Notre équipe reçoit régulièrement des plaintes ou du moins des messages mettant en avant les limites de certaines FinTech fonctionnant avec Treezor, la branche Bank as a Service (BAAS) de Société Générale.
Nous faisons le point sur la plateforme Treezor qui permet aux Fintechs de devenir une solution de paiement.
Une plainte qui illustre bien la perception de Treezor
Voici, pour commencer un rappel sur les prestations de Treezor. Ensuite, suivra une plainte type reçue par nos équipes. L’incompréhension des clients finaux est expliquée dans les lignes qui vont suivre.
Incompréhension sur le fonctionnement des Fintechs
Aux yeux des utilisateurs, la frontière entre ce que propose la filiale de SG et la Fintech est trouble. Les avis négatifs sont en fait généralement en rapport avec le moyen de paiement et non Treezor. Les utilisateurs ne comprennent pas vraiment qui fait quoi.
Dans l’absolu, c’est à la solution de paiement d’être claire. Les clients sont directement en relation avec Shine, Swile, Mooncard, Matera, OnlyOne, Cashbee, Pixpay … et à aucun moment avec Treezor.
Treezor propose un panel de services financiers et c’est à ses clients, qui sont les Fintechs, de composer leur package de fonctionnalités qui sera commercialisé.
On y retrouve par exemple :
- Les nouvelles cartes de paiement dynamiques, que la Fintech peut paramétrer simplement avec une API. On parle de « nouvelle génération de Card Management System (CMS) qui intègre le Multicriteria Dynamic Card (MDC).«
- Les solutions d’encaissement sont variées et fonctionnent également via une API. Le tout se fait en marque blanche avec le système de paiement en un clic, des outils antifraude, le 3D Secure, la personnalisation de la page de paiement, le paiement sans contact pour la VAD…
- La possibilité d’accéder au réseau SEPA, que ce soit pour les virements SEPA ou prélèvements SEPA.
- La simplification et accessibilité à des KYC (Know Your Customer) efficaces.
- La possibilité de proposer des services de crédit sans pour autant détenir l’agrément bancaire. Ceci est possible avec la collaboration de FranFinance.
- Apple Pay qui est disponible depuis 2017….
Rappelons que Treezor est une entreprise qui évolue dans le BtoB et qui est leader dans son secteur. Mais ses clients ne prennent pas tous ses services et ils n’ont pas tous un bon service client pour répondre aux besoins des utilisateurs finaux.
Exemple d’avis négatif concernant une Fintech utilisatrice de Treezor
Un utilisateur de Twitter / X , qui a testé beaucoup de solutions faisant appel aux services de Treezor, exprime le retour suivant :
« Treezor est la base des offres de la plupart des fintechs proposant des comptes pros : Lydia, Paykrom, Finom, Shine… « mais aussi d’autres pour les particuliers comme Pixpay, OnlyOne, ou Matera pour les syndic de copro,…
« De fait, les offres proposées sont quasi toutes similaires :
- Gestion de la CB depuis l’app de la Fintech,
- Activation similaire de la carte de paiement,
- Ajout de reçu, pour faciliter les notes de frais,
- Apple pay et Google pay qui mettent parfois du temps à arriver ,
- CB de débit (uniquement malheureusement),
- dépôt d’espèces impossibles,
- accord de prêt impossible, sont tant de problèmes à prévoir…«
Tous ces arguments sont du retour du moyen de paiement. Treezor propose les services, à la Fintech d’y souscrire ou pas et d’assurer le service client.
Ce commentaire reflète le ressenti de nombreux utilisateurs de comptes pro tout-en-un. Ils se retrouvent face à un service de paiement limité : débit immédiat et autorisation systématique. Si l’argent n’est pas sur le compte ou si la connexion avec le terminal est mauvaise, le paiement est refusé. C’est pourtant le propre d’un établissement de monnaie car il n’est pas habilité à proposer des prêts, encaisser de l’argent liquide est également complexe pour eux. Rappelons qu’il ne s’agit pas d’une « vraie » banque !
Différences entre une solution de paiement et banque
A travers cet avis négatif, il semble que quelque chose au regard de la Loi a échappé aux utilisateurs.
Ces comptes de paiement ou établissement de monnaie électronique (EME) sont moins chers que ceux proposés par une banque classique traditionnelle mais ne proposent pas les mêmes services.
Ils permettent de gagner :
- De l’argent, en faisant des économies sur les frais bancaires et des services annexes : cashback, comptabilité, gestion de frais …
- Et du temps, car ils vont bien plus loin qu’une simple solution de gestion de flux financiers et sont plus rapides car souvent gérés en instantané.
Ils sont plus agiles, flexibles car ils ne sont pas régis par la même règlementation.
Une banque physique dispose d’un agrément bancaire ce qui fait d’elle un établissement de crédit, pouvant proposer des crédits et cartes de crédit à débit différé. Celui-ci est délivré par l’ACPR et requiert une très grande rigueur face à la règlementation et un engagement financier important.
De leur côté, les EME ne disposent pas du même statut légal. Ils ne sont pas des établissements de crédit et ne peuvent pas proposer ce type de services. Ils peuvent uniquement proposer certaines solutions de crédit adossées à une opération de paiement, comme émettre une carte à débit différé. Sinon généralement, les moyens de paiement sont à débit immédiat et autorisation systématiques.
Dire qu’un établissement utilisant les services de Treezor est moins bien car il ne propose pas de crédit, ne permet pas d’encaisser des espèces, ne dispose pas d’Apple Pay … revient à ne pas comprendre le fonctionnement des Fintechs et leur relation à Treezor.
