Alors que le déficit public de la France devrait dépasser les 6% de la richesse nationale cette année, Michel Barnier doit présenter un budget qui doit tenir le coup pour rassurer l’Union européenne. Pour accomplir sa lourde mission de sauver le pays de la faillite, le nouveau premier ministre prévoit d’actionner un certain nombre de leviers. L’une de ces mesures consiste à remplacer toutes les aides de l’État par une allocation sociale unique. Le point sur ces propositions.
Une hausse temporaire des impôts
Lors de son discours de politique générale rapporté par les médias, le locataire de Matignon annonce sa volonté de ramener le déficit public à 5% du PIB l’an prochain. Cet objectif nécessite un effort massif de 60 milliards d’euros dont le tiers serait financé par de nouvelles recettes.
Dans les détails :
- Pour remédier à l’endettement, le Premier ministre demanderait une participation aux grandes entreprises aux profits importants,
- Au nom de la justice fiscale, cette hausse temporaire de la fiscalité concernerait également les Français les plus fortunés,
- Cette mesure serait limitée dans le temps,
- Les entreprises moyennes et les contribuables les moins fortunés seraient épargnés.
Des économies en dépenses
Les deux tiers restants de cet effort seraient répartis en économies.
Pour y arriver, le Premier ministre a évoqué différentes mesures phares :
- La non-revalorisation des crédits par rapport à l’inflation qui permettrait de diminuer les dépenses d’environ 15 milliards d’euros,
- Des coupes budgétaires à hauteur de 5 milliards d’euros qui seraient demandées aux ministères,
- La réduction des dépenses des opérateurs de l’État d’un milliard d’euros en mutualisant certaines agences et organismes publics aux objectifs proches et en déménageant certains services hors du centre de Paris, entre autres,
- Le report de l’indexation des retraites au 1er juillet, au lieu du 1er janvier,
- La maîtrise de la progression des dépenses liées à l’assurance maladie.
Une allocation sociale unique
Sur France 2, Michel Barnier annonce également vouloir relancer le chantier concernant l’allocation sociale unique. Son objectif est de mieux rémunérer ceux qui travaillent par rapport à ceux qui perçoivent des allocations. Pour rappel, le Premier ministre portait déjà ce projet lorsqu’il était candidat à l’investiture LR pour l’élection présidentielle de 2022.
À cette époque :
- La mesure consistait à attribuer une seule et même allocation sociale en fusionnant un certain nombre de prestations versées aux ménages modestes. Parmi les aides de l’État concernées, il y avait les allocations chômage, le revenu de solidarité active (RSA), les aides versées par les MSA et les Caf, à l’exception des aides handicap et vieillesse,
- Le principe consistait à plafonner les revenus de l’assistance, avec une limite entre le RSA et les aides personnalisées au logement (APL),
- Les contreparties demandées aux bénéficiaires auraient été renforcées. En échange du versement de cette aide sociale unique plafonnée, un minimum d’activité serait exigé. Au minimum, chaque allocataire devrait obligatoirement s’engager à suivre une formation. Il pouvait également prendre part à un service public dans les écoles, les EHPAD ou les hôpitaux où le manque de personnel se fait ressentir.
Lors de sa prise de parole, l’ancien commissaire européen a omis de préciser s’il prévoyait de reprendre le projet en l’état. En revanche, il a affirmé que sa mise en œuvre devrait prendre un peu de temps. Il a également précisé que certaines prestations pourraient faire l’objet d’une augmentation, à l’instar des aides attribuées aux personnes en situation de handicap.
Certes, le fait de tout regrouper est une bonne idée pour rationaliser les coûts de gestion. Mais la question est de savoir si ce n’est pas un pas vers le revenu universel… ?