Pour aider ses clients à boucler des fins de mois difficiles ou à faire face à des dépenses imprévues, La Banque Postale propose le découvert autorisé. En contrepartie de ce service, elle facture des agios habituels. Depuis mi-2022, elle a commencé à prélever des frais annuels de gestion. Suite aux plaintes de certains clients, la nouvelle ligne tarifaire fait débat.
En quoi consiste ces nouveaux frais de La Banque Postale ?
Pour rappel, la banque publique française a publié sa brochure tarifaire en vigueur pour l’année 2022 fin 2021. Les clients pouvaient, entre autres, y voir les augmentations sur les cartes bancaires et les frais de tenue de compte.
Les frais de dossier de l’autorisation de découvert
La brochure tarifaire inclut une nouvelle ligne tarifaire dénommée « frais de gestion de l’autorisation de découvert ». À l’époque, l’établissement expliquait les détails de ces nouveaux frais :
- Il s’agit de frais de dossier qui sont liés au découvert autorisé, un service qui permet à un client d’avoir un solde négatif. Sa durée et son montant sont déterminés par la banque.
- Si ce service est gratuit chez certaines banques, il est payant chez d’autres. C’est le cas de La Banque Postale qui prélève désormais 6 euros par an. Toutefois, ce montant se situe dans la moyenne des prix selon l’UFC-Que Choisir,
- Ces frais sont facturés une fois par an depuis le second semestre 2022.
Des frais de découvert pour certaines catégories de clients
En principe, le service est payant pour tous les clients qui bénéficient d’une autorisation de découvert à quelques exceptions près. Il reste gratuit pour certains utilisateurs :
- Ceux âgés entre 18 et 29 ans inclus, quel que soit le montant accordé,
- Ceux âgés de plus de 30 ans ayant un découvert autorisé de moins de 300 euros,
- Ceux en difficulté financière.
Pourquoi ces nouveaux frais de gestion de La Banque Postale ne passent pas ?
Depuis la mise en place de la nouvelle ligne tarifaire, des clients de l’établissement se sont plaints soit auprès des journalistes soit auprès de l’association l’UFC-Que Choisir. Certains ont affirmé avoir refusé le service et ont pourtant vu leur compte débité des 6 euros annoncés. Pourtant ces nouveaux frais n’ont rien d’illégal selon un spécialiste.
La banque a respecté ses obligations sur la forme
Sur la forme, la banque a tout fait dans les règles :
- Les établissements bancaires sont libres de fixer leurs prix sauf pour quelques lignes pour lesquelles ils doivent se conformer à la réglementation,
- La Banque Postale n’est pas le seul établissement à prélever ce type de frais. Près d’une enseigne française sur deux la pratique,
- Si la grille tarifaire d’une banque est sujette à un changement, elle a pour obligation d’informer ses clients en la publiant au moins deux mois à l’avance. Ici, les utilisateurs ont été prévenus à plusieurs reprises depuis 2021 via leur espace client en ligne et lors de l’envoi de la brochure tarifaire 2022.
Les clients n’ont pas été assez informés
En revanche, la nouvelle pratique est discutable sur le fond. D’ailleurs, les critiques émanent notamment des usagers qui disposent d’un découvert autorisé mais qui ne l’utilisent jamais. L’association de consommateurs estime que l’erreur réside dans le fait que la banque ne les a pas assez informés de la possibilité d’éviter les nouveaux frais :
- Les clients pouvaient abaisser le montant du découvert à moins de 300 euros depuis leur espace client,
- Ils pouvaient également renoncer à leur autorisation.
Les témoignages reçus dernièrement démontrent que La Banque Postale accepte aujourd’hui de rembourser les utilisateurs qui décident de revoir le montant de leur autorisation de découvert à la baisse soit en dessous des 300 euros.
