walkie, mespotes.fr, Mastercard, eToro, Nickel, Finfreen AI, Younited Credit, Mimosa, Finfrog, HelloAsso, Pretto…
Connexe : La fintech danoise Ageras mise sur Shine pour son expansion en Europe