Après Leetchi, Mangopay, Budget Insight et Pumpkin, Crédit Mutuel Arkéa continue de réduire son portefeuille de fintechs. D’après MoneyVox, la banque mutualiste serait également sur le point de fermer Aumax pour moi, l’agrégateur de cartes qui fait à la fois office de solution de paiement boostée astucieuse.
Que proposait Aumax pour moi ?
Aumax pour moi est une fintech interne au Crédit Mutuel Arkéa. Celle qui se faisait appeler autrefois Max a misé sur des services innovants pour se faire une place sur un marché très concurrentiel.
Aumax pour moi : une offre inédite
La mission de l’application de paiement a été d’exploiter au mieux les données bancaires personnelles de ses utilisateurs pour proposer de nouveaux modèles économiques. Pour y arriver, elle comptait sur l’association de plusieurs services :
- Une carte de paiement qui agrège des cartes d’autres banques, le tout connecté à une seule app.
- Un service d’optimisation budgétaire,
- Une conciergerie,
- La carte virtuelle,
- Du cashback,
- Un programme de parrainage,
- L’absence de frais sur les retraits et paiements à l’étranger …
L’objectif de l’établissement était de faciliter la vie de ses utilisateurs en apportant un maximum de fonctionnalités manquantes à ses autres banques. Les informations recueillies dans l’app servaient par la suite à proposer des offres commerciales annexes. La fintech se rémunérait ainsi en tant qu’apporteur d’affaires : sur les services et le cashback. Mais pas que. Elle avait fait évoluer son offre, en passant du 100% gratuit à une offre Freemium et d’autres payantes. Pour se faire, elle avait ajouté des cartes haut de gamme de 6,99€ à 13,99€ par mois : Premium, Metal et une Responsable qui visait à protéger la planète. Certains ont conservé l’offre gratuite. Trop certainement … ?
Un portefeuille électronique aux multiples atouts
Pour faire la différence, l’établissement de paiement s’appuyait sur une proposition innovante :
- Une seule carte pour rassembler jusqu’à 5 autres cartes,
- Quatre cartes au choix : une première carte de paiement gratuite et sans engagement, deux cartes avec des services haut de gamme Aumax Premium à 6,99€ par mois et Aumax Metal à 13,99€ par mois ainsi qu’une carte de paiement responsable à 6,99€ par mois et qui accompagne la transition écologique,
- Une seule application pour réunir tous les comptes bancaires : la fonctionnalité agrégateur de carte.
- Des services qui sont en grande partie gratuits dont les paiements et les retraits,
- Des solutions de paiement qui facilitent le quotidien : sans contact, avec une montre connectée ou un smartphone,
- Des garanties d’assurance,
- Du cashback,
- Une conciergerie pour accéder à des services luxueux et à des bons plans,
- Des conseils d’expert en matière de finances,
- Un assistant personnel…
Pourquoi Aumax pour moi pourrait mettre fin à ses activités ?
Fin 2021, Crédit Mutuel Arkéa s’est mis à lancer une revue stratégique de son portefeuille de fintechs. Depuis, le groupe a cédé ses filiales Leetchi, Mangopay et Budget Insight. Récemment, il a également procédé à la fermeture de Pumpkin. Aujourd’hui, c’est au tour d’Aumax pour moi d’être en grand danger.
Le modèle d’affaires n’est pas rentable
Lancé en 2017, Aumax pour moi n’est pas rentable. Mais aujourd’hui, très très rares sont les Fintechs rentables et même les banques en ligne. Le Groupe Crédit Mutuel peut s’enorgueillir de détenir la seule banque en ligne rentable avec Fortuneo. S’agirait-il alors plutôt d’un recentrage et d’une concentration des forces vers ce qui fonctionne déjà ?
En cinq ans, elle détiendrait un peu moins de 200 000 clients. En 2021, le dernier chiffre officiel que nous avions obtenu était de 178 000 clients. Ce chiffre n’a pas été suffisant pour maintenir sa dynamique de développement et amortir ses coûts. Déjà sur la sellette depuis un certain temps, la fintech n’aurait finalement jamais réussi à trouver son modèle économique. A la suite d’un point de situation réalisé par le groupe, le seul scénario envisagé serait l’extinction prochaine.
Les éventuelles conséquences d’une fermeture
Pour l’instant, la fermeture reste une possibilité. Il s’agit d’une réflexion sur l’avenir de la fintech. D’ailleurs, la décision n’a pas encore été actée d’après les précisions de Les Echos. Même si des reclassements restent possibles au sein du groupe, un éventuel arrêt des activités pourrait conduire à la suppression d’une quarantaine d’emplois. Quoi qu’il en soit, malheureusement ce type d’article n’est pas bon pour l’entreprise. Il serait préférable de faire une déclaration officielle. Des discussions avec les représentants des salariés seront les prochaines étapes.
Pour Crédit Mutuel Arkéa, l’heure est au recentrage des activités. En attendant le sort de sa filiale Aumax pour moi, le groupe entend orienter ses efforts sur sa banque en ligne Fortuneo qui revendique près de 950 000 utilisateurs actifs en France, au Luxembourg et en Belgique.