Pour aider les commerçants, artisans, travailleurs indépendants, restaurateurs et TPE à traverser la crise énergétique, le syndicat Antigone lance un appel. Nous les avons écoutés et partageons notre échange car nous pensons que ce message doit être entendu des PME et TPE. Il peut en sauver plus d’une qui n’arrive pas à payer sa simple facture d’énergie : gaz ou électricité.
Depuis 2014, des représentants du collectif Les Pendus, des indépendants mais aussi des groupes d’indépendants se sont regroupés autour d’un syndicat professionnel pour peser plus lourd dans le tissu économique français. Baptisée Antigone, cette organisation appelle aujourd’hui l’ensemble des métiers à se mobiliser face à l’envolée des prix de l’énergie et l’urgence maximale de la situation. Christophe Chirat, vice-président nous explique son point de vue.
« La solidarité n’est pas un délit », ensemble pour survivre
Par le biais de son vice-président Christophe Chirat, Antigone vient de lancer une alerte générale. L’immense majorité des organisations professionnelles restent encore passives et silencieuses face à al situation.
L’avenir du tissu économique local est entre nos mains
Dans un communiqué, une vidéo et lors de notre échange, le représentant syndical relate l’état de santé financière de nos petites entreprises qui risque de virer rapidement au drame.
« Cela ne date pas d’hier », ni du conflit en Ukraine.
- La période de la pandémie du Covid a fragilisé de nombreux secteurs et nous constatons une « forte baisse d’activité, tous métiers confondus »
- Beaucoup de secteurs d’activité font face à une réduction des marges due à l’augmentation des coûts de production et des matières premières.
- N’oublions pas le report des charges, de la période Covid et le remboursement des PGE.
« C’est une question d’arithmétique simple. »
Les précédents facteurs cumulés à la hausse des tarifs d’énergies sont la goûte qui fait déborder le vase.
Les entreprises n’ont pas les moyens de supporter tous ces freins au développement de leur entreprise.
Les dirigeants politiques doivent assumer leurs responsabilités
D’autant plus que, Monsieur Chirat explique que la responsabilité de cette situation catastrophique n’incombe pas aux dirigeants des entreprises. Il s’agit ici de conséquences issues de « décisions et choix politiques relevant de nos dirigeants passés et actuels. Ils doivent conserver l’entière propriété intellectuelle de cette situation et en assumer les conséquences. Dans le privé et dans de telles conditions, on condamnerait les dirigeants pour faute de gestion grave… »
Les entreprises sont trop souvent utilisées comme une variable d’ajustement dans la vie politique. Quand la situation va mal, l’Etat s’endette pour protéger les ménages et fait payer l’addition en grande partie aux entreprises et le reste aux contribuables. Les décideurs politiques n’endossent que très rarement de responsabilité.
Cette fois, « les enjeux sont gigantesques. Les estimations varient de 200 000 à 500.000 entreprises qui pourraient faire faillite. Cette initiative n’est ni plus ni moins qu’un dispositif d’autoprotection. »
Une facture énergétique qui explose
Revenons sur le problème à l’origine de cette alerte générale. Le poids de la facture d’électricité sur les commerces, les artisans et les boulangers ressemble à une trahison totale qui va impacter la population française dans son ensemble.
Les boulangers prennent les devants
Dans un communiqué de presse du 8 décembre 2022, rédigé par la présidente, Antigone revient sur la situation :
- La hausse drastique des tarifs d’électricité des entreprises entraine des situations catastrophiques.
- Les commerçants, les artisans, les TPE et les PME ne sont pas protégés,
- Depuis des semaines, les fermetures se sont multipliées un peu partout en France,
- Des faillites massives sont à craindre d’ici janvier 2023.
Ce sont les boulangers qui ont pris les devants en exprimant clairement la gravité de la situation. Pourtant, tous les métiers du commerce, de l’industrie et de l’artisanat sont aujourd’hui concernés.
Les dirigeants sont responsables de l’envolée des tarifs
Les entreprises doivent déjà faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Malgré la baisse d’activité et l’explosion des prix des matières premières, elles doivent encore assumer les reports de charges et rembourser les prêts garantis par l’Etat (PGE).
Pour Antigone France, le « gouvernement nous sert des écrans de fumée » :
- Le tarif actuel de l’énergie n’a rien à voir avec la crise en Ukraine,
- Les décisions stratégiques ultérieures des dirigeants en matière de capacité de production d’électricité en France et la libéralisation du marché en Europe sont les principales causes de la situation actuelle.
- Comme les clients, les entreprises n’ont pas à subir les conséquences directes des décisions prises il y a quelques années par les dirigeants.
- Ce sont à ces derniers d’endosser totalement la responsabilité de l’explosion des tarifs de l’électricité.
Quelles sont les solutions du syndicat Antigone ?
Selon Antigone, la position du gouvernement a été très attendue. Certains députés ont même interpellé l’Assemblée Nationale. Mais le syndicat des professionnels estime que les déclarations du gouvernement sont insensibles à l’urgence de la situation. Aujourd’hui, il n’y a plus de temps à perdre. Le pronostic vital des entreprises françaises est actuellement engagé. Faillites domino, chômage, crise économique, banque route du pays …. Où allons-nous ?
L’exonération de 100% du surcoût de la facture énergétique
Jeudi 08 décembre 2022, le Ministre de l’Economie et des Finances a fait savoir la mise en place de dispositifs d’aides à destination des entreprises. Cependant, le groupement les considère comme ridicules et inefficients. Certaines régions, s’accordent sur l’inefficacité de ces mesures et ont mis en place des mécanismes d’aides supplémentaires.
Pour les adhérents d’Antigone, il n’y a pas de négociation à mener pour savoir si le montant des aides sera de 15, 20, 35 ou 50% du montant de la facture.
La seule solution proposée par les professionnels regroupés au sein de ce syndicat consiste en l’exonération de la totalité du surcoût.
Il ne s’agit en aucun cas d’un refus de paiement des factures, mais de ne payer que le prix du kWh juste, c’est-à-dire, celui pratiqué avant l’explosion des tarifs. Pour cela, Antigone lance une opération de plafonnement du prix de l’énergie. Les fournisseurs d’énergie devront ensuite chercher leur manque à gagner auprès du gouvernement.
Une mobilisation générale de l’ensemble des métiers
Face à cette urgence maximale, l’organisation syndicale appelle tous les artisans, les commerçants, les TPE, les collectifs qui se sont constitués un peu partout en France à rejoindre l’association, à partager et à participer à l’opération. Elle invite également tous les concernés à solliciter les médias, les partis politiques, les élus et les grands patrons. Pour Antigone France, plus les adhérents sont nombreux, plus ils seront puissants.
Pour l’heure, la première riposte consiste à contacter chacun son agence bancaire afin de lui donner l’ordre de suspendre les prélèvements.