Ce n’est un secret pour personne, l’inflation pèse lourdement sur le pouvoir d’achat, en particulier celui des étudiants français. Depuis le deuxième trimestre 2022, des milliers d’étudiants peinent à manger correctement à leur faim. Le frigo rarement plein, l’alimentation jamais équilibrée, la précarité alimentaire est frappante chez les étudiants, et ce, depuis un moment. Par conséquent, les associations sont contraintes de bouger de manière plus dynamique pour pallier cette sinistrose persistante. Linkee propose à ces étudiants en situation de précarité une aide alimentaire durable en distribuant en moyenne 150 000 repas par mois.
13 000 bénévoles en activité pour les jeunes
Il n’y a pas de répit pour l’association Linkee.
Une réaction vigoureuse de la part d’un réseau de don alimentaire destiné aux étudiants
L’État en fait-il assez pour pallier cette précarité alimentaire chez les étudiants ? Une question que l’association Linkee laisse sans réponse en mettant en action plus de 13 000 bénévoles sur tout le territoire français pour distribuer des repas. L’aventure a débuté depuis la crise sanitaire. Aujourd’hui, elle poursuit son envol en redoublant d’efforts après la flambée des prix qui n’a pas arrangé les choses. En vérité, beaucoup d’étudiants ne mangent pas sans l’aide de Linkee. Nuit et jour, ces jeunes attendent la distribution gratuite pour pouvoir se nourrir « correctement ».
Parce que les « petits boulots » ne suffisent pas
La file d’attente ne désemplit jamais.
Les étudiants appellent à l’aide parce que leurs nourritures suffisent très rarement. Certains ont décidé de trouver de « petits boulots » à leurs heures perdues histoire de compenser les dépenses quotidiennes. Malheureusement, la rémunération n’est pas représentative face à la flambée des prix.
« J’avoue que déjà je fais du baby-sitting pour pouvoir me permettre de vivre un peu parce que du coup, mes parents, ils ne m’ont pas du tout donné de sous pour vivre ici, après ils me paient le loyer [430 euros, ndlr] donc c’est déjà ça. Cette distribution c’est pratique, parce que je viens une semaine sur deux, les semaines où je n’ai pas mon baby-sitting, comme ça, ça me permet de me nourrir pendant une semaine », explique Alix Mocquard, une étudiante qui attend son tour sur la file d’attente.
Un besoin en ravitaillement omniprésent
Malgré tout, on s’attend à des mesures capables de résoudre le problème sur le long terme.
150 000 repas distribués par mois
Pour ce faire, Linkee mobilise pas moins de 13 000 bénévoles pour récupérer auprès des supermarchés, grossistes, des traiteurs ou restaurateurs des denrées invendues ou des surplus pour les distribuer dans les zones non atteintes par les aides alimentaires. Pour la plupart des étudiants, le besoin en ravitaillement est bien présent. À Paris et en Île-de-France, par exemple, entre 300 et 500 étudiants font la queue pour récupérer ces repas gratuits et remplir leur panier généralement de fruits et de légumes. « Ce sont vraiment les fruits et légumes que je prends le plus chez Linkee et, en plus, le fait que cela soit biologique : c’est quelque chose que je ne prends jamais quand je fais mes courses moi-même », souligne Morgane, une étudiante en école de commerce.
10 millions d’euros débloqués
L’initiative est là, cependant, les repas ne suffisent toujours pas. 150 000 repas c’est une chose, mais cela ne parvient pas à nourrir les étudiants correctement. C’est ainsi que le gouvernement débloque 10 millions d’euros pour permettre à l’association Linkee de booster le nombre de repas distribués dans les arrondissements. Ce crédit d’aide alimentaire équivalant à 1000 colis supplémentaires chaque semaine, l’optique est toujours de résoudre la question de précarité chez les étudiants en détresse. En parallèle, le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées Jean-Christophe Combe et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en collaboration avec des associations telles que Linkee sont en train de préparer un autre travail structurel afin de pallier ce déséquilibre.