Investir une partie de son argent est une solution qui séduit de plus en plus de Français. C’est normal puisque cela peut être assez efficace pour faire fructifier son patrimoine. Cependant, les démarches adoptées par les conseillers bancaires afin d’accompagner les clients à cet effet ont récemment changé. En effet, l’Union européenne a imposé une nouvelle règle dans le but de basculer davantage vers une finance écoresponsable. Focus !
La Finance verte plus accessible
Désormais, il y a du changement pour les clients des banques qui souhaitent investir leur argent.
Une meilleure information sur le développement durable
À compter du mardi 2 août 2022, les conseillers bancaires doivent poser certaines questions aux épargnants qui souhaitent investir une partie de leur épargne. Le questionnaire portera sur « les préférences de durabilité » de ces personnes. Ainsi, si la durabilité est un objectif important pour les clients, l’agent devra leur proposer des solutions de placements adéquates.
Une mise en application en 2023
Cette nouvelle règle, entrant dans le cadre de la mission d’un conseiller bancaire, a été mise en place par la Commission européenne. Ainsi, elle concerne toutes les banques de l’UE. Néanmoins, il faut savoir que cette mesure n’entrera en vigueur qu’à partir du 1er janvier 2023 pour les CIF (conseiller en investissements financiers).
À quelles questions les épargnants devront-ils répondre ?
Les conseillers bancaires vont s’intéresser aux valeurs que les clients souhaitent défendre afin de déterminer les préférences de ceux-ci.
Une engagement en faveur de la protection de la planète
De manière plus concrète, ils devront essayer de connaître si les épargnants veulent soutenir un objectif environnemental particulier tel que l’investissement dans certains secteurs d’activités ou la préservation de la biodiversité, par exemple. Ils peuvent également proposer d’exclure certains domaines comme les énergies fossiles, entre autres. Dans le cas de la Banque Postale, la question posée aux clients désirant investir une partie de leur épargne est « La durabilité est-elle un objectif d’investissement important pour vous ? ».
Un cadre juridique clair
D’après l’AMF ou Autorité des Marchés Financiers, le conseiller bancaire va, ensuite, identifier les préférences de son interlocuteur selon 3 axes à savoir :
- La partie de l’argent placée dans des activités perçues comme durables au niveau environnemental dans le cadre de la Taxonomie verte ;
- La partie de l’argent placée dans des solutions durables au regard du Règlement SFDR ou Règlement européen sur la publication d’informations en termes de durabilité dans le secteur des services financiers ;
- La prise en compte des incidences négatives de la solution choisie par le client comme les déchets dangereux, les émissions de gaz à effet de serre ou encore la violation des droits de l’homme.
Des exemples précis
La Banque Postale
Chez la Banque postale, par exemple, le principe reste le même, mais c’est la démarche adoptée par le conseiller qui est différente. En effet, ce dernier met fin aux interrogations si la réponse donnée par le client est négative. Par contre, si elle est positive, il va poser une deuxième question à son interlocuteur afin de demander à celui-ci s’il veut définir lui-même ses préférences ou confier cette tâche à son conseiller. Dans le cas où l’épargnant garde la main, il devra donner une proportion avec un degré d’intensité ou avec un chiffre auxquels le conseiller concerné devra se conformer.
Les Fintech qui s’engagent pour la planète
Certains acteurs se sont spécialisés et s’engagent pour oeuvrer en faveur de la finance verte. C’est le cas de :
- helios,
- OnlyOne,
- Greengot et d’autres encore.
Une mesure qui met à mal le secteur financier
À première vue, ces nouvelles exigences imposées par la Commission européenne semblent simples. Cependant, pour les établissements bancaires, elles peuvent constituer un véritable casse-tête. En effet, selon les observateurs dont notamment Laurence Caron-Habib, responsable des affaires publiques de BNP Paribas AM lors d’une présentation datant du mois de juillet, ce questionnaire est mis en place alors que les critères pour définir, de manière précise, ce qu’est un investissement durable sont encore flous.