Les mots sont lancés et sont durs : crise, inflation, récession… Après des mois voire des années de mauvaise gestion où le fameux « quoi qu’il en coûte » régnait, l’heure est aujourd’hui à l’austérité. L’Etat doit économiser 20 milliards d’euros d’ici l’année prochaine. Mais où trouver cet argent ?
Les économies à réaliser portées à au moins 20 milliards d’euros
Vraisemblablement, la crise est loin d’être finie. Depuis le début de l’année, les annonces de cures économiques se multiplient :
- En février, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire décide en urgence de faire des économies de 10 milliards d’euros, afin de tenir les objectifs budgétaires.
- Au cours d’une audition à l’Assemblée nationale quelques semaines plus tard, le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave tient un autre discours. Au lieu des 12 milliards d’euros envisagés jusqu’ici, les budgets de la Sécurité sociale et de l’Etat devront maintenant permettre d’économiser au moins 20 milliards d’euros en 2025.
La presse rapporte que ce nouvel effort se base sur les résultats 2023 des finances publiques et sur la révision des prévisions de croissance en 2024 abaissée de 1,4 à 1%. L’objectif est de tenir la trajectoire de déficit sous la barre des 3% d’ici 2027.
L’austérité annoncée concerne l’éducation nationale
Le gel de 10 milliards d’euro de dépenses de l’Etat ne va plus permettre à l’Education nationale de maintenir les réformes éducatives initiées par Gabriel Attal :
- Sur ces 10 milliards d’économies annoncées, la moitié sera prise sur les politiques nationales et l’autre moitié sur les dépenses des ministères,
- Tous les ministères devront contribuer à hauteur de leur représentation dans le budget national,
- L’Education nationale représente à elle seule 15% du budget étatique. En appliquant la formule de Bercy, le ministère doit « rendre » 750 millions d’euros,
- A moins de défendre son budget, le ministère de l’Education nationale n’a guère le choix que de s’attaquer aux salaires et au service des enseignants pour prendre part à la réduction des dépenses publiques.
Des pistes pour maîtriser la dépense publique
Pour équilibrer les finances publiques, il n’est pas question de sous indexer les pensions de retraite. Il n’est pas non plus possible de sacrifier les emplois au sein de l’éducation nationale pour trouver les 750 millions d’euros. Il est aussi dit que les impôts ne vont pas augmenter. Pourtant certains ministres ou économistes n’hésitent pas à réclamer une hausse des prélèvements obligatoires. Alors que les Français sont déjà accablés de toutes parts. C’est notamment ce qu’Alain Mink demande de toute urgence avec la hausse de la TVA.
Face à l’urgence, la question est de savoir où vont-ils trouver ces économies ?
Là où il semble y avoir le plus de marge, c’est dans les dépenses sociales et de la santé. Sur BFM Business, Jean-Marc Daniel et Nicolas Doze donnent des astuces pour trouver de l’argent et maîtriser la dépense publique :
- La réforme de l’assurance chômage,
- La CSG sur les indemnités chômage,
- Les remboursements de transports sanitaires par les taxis,
- L’arrêt de la prise en charge intégrale des maladies de longue durée, telles que le cancer,
- Le compte personnel des formations,
- La fin de l’allocation spécifique de la solidarité,
- Les arrêts maladies et l’absentéisme dans la fonction publique,
- Les aides aux entreprises,
- L’apprentissage,
- Une nouvelle cure de diète pour les ministères, notamment sur les projets immobiliers,
- La simplification : disparition des 1 800 CERFA français en 2023, division par deux du code de commerce qui compte 7 000 articles.
Pour avancer, il y a également trois autres pistes qui consistent à revenir à l’équilibre en 5 ans en stabilisant les dépenses en euro courant et en modulant l’intensité de l’effort en fonction de la conjoncture, à supprimer des effectifs et à payer pour réformer et récupérer des économies par la suite. Au final, ce sont toujours les mêmes contribuables qui payent et qui doivent se serrer la ceinture.
Selon vous, où vont-ils aller chercher cet argent ?