Cet été, la baisse de fréquentation se ressent en Corse, au Pays Basque et dans la plupart des destinations de voyage en France. Et pour cause, les départs en vacances ne concernent que près de la moitié des Français cette année. Pour la plupart de ceux qui renoncent à partir, les raisons évoquées sont financières. L’inflation, les taxes et autres charges obligatoires ont eu raison de leur budget. Explications.
Qui sont les Français chanceux qui partent en vacances cet été ?
Les études menées d’année en année par le Crédoc ont révélé que le taux de départ n’a pas beaucoup évolué depuis plus de 20 ans.
Selon les données datées de janvier 2022 du centre de recherche et publiées par L’Observatoire des inégalités, les départs en vacances sont liés au niveau de vie et à la catégorie sociale :
- Sans surprise, les plus chanceux sont les ménages les plus aisés disposant de plus de 2 755€ de revenus mensuels. 72% d’entre eux bouclent leurs valises au moins une fois par an (contre 84% en 2002). Même de leur côté, il y a quand même moins de vacances et voyages.
- Chez les plus modestes ayant des revenus mensuels inférieurs à 1 285€, seulement 37% d’entre eux quittent leur domicile et cessent leurs activités habituelles pour se reposer (contre 41% en 2002). La baisse est constatée également, mais elle est moins importante que chez les CSP+.
- 65% des professions intermédiaires et des cadres supérieurs partent en congé pour se détendre. Ils iront moins loin et dépenseront moins pour ces vacances.
- Les ouvriers sont seulement 47% à cesser leurs activités professionnelles et à partir en vacances.
- Depuis la crise sanitaire, les retraités ont réduit leurs déplacements. Ils ont du temps mais le passeront à la maison ou dans la famille.
En France, le taux de départ moyen est de 54% (contre 58% au début des années 2000).
Pourquoi les catégories favorisées ont des chances de partir en vacances ?
Les raisons pour lesquelles les ménages les plus aisés sont les plus à même de partir pour des séjours hors de leur domicile sont nombreuses :
- Pour partir à la plage, à la montagne, à la campagne en France ou à l’étranger, il faut évidemment avoir les moyens. Les catégories sociales supérieures sont celles qui gagnent davantage leur vie.
- Voyager fait partie du mode de vie des plus favorisés. Bien souvent, ils ont pris goût de leur habitude avec leurs parents,
- Cette année, beaucoup vont privilégier l’hébergement gratuit du fait de leur famille ou de leurs amis.
- Pour les voyages lointains, ce sont également ceux qui parlent généralement une langue étrangère.
Quelles sont les raisons d’un non-départ en vacances ?
Les données datées de juin 2014 du Crédoc expliquent les raisons pour lesquelles les Français ne partent pas en vacances :
- 46% des personnes consultées renoncent à partir pour des raisons financières. Hébergement, transport, activités et loisirs, nourriture, les vacances entraînent des coûts bien souvent élevés notamment pour les plus modestes. Faute de budget et de moyens suffisants, les ménages choisissent de rester. D’autant plus qu’avec la flambée des prix de ces dernières années, nombreux sont ceux qui vont devoir se serrer la ceinture. Même avec les dispositifs d’aide qui financent les départs en vacances, le séjour peut se révéler inabordable.
- Pour 16% des foyers, les déplacements sont difficiles pour des raisons de santé : handicap, maladie grave, perte d’autonomie, etc….
- 13% ne partent pas en vacances par choix personnel.
- 9% ne quittent pas leur domicile pour des raisons professionnelles. A titre d’illustrations, il peut s’avérer difficile pour un indépendant modeste d’arrêter son activité puisque la perte de revenus serait trop conséquente. De leur côté, certains travailleurs précaires ont des difficultés à dégager des périodes de congé. Les jeunes, quant à eux, sont nombreux à utiliser leurs vacances pour faire des petits boulots et financer leurs études,
- 8% évoquent des raisons familiales pour expliquer leur décision de ne pas prendre le rail, la route ou les airs pour un séjour de loisirs.