Hausse du prix des transports, QR Code, blocage des rues, repli des terrasses estivales… l’organisation des Jeux Olympiques 2024 a des impacts négatifs sur les Parisiens. Touristes et habitants désertent les commerces. Face à cette nouvelle crise économique, l’État va accorder des aides aux commerçants, comme pendant la pandémie et le confinement. Explications.
Une baisse de fréquentation sans précédent des commerces parisiens
À la veille des Jeux olympiques de Paris, des fédérations représentant des commerçants, des restaurateurs, des exploitants de bars et de clubs de la capitale déplorent une baisse inédite de la fréquentation et de leurs activités.
Depuis le mois de juin, les magasins, les restaurants, les brasseries et autres commerces sont désertés aussi bien par les Parisiens que par les touristes. Malgré les prévisions optimistes, les chiffres d’affaires baissent de 30% par rapport aux années précédentes pour de nombreux professionnels. Dans un communiqué rapporté par les médias, les organisations pointent du doigt les lourds dispositifs de sécurité liés aux JO 2024 :
- Les restrictions d’accès comme celles qui sont imposées sur la place du Trocadéro ont entraîné une chute de 70% de la fréquentation des commerces qui y sont installés,
- Les barrières érigées dans les rues emblématiques de la ville repoussent les consommateurs.
À cela s’ajoutent la météo défavorable, l’inflation, l’évitement de la capitale par les vacanciers et le contexte politique anxiogène. Les conséquences sur l’économie des établissements ne peuvent être que désastreuses. Ces derniers déplorent un manque d’information et de clarification de la part des autorités publiques concernant ces restrictions. Pour minimiser les pertes, certains professionnels commencent à s’adapter en réduisant les horaires ou en fermant carrément leur porte durant les prochaines semaines.
Une exonération de redevance pour 600 bars parisiens
Pour dédommager les commerçants qui devront faire face à des perturbations de leurs activités pendant toute la durée des jeux, la mairie de Paris a décidé de faire un geste :
- Les établissements concernés sont ceux contraints de replier leurs terrasses estivales ou leurs étalages placés sur les trottoirs ou les places de stationnement.
- Ils seront exonérés de redevance qui sera calculée au prorata des jours concernés. Les terrasses placées sur le tracé des épreuves devront être débarrassées le jour même. L’exonération s’applique uniquement sur cette période. Celles situées à proximité des zones de compétition seront exonérées sur toute la quinzaine olympique.
- Pendant l’été olympique, les extensions de terrasses habituellement autorisées jusqu’à 22 heures, le seront jusqu’à minuit.
D’un autre côté, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris offrent de nombreuses opportunités d’affaires aux entreprises franciliennes. Restauration, hébergement, transport, logistique, infrastructures, sécurité, services médicaux, nettoyage et matériel de production ne sont que des exemples de marchés relatifs à ce grand événement sportif. Les 500 catégories d’achats nécessaires ont fait l’objet d’appels publics à la concurrence depuis 2018 à ce jour. Les candidatures sont ouvertes à tous.
Une indemnisation des entreprises affectées sous conditions
Pour éviter que de nombreuses petites entreprises ne mettent la clé sous la porte, les organisations des restaurateurs et commerçants réclament un fonds d’indemnisation. Ces dernières demandent un dédommagement juste et rapide afin de compenser les pertes et les désagréments liés à l’organisation des Jeux Olympiques. Dans le même temps, la préfecture de la région d’île de France affirme qu’une commission d’indemnisation est déjà mise en place. Celle-ci a pour mission d’analyser les documents et les attestations d’experts-comptables justifiant les montants de la perte de chiffre d’affaires. Les professionnels qui seront indemnisés devront justifier :
- Le lien entre le préjudice et les mesures administratives relatives aux JO,
- L’existence d’un manque à gagner anormal par rapport à l’été 2023.
En attendant leur indemnisation, les 18 000 restaurants traditionnels, 5 000 cafés et 2 000 hôtels de la capitale portent désormais leurs regards sur l’année prochaine. Tous espèrent que les retombées des JO de Paris entraîneront l’affluence des touristes qui pourront découvrir la Ville Lumière sans la moindre restriction.