Après la cyberattaque de grande envergure ayant visé Free la semaine passée et exposant les informations personnelles de près de 19,2 millions d’abonnés, dont 5,1 millions d’IBAN, la question de la sécurité bancaire est plus que jamais d’actualité.
Alors quelles sont les démarches à entreprendre pour bloquer ou contester un prélèvement frauduleux, au cas où un utilisateur verrait apparaître une transaction suspecte sur son compte ? Voici un panorama des procédures spécifiques en fonction des banques pour se protéger efficacement contre ce type de fraude.
Le vol d’IBAN et les prélèvements non autorisés
Suite à une récente cyberattaque, les clients de Free ont reçu un email les alertant du vol de leurs informations, y compris leurs IBAN. Bien que ce simple numéro ne permette pas de réaliser des virements sortants sans autorisation supplémentaire, il expose toutefois les utilisateurs à des tentatives de prélèvements frauduleux. Ces prélèvements, initiés par des escrocs enregistrés comme émetteurs de prélèvements auprès de prestataires de services de paiement, peuvent être initiés via des mandats falsifiés, exploitant ainsi à l’origine l’IBAN pour obtenir des fonds.
Heureusement pour nous, la réglementation bancaire française impose aux banques de rembourser sans condition un prélèvement non autorisé, dans un délai de 8 semaines suivant le débit, qu’un mandat de prélèvement ait été signé ou non. Au-delà de ce délai, une opposition peut être formulée jusqu’à 13 mois après le débit, permettant aux clients de récupérer les montants indûment prélevés. Ce cadre juridique permet de garantir la sécurité des usagers et de leur offrir des recours rapides en cas de fraude. Dans le cas de la cyberattaque subit par Free, nombre de prélèvements frauduleux sont dors et déjà anticipés par les banques françaises, donc n’hésitez pas à vous manifester si vous êtes victimes.
Comment bloquer un prélèvement dans une banque française ?
La majorité des grandes banques françaises permettent de bloquer ou de contester un prélèvement directement depuis l’application mobile ou l’espace en ligne du client. C’est un soulagement pour les utilisateurs mais encore faut-il connaître la marche à suivre pour opérer une telle action.
Voici donc un aperçu des démarches spécifiques, banque par banque.
Le Crédit Agricole
Au Crédit Agricole, l’application « MaBanque » offre la possibilité de rejeter un prélèvement via l’option « Gérer l’opération ». Un message de notification peut également être envoyé au conseiller bancaire pour signaler la fraude. Cette démarche est accessible à la fois sur l’application et l’espace personnel en ligne.
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La Société Générale (SG)
La Société Générale permet à ses clients de contester un prélèvement via le menu « prélèvements » de l’application ou du site internet. En cliquant sur le détail d’un prélèvement, le client peut choisir l’option « contester l’opération », déclenchant une procédure de blocage.
BNP Paribas
Chez BNP Paribas, les clients peuvent gérer et bloquer des prélèvements directement depuis l’application mobile et leur espace en ligne. Dans l’application, il suffit de naviguer vers la section « Mes paiements » puis « Mes prélèvements », où chaque prélèvement peut être contesté ou bloqué. En cas de prélèvement frauduleux, il est recommandé d’en informer également un conseiller, qui pourra superviser la demande et offrir des conseils personnalisés.
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LCL (Le Crédit Lyonnais)
LCL propose aussi un système pratique pour bloquer des prélèvements, accessible depuis l’application « LCL Mes Comptes » ou l’espace client en ligne. Dans le menu « Opérations », le client peut accéder à la section « Mes prélèvements » pour bloquer ou révoquer des mandats en quelques étapes. LCL recommande de confirmer toute action via un message ou un appel à son conseiller pour activer la surveillance en cas de récidive.
