La crise russo-ukrainienne entraîne une grande pénurie de matières premières, dont l’huile de tournesol. Or, cette dernière est très utilisée dans les industries agroalimentaires puisque c’est un composant indispensable à la fabrication de produits tels que les chips, les biscuits, les sauces, plats cuisinés, laits végétaux ou même le chocolat. Face à cela, le ministère de l’Économie autorise temporairement les entreprises de ce secteur à remplacer cet ingrédient dans leurs recettes, ce qui leur permettra également de faire certaines économies. Cette autorisation est accompagnée par la possibilité de ne pas l’indiquer sur la liste des ingrédients. Comment s’y retrouver dans les recettes ? Focus !
Agro-alimentaire : Remplacer l’huile de tournesol sans l’indiquer
Il s’agit d’une mesure récemment adoptée et dont le délai est de 6 mois pour le moment. Pourquoi nous nous sommes penchés sur la question ? Car peu de personnes le savent mais l’intolérance à cet ingrédient utilisé très fréquemment n’est pas rare.
Dérogation d’étiquetage sous conditions
La guerre en Ukraine rend difficile l’approvisionnement d’huile de tournesol. Ainsi, depuis le 26 avril 2022, le ministère de l’Économie a donné aux entreprises agroalimentaires l’autorisation, pour 6 mois maximum, de modifier leurs recettes sans pour autant changer l’emballage des produits concernés.
Les entreprises qui vont remplacer l’huile de tournesol de leurs recettes habituelles par un autre produit sont tenues d’en faire la demande auprès de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes). Les denrées alimentaires concernées peuvent ainsi bénéficier d’une dérogation d’étiquetage. Cependant, quelques conditions doivent être respectées à savoir aucun risque pour la sécurité des consommateurs, notamment en cas d’allergie et un étiquetage adapté afin d’informer ces derniers du changement apporté à la recette.
La nouvelle mention DEROG
Les industriels disposent d’un délai de 2 mois maximum (soit jusqu’au 26 juin 2022) pour informer les consommateurs du changement de recette. Pour cela, ils doivent indiquer, de manière explicite, sur l’emballage, les éléments ayant changé. Une apposition de la mention « DEROG » (pour dérogation) à proximité de la date limite de consommation devra, à minima, être faite.
Par ailleurs, le changement de recette devra être indiqué de manière immédiate et mentionné, de façon visible et lisible, sur le produit. C’est primordial surtout en cas d’ajout d’un allergène ou d’un composant issu d’OGM, par exemple. En revanche, les allégations environnementales (bio, sans huile palme, etc.) sur l’emballage doivent être masquées lorsqu’elles ne sont plus respectées du fait de la modification.
D’autres moyens de s’informer
Les consommateurs ont également la possibilité de s’informer sur les produits concernés par un changement de recette sur le site de la DGCCRF et dans les magasins.
Sur le site de la DGCCRF
Il est également possible, en se rendant sur le site de la Répression des fraudes (DGCCRF), de connaître les produits et les marques concernés par un changement de recette. Une liste exhaustive des denrées dont la composition a été modifiée et qui bénéficie d’une dérogation temporaire y est en effet disponible.
Auprès des magasins et distributeurs
Des affiches avec un QR code redirigeant vers le site internet de la DGCCRF seront également mises en place en magasin afin d’informer davantage les consommateurs. Ces dispositifs seront visibles aussi bien à l’entrée et aux caisses que dans les rayons concernés par les dérogations.
Les sites de vente en ligne sont également invités à participer à l’information des consommateurs en mettant à jour la description des produits qu’ils commercialisent. S’ils disposent de boutiques physiques, ils doivent également disposer des affiches afin d’alerter leurs clients. Cela leur évitera de pénaliser les personnes ne disposant pas d’un ordinateur, d’un smartphone ou d’une tablette et celles n’ayant pas accès à internet.
À noter que le personnel en caisse devra également alerter les clients des changements importants concernant un produit si cela n’a pas été fait à travers les affichages ou ailleurs.
Entre le prix des courses en hausse et la lecture des étiquettes via QR code ou le site de la DGCCRF le temps passé dans les supermarchés risque de s’allonger.