La hausse du taux d’intérêt peut présenter des risques pour les banques. En effet, avec l’inflation galopante, les défauts de paiement des ménages et des entreprises peuvent vite se multiplier. Devant cette situation inédite depuis dix ans, la BCE a décidé de surveiller de près 31 établissements bancaires de la zone euro. Une bombe à retardement ? Que savons-nous de ces banques ?
La hausse des taux n’est pas sans risque pour les établissements bancaires
Pour les banques, la remontée des taux peut constituer une opportunité. Puisque leurs marges peuvent être plus importantes, elles pourraient augmenter leur rentabilité et en tirer profit. En même temps, cette situation comporte des risques.
La BCE a mené son enquête sur les banques européennes
Depuis un certain nombre d’années, la politique monétaire est ultra-accommodante. Aujourd’hui, la Banque centrale européenne considère que la remontée des taux d’emprunt est suffisamment rapide et à la fois porteuse de risques.
Face à cette nouvelle donne, l’institution a décidé de mettre en place une revue afin d’enquêter sur la sensibilité des banques. A travers son étude, elle souhaite déterminer si ces établissements sont suffisamment préparés aux éventuels effets de bord de cette hausse. Cela permettra de vérifier la solidité financière dans un contexte à risque.
Si la première phase de l’enquête a été conclue en mai dernier, les résultats préliminaires viennent d’être dévoilés.
La BCE avertit les banques
Il n’est pas évident de mettre la main sur le rapport officiel. Mais en croisant de nombreuses sources officielles, voici les informations que nous avons trouvées.
Pour l’occasion, la BCE a fait part de son inquiétude face aux risques que peut engendrer cette situation de hausse rapide des taux des entreprises et des pays jugés moins fiables. Dans son discours, elle a ainsi parlé des pertes qui risquent d’être importantes pour les banques. Celles-ci peuvent concerner l’exposition à d’autres institutions financières et à de la dette souveraine. Nous parlons ici notamment de la dette colossale de la France.
La BCE surveille 31 banques euro
A l’issue de cette première phase, 31 banques établies dans la zone monétaire européenne vont devoir faire l’objet d’un examen plus approfondi.
L’identité des 31 banques n’a pas été dévoilée
Les détails sur les 31 établissements bancaires concernés par la surveillance renforcée n’ont pas été dévoilés. Pour le moment, la liste est gardée secrète, et ce, pour plusieurs raisons :
- Une banque sous surveillance peut faire faillite. Livrer cette liste pourrait provoquer un « bank run » qui précipiterait les choses qui sont pour le moment incertaines.
- Puisque le système financier est basé sur la confiance mutuelle, la surveillance renforcée de la BCE pourrait inciter les différents acteurs à ne pas faire affaires avec l’établissement concerné.
- La BCE ne souhaite pas créer des mouvements de panique inutile.
- Il ne s’agit aucunement d’une annonce d’une crise financière prochaine ni d’une alerte mais d’une mesure de précaution.
Toutefois, l’institution monétaire va veiller à ce que ces établissements soient suffisamment armés pour faire face à la remontée des taux d’intérêt.
Des banques en Italie pourraient être concernées
Même si la BCE s’abstient de dévoiler les noms des établissements placés sous surveillance, les craintes sont surtout placées du côté de l’Italie. D’après les précisions de FranceTransactions, il pourrait s’agir de banques italiennes ainsi que de filiales établies sur le marché italien et appartenant à des banques françaises. En effet, la situation dans ce pays est aujourd’hui tendue :
- Les marchés ont été déstabilisés suite à la démission de Mario Draghi de son poste de Premier ministre,
- La situation a occasionné une hausse importante des taux d’emprunt,
- Une hausse d’environ 20 points de base a été constatée sur le taux de la dette à 10 ans,
- Les investisseurs sont maintenant dans le doute,
- Avec la hausse des taux, les obligations d’Etat souscrites par les banques sont dévalorisées.
L’examen approfondi des établissements bancaires concernés se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. La BCE pourrait être amenée à demander l’augmentation des fonds propres de certains d’entre eux dans les mois à venir. Pour cela, elle scrutera, entre autres, les taux liés aux défauts de remboursement des crédits.