Qu’est-ce que Treezor ?
Nous l’avons déjà présentée, Treezor est une filiale de la Société Générale, qui propose une plateforme de Banking-as-a-service. Grâce à Treezor, de nombreuses Fintechs peuvent proposer des solutions de paiement, sans avoir les agréments bancaires nécessaires !
Treezor est une belle réussite entrepreneuriale, avec une présence dans 25 pays.
Cependant, l’entreprise n’est pas en relation avec l’utilisateur final. A aucun moment, elle ne peut communiquer avec celui-ci, or il peut rencontrer des problèmes techniques. Les « agents » Treezor, qui ne sont autres que 100 fintechs telles que : Shine, OnlyOne, Swile, Matera, Cashbee, Pixpay, Finom, … restent les seuls responsables de ce lien. Il est donc crucial que la communication entre la Fintech et le client soit fluide, transparente et aussi fréquente que nécessaire. Il semble malheureusement que sur ce point les solutions de paiement ne soient pas toujours efficaces.
Un manque de culture bancaire évident
Voici notre analyse détaillée de la situation concernant Treezor et les acteurs de la fintech qui y font appel !
Treezor n’a pas vocation à communiquer directement auprès des consommateurs. Les Fintech et banques : oui, les sites d’informations financières comme ComparateurBanque.com : aussi. A nous d’intéresser les Français et de leur apporter cette culture qui leur manque.
Le problème n’est pas Treezor, mais le manque d’information
Afin de pouvoir proposer une carte de crédit et des solutions de financement classiques, il est nécessaire de détenir l’agrément bancaire.
Or, généralement, ces acteurs ne sont « que » des agents de services de paiement ou d’établissements de paiement. Il est vrai que la culture financière et bancaire des Français laisse un peu à désirer et qu’il faudrait les aider en ce sens. C’est pour cette raison que nous publions tous les jours des articles d’actualité, des guides pour mieux utiliser ce type de services …
Par ailleurs, pour proposer l’encaissement d’espèces, il faut avoir des bureaux physiques ou un réseau de partenaires physiques. Or, les établissements qui font appel à Treezor sont des acteurs en ligne. Seuls Nickel et les offres de cartes prépayées pour le moment font figure d’exceptions, avec leurs points de vente agréés, tels les buralistes, par exemple.
Ici le consommateur doit s’informer par lui même. Les autres acteurs du digital permettant d’encaisser des espèces sont des banques en ligne qui appartiennent à des banques physiques, comme par exemple Monabanq et Hello bank ! Concernant les comptes pros et le dépôt d’espèces, Shine (de Société Générale) le propose et Blank (de Crédit Agricole) le permettra peut-être un jour ?
Shine, Paykrom, Qonto… ne sont pas des banques !
Rares sont les acteurs de la fintech qui quittent Treezor ou ses concurrents comme Solaris Bank, pour créer leur propre écosystème. Pourtant Qonto a fait ce pari. La licorne Qonto reste un établissement de paiement mais a décidé de créer son propre système en interne.
Faire appel à Treezor permet aux startups de gagner du temps en utilisant des services existants et reconnus.
Pourquoi Shine a choisi Treezor ?
L’argent des clients de Shine n’est pas déposé sur ses propres comptes. Il est déposé au bilan d’un établissement de crédit. Nous renvoyons nos lecteurs à la notion de compte de cantonnement pour en savoir plus.
En tant qu’établissement régulé, Shine assure la totale confidentialité des opérations, dans des conditions de sécurité optimales. Chez eux, seul le personnel habilité peut avoir accès aux comptes, dans le but de s’assurer de la bonne conformité des opérations.
Et en cas de faillite, car il faut toujours prévoir le pire, les fonds de leurs clients entrepreneurs ne pourraient en aucun cas être impactés. Cet argent serait restitué sur le compte désigné par le client.
C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé pour Paykrom et Vybe. Et les clients ont récupéré leurs fonds.
Le fait que Treezor appartienne à Société Générale peut cependant rassurer certains prospects et clients, étant donné que certaines Fintech ne sont pas encore très connues. Finom, un compte pro joue d’ailleurs sur ce tableau, puisqu’ils communiquent ouvertement sur le sujet.
Bonjour,
Merci pour vos explications précises sur une subtilité qui m’avait échappé.
J’ai quand même encore une réticence. J’étais intéressé par l’expérience Véracash.
Si je vous comprends bien, Véracash est une « Fintech », et serait mon unique interlocuteur.
Véracash serait un utilisateurs des services de Treezor, Mais pas moi.
Or, pour participer à véracash, il faut ouvrir un compte chez Treezor, et là ça ne m’a pas plu du tout.
La carte de payement est bien au nom de Véracash, mais la domiciliation du compte,
(IBAN,…) est bien chez Treezor Av.de Wagram à Paris.
Donc si je fais un virement sur ce compte, mon argent est en dépôt chez ceux qui sont qualifiés d’ « escrocs ».
Le fait de ne pas connaître Treezor, au sens juridique du terme, ne me rassure pas du tout.
A moi « compte » deux mots, ôtez moi d’un doute…
Merci pour votre attention.
Cordialement.
Bonjour,
Je ne connais pas assez bien Veracash. Je ne sais pas quoi vous dire.
Par contre, qui est qualifié d’escroc ? Certainement pas Treezor. Donc je ne vois pas le problème. Treezor est une entreprise solide et sérieuse.