BoursoBank, filiale de SG et banque en ligne n°1
Pour les clients de BoursoBank, bloquer un prélèvement est simple et gratuit. La démarche se fait en ligne via l’espace client ou l’application, en sélectionnant l’onglet « Virements & Prélèvements » puis « Gérer mes prélèvements ». Chaque mandat de prélèvement peut être consulté, bloqué temporairement ou révoqué de manière définitive. En cas de problème ou d’urgente suspicion de fraude, Boursorama dispose d’un service clientèle réactif accessible par téléphone.
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Hello bank!, filiale de BNP Paribas
Hello bank! permet également de bloquer des prélèvements non autorisés depuis son application mobile et son site web.
Dans l’onglet « Prélèvements », les utilisateurs peuvent gérer l’ensemble de leurs mandats en accédant aux options de blocage ou de révocation. Il est conseillé de contacter le service client pour obtenir une confirmation de la prise en compte de l’opposition, particulièrement en cas de prélèvements suspects.
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Revolut
Chez Revolut, bloquer un prélèvement automatique se fait facilement depuis l’application mobile.
Pour cela, il suffit de se connecter, de naviguer dans l’onglet « Virements », puis de sélectionner la section « À venir » pour afficher les prélèvements programmés. En choisissant le prélèvement à bloquer, une option « Supprimer » apparaît, permettant d’annuler le mandat en quelques clics.
Toutefois, une fois le prélèvement annulé, seul le créancier peut le réactiver s’il est nécessaire de le rétablir. En cas de prélèvement non autorisé ou suspect, Revolut recommande d’abord de contacter directement l’émetteur pour une résolution rapide. Si cela ne suffit pas, il est possible de faire appel au support client via l’application pour contester l’opération.
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La Banque Postale
Les clients de La Banque Postale peuvent suspendre temporairement ou révoquer définitivement un prélèvement directement via l’application mobile ou leur espace en ligne. Sur l’application, il suffit de sélectionner l’option « Gérer » dans le tableau de bord, puis « Prélèvement » pour accéder aux mandats. Pour une révocation sur le site internet, la rubrique « Virement & prélèvement » permet de consulter et gérer les mandats. Une fois le prélèvement identifié, il est possible de le révoquer en quelques clics.
La Caisse d’Epargne
Les clients de la Caisse d’Epargne peuvent contester un prélèvement en passant par l’application Banxo ou l’espace en ligne. Le client doit s’identifier et sélectionner le compte concerné, puis accéder à l’onglet « Mandats » pour bloquer un prélèvement suspect. Ce blocage devient effectif le jour suivant (J+1), mais peut être annulé à tout moment.
Conseils de protection contre les fraudes après le vol d’IBAN
Pour renforcer la protection de leurs comptes, les clients touchés peuvent également prendre plusieurs mesures.
- Premièrement, il est conseillé de surveiller régulièrement ses comptes. Examinez fréquemment les transactions pour détecter rapidement les prélèvements suspects.
- Ensuite, il est utile de configurer des alertes de prélèvement. Plusieurs banques proposent des alertes par SMS ou email ou notification sur l’app pour chaque prélèvement, permettant de réagir rapidement en cas de débit inattendu.
- Prévenir son conseiller bancaire s’avère également très efficace. Si une fraude est suspectée, informer le conseiller permet à la banque de surveiller activement le compte.
- Enfin, recourir aux services de signalement de fraude en ligne peut être salvateur. En cas de prélèvement frauduleux ou de suspicion d’escroquerie, le site officiel www.cybermalveillance.gouv.fr offre une assistance aux victimes.
Que faire si le prélèvement frauduleux persiste ?
En cas de prélèvements frauduleux répétés, malgré les oppositions effectuées, il est conseillé de demander une nouvelle carte bancaire ou un changement de numéro de compte. Cela peut sembler radical, mais dans des cas de fraude récurrente, cette mesure permet d’éviter tout risque de nouveaux prélèvements non autorisés.
Contact et recours en cas de fraude avérée
Si vous constatez une fraude, n’hésitez pas à signaler immédiatement le prélèvement à la banque. Et en cas de litige ou de refus de remboursement, il est possible de saisir le médiateur bancaire. En dernier recours, la Banque de France peut être contactée pour signaler des pratiques abusives.