L’objectif de la proposition de loi, dite “loi Descrozaille”, déposée par le député Renaissance, Frédéric Descrozaille, est simple à résumer selon une partie des médias : réduire le pouvoir de négociation de la grande distribution.
Plus précisément, il s’agit de « sécuriser l’approvisionnement des Français en produits de grande consommation ». Oui mais à quel prix ? Les choses sont-elles si simples ? Il semble que non et que derrière tout cela de gros enjeux soient menacés comme l’effondrement du pouvoir d’achat des ménages.
Un débat politique et sociétal tendu s’amorce sur ce sujet. Analyse des forces en présence et de leurs arguments.
Avec l’application de cette Loi en mars, de telles promos seront interdites
À partir du 1er mars, les promotions sur les produits d’entretien et d’hygiène seront limitées à 34 % en vertu de la loi Descrozaille, ce qui signifie moins d’offres alléchantes pour les consommateurs.
On avait dit que cette directive se retournerait contre les ménages. On en a maintenant la certitude !
Les distributeurs organisent des ventes de liquidation pour écouler les stocks avant l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. Les promos vont jusqu’à -80% sur la lessive, les produits ménagers et le papier wc. Il est temps de faire ses emplettes rapidement
Présentation de la proposition de loi Descrozaille
L’objectif de cette proposition est de réduire le pouvoir de la grande distribution, mais un de ses articles est la cause de débats très animés !
Réduire le pouvoir de négociation de la grande distribution
Il est de notoriété publique que la grande distribution déploie des pratiques de négociation commerciale très dures avec ses fournisseurs, dans l’objectif de réduire au maximum les prix proposés aux consommateurs. Mais aussi de favoriser leur marge commerciale.
L’objectif du projet de loi part d’une bonne intention (comme toujours soit disant) : limiter ces pratiques et donc le pouvoir de la grande distribution exercé sur les industriels qui la fournissent.
Le point d’achoppement : l’article 3 !
Dans le détail, c’est l’article 3 du projet de loi qui est source de crispations pour les parties prenantes.
En effet, il stipule que dans le cas d’un désaccord entre la grande distribution et les industriels, ce sont les prix proposés par ces derniers, les fournisseurs, qui seront retenus. Des mesures ont été prises pour “adoucir” cet article 3, mais en dernier recours, c’est bien le prix du fournisseur qui sera retenu.
Le point de vue des industriels : pour !
Adepale, une association professionnelle qui regroupe 400 entreprises de l’agroalimentaire en France, est très enthousiaste à l’idée de voir ce projet de loi aboutir.
En effet, selon les industriels, les coûts de production ont fortement augmenté ces dernières années, causant un risque réel de mise à l’arrêt de certaines entreprises. Il est donc – selon eux – primordial d’augmenter les marges des fournisseurs, faute de quoi l’ensemble de la chaîne de production et d’approvisionnement pourrait être mise en défaut.
Le point de vue de la grande distribution : contre !
Les propos prêtés à Système U la semaine dernière montrent bien l’avis commun des acteurs de la grande distribution : avec le vote de ce projet de loi, les fournisseurs pourraient obtenir les 20 à 50% d’augmentation de prix qu’ils demandent, et la grande distribution devrait alors répercuter ces hausses sur les consommateurs.
De son côté, le très médiatique Michel-Edouard Leclerc, patron de la chaîne de grande distribution éponyme, a pris la parole sur le sujet, par l’intermédiaire de son blog personnel. Il n’hésite pas à donner des exemples concrets d’augmentations de prix qui pourraient résulter de l’entrée en vigueur de cette loi :
- +25% pour Maille et Amora et
- +17% pour Milka, Granola et Mikado, pour ne prendre que quelques exemples.
Leclerc s’insurge également contre le poids des lobbies, qui – selon lui – ont fortement influencé les deux députés (Julien Dive et Frédéric Descrozaille) à l’origine de la proposition de loi. Un des lobbies des patrons industriels (l’ILEC) aurait, pour M. Leclerc, “soufflé les propositions” contenues dans le projet de loi !
Consommateur : panier anti-inflation
Bruno Le Maire a par ailleurs annoncé qu’il lance actuellement des discussions avec la grande distribution, afin de proposer un “panier de produits de première nécessité” dit panier anti-inflation. Et pourquoi pas des tickets de rationnement ? Pourrait-on penser !
Ce panier serait composé d’une vingtaine de références absolument indispensables : produits frais, pâtes, produits d’hygiène pour les adultes et les enfants, etc., proposés à prix quasi-coûtants par les grandes surfaces. On image déjà les industriels se frotter les mains à l’idée de produire ce nouveau package de piètre qualité destiné aux ménages qui ne cessent de voir fondre leur pouvoir d’achat. 20 références, c’est très peu, en comparaison des 20 à 30 000 références de produits proposés par la plupart des grandes surfaces. Cela ne devrait donc pas mettre en péril les taux de marges de la grande distribution.
Mais on peut s’interroger sur cette querelle entre les puissantes entreprises en présence. Le consommateur est-il vraiment l’objet des attentions, ou s’agit-il de favoriser les intérêts de grands groupes ? Comme souvent, il semble que le consommateur qui représente la masse à tondre ne soit pas vraiment l’important dans l’équation.
Le résultat du vote au parlement nous permettra de constater dans les semaines à venir si les prix pratiqués augmenteront réellement autant que prévu, ou si les grandes surfaces ont la capacité d’absorber une partie des augmentations de prix anticipées.
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