La Banque Postale, SG… dans la tourmente ? À quoi s’attendre ?

Modifié le - Auteur Par Lucie -
La Banque Postale, SG… dans la tourmente ? À quoi s’attendre ?

La période est délicate pour les banques majeures historiques. Elles viennent de publier leurs résultats semestriels. La partie banque de détail, qui est la banque de monsieur et madame tout le monde va mal. La réaction des investisseurs ne s’est pas fait attendre.

La Banque Postale traverse une période particulièrement financièrement difficile, marquée par plusieurs défis significatifs. De son côté SG, anciennement Société Générale, perd la confiance des investisseurs. Qu’en est-il des autres ? Retour sur ce qu’il s’est passé cette semaine. 

La Banque Postale : De récents résultats en baisse

En 2024, le résultat net part du groupe a chuté de 11,3%, atteignant 515 millions d’euros au premier semestre.

Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs, dont une diminution des revenus dans le secteur de l’assurance après une année 2023 exceptionnellement bonne pour CNP Assurances. Par ailleurs, le produit net bancaire a reculé de 5,6%, s’établissant à 3,6 milliards d’euros.

Cette situation est préoccupante pour l’institution, qui doit trouver des moyens de redresser la barre dans un contexte économique incertain.

Dans le secteur bancaire, La Banque Postale montre malgré tout des signes de résilience.

La structure financière reste solide avec un ratio de Common Equity Tier 1 (CET1) de 19%, un indicateur clé de la santé financière d’une banque. De plus, les ratios de liquidité, LCR (Liquidity Coverage Ratio) et NSFR (Net Stable Funding Ratio), sont respectivement à 169% et 133%, bien au-dessus des seuils réglementaires. Ces ratios montrent que la banque dispose de suffisamment de liquidités pour faire face à ses obligations à court et à long terme. Cependant, maintenir cette stabilité financière nécessite des efforts constants, notamment en matière de gestion des risques et d’investissement dans des projets durables.

Innovation et écologie à la Banque Postale

La Banque Postale continue d’investir dans la transition énergétique et les projets sociaux, démontrant ainsi son engagement envers le développement durable. Au 31 décembre 2023, le Green Asset Ratio s’élevait à 5,5%, reflétant les efforts de la banque pour financer des actifs écologiquement responsables. Cet engagement se traduit par des initiatives concrètes, telles que le financement de projets d’énergie renouvelable et des prêts à taux préférentiel pour les rénovations énergétiques. Ces actions montrent que, malgré les difficultés financières, La Banque Postale reste déterminée à jouer un rôle clé dans la transition vers une économie plus verte.

Du côté des assurances, CNP Assurances, une filiale majeure de La Banque Postale, fait face à des défis après une année 2023 marquée par des éléments exceptionnels favorables. Les revenus de l’assurance ont diminué, impactant ainsi les résultats globaux du groupe. Cependant, CNP Assurances continue de renforcer ses engagements en matière de climat et de biodiversité. Une initiative notable est la suppression des surprimes en assurance emprunteur pour les personnes ayant surmonté un cancer du sein, une mesure qui reflète un engagement fort en faveur de l’inclusivité et de l’équité. Ces efforts montrent que, malgré les défis financiers, CNP Assurances reste focalisée sur ses objectifs sociaux et environnementaux.

Fermeture de Ma French bank

Il est également important de noter que La Banque Postale a pris une décision stratégique majeure il y a quelques mois en se séparant de Ma French Bank. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de recentrage et de transformation de l’institution. Ma French Bank, une banque 100 % mobile lancée en 2019, n’a pas réussi à atteindre les objectifs escomptés en termes de rentabilité. La séparation de cette entité permet à La Banque Postale de concentrer ses ressources et ses efforts sur ses activités principales, dans le but d’améliorer sa performance globale et de renforcer sa position sur le marché bancaire français.

En conclusion, La Banque Postale traverse une période de turbulences financières, marquée par une baisse significative des résultats. Cependant, l’institution montre des signes de résilience grâce à une structure financière solide et un engagement fort envers le développement durable. Le secteur bancaire et celui des assurances font face à des défis, mais des initiatives sont mises en place pour surmonter ces obstacles. La décision de se séparer de Ma French Bank illustre une volonté de recentrage stratégique pour améliorer la performance globale. La Banque Postale doit continuer à s’adapter et à innover pour sortir de cette période difficile et renforcer sa position sur le marché.

SG perd un tiers de sa valeur comptable

La Société Générale a présenté des résultats financiers positifs pour le premier semestre 2024, malgré des défis persistants dans le secteur bancaire de détail en France. La banque a enregistré des revenus trimestriels de 6,7 milliards d’euros, en hausse de 6,3 % par rapport à l’année précédente, grâce à une solide performance dans les activités de marché et de transaction banking. Le résultat net du groupe a atteint 1,1 milliard d’euros, marquant une augmentation de 24 %. La partie banque de détail est bien plus inquiétante, avec une baisse de 15,4%. Cependant, la marge nette d’intérêt reste sous pression en raison de l’augmentation des dépôts rémunérés et d’une faible demande de crédits​.

Son rendement des fonds propres serait de 6% en 2024. C’est le plus faible des banques majeures en Europe. Pour tenter de redresser la barre, SG additionne les ventes d’actifs en France et à l’étranger.

Résultat les investisseurs détournent leur confiance. Elle perd un tiers de sa valeur comptable. Cela fait 10 ans qu’elle n’a pas atteint un tel niveau. Et pour situer ce chiffre par rapport à ses rivaux européens, nous sommes à 60% en dessous.

 

Les banques de détails dans la tourmente

Sur BFM TV, Guillaume Almeras de Score Advisor indique que « Les résultats des banques de détail sont (…) alarmants (…).On n’avait jamais vu de tels chiffres. (…) En France, pour les grands groupes bancaires, la banque de détail, ça représentait 40% de leurs revenus en 2016, contre 28% aujourd’hui ».

De son côté BNP Paribas continue a perdre en marge d’intérêt avec -9,5%. Son produit net recule de 2,5%.

Au global, Crédit Agricole perd 5,6% en bourse après sa publication, Société Générale,5,9% et BNP Paribas, 2,9% la semaine dernière. Ces chutes se sont aggravées lundi à cause d’une crainte de récession aux USA.

Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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